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[LITTERATURE] Le tigre bleu de Versailles

Il n'y a pas de rêve éveillé qui mérite d'être oublié. Rares sont les occasions qui me font sortir de la routine. Mardi dernier fut une exception grâce à une amie qui me parla d'une soirée de lecture publique en compagnie de Laurent Gaudé dont j'avais lu deux excellents romans (Le Soleil des Scorta et La porte des enfers, que je recommande), je fus partante et elle s'occupa des réservations (l'ennui avec le théâtre, c'est qu'il faut s'y prendre à l'avance, et que je ne suis jamais certaine d'être disponible le moment venu). Chose prévue, spectacle vu. C'était la première fois que j'assistais à ce genre de performance : une lecture par l'auteur lui-même, il s'agissait de sa pièce de théâtre Le Tigre bleu de l'Euphrate. Alexandre le Grand, mourant dans sa chambre, congédie sa suite afin de se retrouver face à la Mort. Il passe en revue ses conquêtes, affronte ses souvenirs, évoque ce qui le poussa à conquérir les terres vers l'Inde, aussi loin que la faim et la soif ont rassasié son désir. Restera à jamais, le souvenir mi rêve, mi réalité de ce tigre bleu aperçu un jour au bord du fleuve, qui indiquait peut-être le chemin de l'éternité. La voix de Laurent Gaudé clame, claire et déterminée le texte légèrement raccourci pour l'occasion. Après la lecture, Laurent Gaudé a répondu aux questions d'Alain Gottvalles, de l'association Paroles d'encre et aux interrogations des auditeurs les plus inspirés (et les moins timides) avant d'entamer la (traditionnelle ?) séance de dédicaces, à laquelle je ne désirais pas participer a priori, mais que j'ai stoïquement rejointe (après avoir acheté un livre). Durant l'attente, je me suis montrée particulièrement opiniâtre quant à l'idée de faire quelques photos, au grand amusement de dames qui me voyaient à l'oeuvre (quand je veux quelque chose, je n'ai plus aucune pudeur ni honte). Mon tour arrivant, j'ai pu constater l'extrême gentillesse de Laurent Gaudé, à l'écoute de chaque lecteur (moment impressionnant et terriblement intimidant !).

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