20 octobre 2008

Le fiancé de la lune - Eric GENETET

Un livre de la rentrée littéraire 2008
éditions Héloïse d'Ormesson
123 pages

Le sujet
Arno Reyes gagne sa vie en faisant le singe. Sans attache, sauf celles de sa mémoire. Il rencontre une chanteuse au visage de lune et aux cheveux roses : Giannina, sa princesse. Pour elle, il est prêt à tout, même à devenir père. Pour combien de temps ?

Le verbe

J'ai quitté la table et composé mon propre numéro. Une seule sonnerie suffisait. Si elle ne masquait pas ses appels, son numéro s'était affiché dans ma poche, sur l'écran de mon propre portable en mode silence. Un appel en absence de sa présence. (p.18)
Mon complément
J'ai reçu ce livre grâce au site "Chez les filles" et les éditions Héloïse d'Ormesson. Néanmoins, je tiens à faire remarquer que c'est ma première excursion dans le monde éditorial, et que cette confiance m'honore, tout simplement. Moi qui suit une dilettante. Je vais écrire ici en toute honnêteté, évidemment.

Tout d'abord, un aparté : la couverture ; j'aime les couleurs, la scène. J'aime ce qui ressemble à un café, une brasserie. Je trouve ses endroits vivants, ce sont les poumons de la vie, surtout depuis qu'on n'y fume plus (évidemment, je suis pour !). Le café est le lieu du dernier recours en cas de solitude avérée, essentiel.

Zacharie, Zac, part sur la lune avec une boite de souvenirs genre "le fabuleux destin d'Amélie Poulain (je ne m'étendrai pas sur ce film que je trouve pathétique, voire abscons, mais je suis certainement la seule...passons). Flashback, par petites touches impressionnistes sur son père : Armo, le singe volant, le saltimbanque, le pierrot lunaire, le fou. Arno tombe "en amour" auprès de sa belle, il ambitionne une vie romantique, imagine un fabuleux destin, enfin. Il a 40 ans. Il est temps. L'enfant paraît et il n'y a plus que lui. La princesse s'étiole comme une étoile filante, l'amour ne suffit plus, le temps mange, le temps ronge, gangrène du songe. La princesse est malade, elle ne dort pas sur un petit pois mais ne fait plus de beaux rêves. Il semble qu'elle est en train de filer d'un mauvais coton. Tisseuse de désespoir qui s'habille de mort. Y a-t-il une vie après ? Y a-t-il des matins dansant pour ceux qui pleurent dans l'infini ? Arno l'espère, Zac ira au bout de ses rêves.

Franchement, ce livre est trop court ! Petites touches incisives comme des traits de scalpel sur la peau de l'ego. Qui sommes-nous dans notre individualité ? De combien de pas est-il permis d'avancer sur le territoire d'autrui ? Combien de mètres ? Combien de mots ? Combien de jours à partager avec l'autre avant d'être rassasié ? Avant d'être saturé ? Avant d'avoir envie de prendre l'air ?
Doit-on se perdre pour enfin se manquer ? Peut-on supporter de vivre pour autre chose que pour soi-même ? Tant de questions sans réponse préformatée. Un livre cependant lumineux, comme un clair de lune : mystérieux et proche, inaccessible, sauf...en littérature.

L'auteur, pose des questions à la manière du petit prince : quelque part, quelqu'un sait que la rose existe, et elle attend, indéfiniment.

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