Le livre
- Titre original : Nemuri
- Date de parution : 1990
- Traduction française par : Corinne Atlan
- Editions Belfond
- parution du livre : 2010
- illustrations par Kat Menschik
- 70 pages
Le sujet
Une jeune femme perd le sommeil et continue ses activités diurnes en cachant son état à son mari et à son fils. La nuit, elle se plonge dans la lecture et dans certains souvenirs qui la tourmentent : à quoi reconnaît-on que l'on est mort ou vivant ?
Le verbe
J'hésitai un moment et finalement décidai d'aller nager. Je ne saurais pas bien l'expliquer : c'était comme si je voulais expulser quelque chose de mon corps en faisant de l'exercice. Expulser. Mais expulser quoi ? Je réfléchis un moment. Oui, expluser quoi ?
Je l'ignorais.
Ce quelque chose flottait pourtant doucement à l'intérieur de mon corps, comme une sorte de possiblité. J'aurais voulu lui donner un nom, mais rien ne me venait à l'esprit. J'ai toujours eu du mal à trouver les mots. (p 46)
Voici un deuxième livre (voyageur) reçu sur mon île grâce à Virginie qui me l'a presque déposé dans les mains, sensation étrange (accompagné d'une très jolie carte d'inspiration japonaise, moi qui adore le Japon !).
Je n'imaginais pas à quel point ce livre est beau : couverture rigide, pages glacées, illustrations s'intercalant entre les pages du (court) récit.
Ceci est ma deuxième lecture d'Haruki Murakami et je suis déjà sous le charme de cet auteur. Cette nouvelle m'a rappelé l'univers onirique de Yoko Ogawa, dont j'ai lu toutes les oeuvres. Je suis bien dans cette ambiance, comme dans un liquide amniotique.
Chaque mot semble ciselé avec la précision d'un maître horloger, chaque phrase est cousue avec la finesse d'un tapissier, avec rigueur et beauté, chaque image est imprégnée d'une sorte de lumière qui projette son propre théâtre d'images dans notre mental.
Comme c'est souvent le cas chez Ogawa, l'héroïne n'a pas de nom, les personnages existent à peine esquissés, qui permettent toutes les apparences que le lecteur voudra bien leur donner.
Nous devenons alors cette femme soudain devenue insensible à la fatigue mais réceptive à tout le reste : passé, présent et futur. Sa soudaine faculté de veille lui montre sa vie comme elle était : mécanique, comme elle est : vorace, comme elle sera : inconnue. Nous aimons la voracité de l'inconnu.
Le livre dans le livre

Murakami fait lire Anna Karenine à l'héroïne de son récit, un livre que l'on a, à notre tour, envie de relire !
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Chaque mot semble ciselé avec la précision d'un maître horloger, chaque phrase est cousue avec la finesse d'un tapissier, avec rigueur et beauté, chaque image est imprégnée d'une sorte de lumière qui projette son propre théâtre d'images dans notre mental.
Comme c'est souvent le cas chez Ogawa, l'héroïne n'a pas de nom, les personnages existent à peine esquissés, qui permettent toutes les apparences que le lecteur voudra bien leur donner.
Nous devenons alors cette femme soudain devenue insensible à la fatigue mais réceptive à tout le reste : passé, présent et futur. Sa soudaine faculté de veille lui montre sa vie comme elle était : mécanique, comme elle est : vorace, comme elle sera : inconnue. Nous aimons la voracité de l'inconnu.
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