A chaque fois que tu m'as manqué, je t'imaginais dans cet ailleurs sans savoir ce que tu vivais, ni avec qui, ni comment, ni pourquoi. A chaque fois que j'ai ressenti ce manque, j'ai eu envie de te poser la question sans oser le faire. Je ne vivais pas bien, ayant l'impression négative que tu te méfiais de moi. A chaque fois que j'ai eu envie de faire une croix sur nous, à chaque fois que je ne voulais plus rien attendre de toi, à chaque fois que je prenais la décision de couper tout ce qui nous relie comme si un pont devait s'écrouler pour ne plus pouvoir traverser, à ce moment précis tu vois - mais tu ne vas pas me croire - tu surgissais. Tu étais comme un écueil inattendu dans la marée infernale de ma rancoeur. Tandis que tu revenais vers moi, je t'acceptais, tel que tu es même si je ne peux pas te comprendre car tu es si innocent, si adorable, si familier. Je suis comme le vaisseau qui s'éventre, je fais le vide. J'enrobe ta chair invisible pour te picorer l'âme. Depuis toujours tu es le seul à me surprendre.
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© Thomas Ehretsmann |
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