Nous étions arrêtés depuis 5 minutes - il faut ici comprendre que la plupart des usagers des transports en commun supportent avec beaucoup de douleur une seule petite seconde de retard : 5 minutes c'est quasiment la torture moyenâgeuse, parfois l'agonie - lorsqu'un message audio nous parvint enfin, suspendant les pensées ou paroles qui tourbillonnaient entre les passagers légèrement inquiets. Une voix presque joyeuse donnait comme information que nous n'allions pas tarder à repartir, qu'un problème d'alimentation avait coupé net notre trajet mais que peu à peu l'énergie se rétablissait. Je me souvins de ce jour où je descendis deux à deux les marches jusqu'au quai car le train arrivait. Cette précipitation n'avait pas suffi et lorsque je touchais le niveau du quai, les portes se refermaient en mesure avec la sonnerie stridente : Tut-tut-tut-tut-tut... J'étais à la hauteur du conducteur qui m'invita à entrer dans
la cabine de pilotage jusqu'à la prochaine station. Inquiète mais curieuse, je ne perdis pas de temps à cogiter et me glissai à ses côtés. Il n'était pas avare d'explications, tout fier je suppose d'avoir une passagère inattendue (et sans doute interdite par le règlement). Devant nous plusieurs cadrans mécaniques affichaient vitesse et divers niveaux à surveiller, pas besoin de regarder la "route" devant soi, sans oublier une pédale manuelle qu'il fallait manipuler fréquemment au risque que le système de sécurité ne se déclenche, entraînant l'arrêt immédiat du train.
A suivre