29 août 2008

Le sang du moine - Peter TREMAYNE

titre d'origine : The Monk who Vanished (littéralement : le moine qui se volatilisa), 1999
traduit en français en 2006
éditions 10/18

Le sujet
Irlande, an 666. Soeur Fidelma, religieuse et avocate, dispose de 9 jours pour disculper son frère Colgú, le roi de Muman, accusé par les Uí Fidgente. Colgú a pourtant failli succomber lors d'un attentat, de même que Donennach, le prince des Uí Fidgente, tous deux ayant été la cible d'un archer particulièrement maladroit. Aidée de son fidèle compagnon Eadulf, Fidelma part sur les routes à la recherche des véritables coupables, et tentent de rassembler des preuves.

Le verbe
Certains vont se battre parce qu'ils n'ont pas le choix. D'autres découvrent qu'ils ont des affinités avec la mort et la destruction, alors ils écument le pays à la recherche de personnes intéressées par leurs talents de guérriers. Seul les intéresse l'argent qu'on leur donnera pour exercer l'unique occupation qui les excite - semer la ruine partout où ils passent.
Mon complément
Ceci est un découverte d'une série d'enquêtes du même genre. Bien entendu, nous pouvons aborder les romans individuellement les uns des autres. Une notice historique brossant le tableau géographique nous donne en préface les élements utiles à notre bonne compréhension. Soeur Fidelma est en quelque sorte le double féminin de Frère Cadfael (XII ème siècle), le détective bénédictin de la romancière Ellis Peter.

Avec Fidelma, nous découvrons les arcanes de la société celte du VII ème siècle, les moeurs, les croyances, fortement imprégnées des ancêtres, les supersitions.

Un petit mot sur les différentes tonsures dont il est question dans le roman :



tonsure Saint-Jean
(pour les Celtes)




tonsure de Saint-Pierre
(pour les Romains - et Saxons)
"corona spina"
Une histoire drôlement bien ficelée, un brin complexe avec les noms de lieux et de personnages pas faciles à lire (les noms ressemblent un peu aux noms des personnages de science fiction, les mateurs ne seront pas troublés !), avec un final théâtral à la Hercule Poirot, où, alors que tout le monde est rassemblé, le coupable (un coupable que je n'ai pas vu venir) est désigné dans les toutes dernières pages !

Les enquêtes de soeur Fidelma : un personnage attachant, d'autant qu'en ces temps, les religieux des deux sexes étaient autorisés à cohabiter dans les monastères, et même à se marier. Evidemment, Fidelma et Eadulf sont amis, mais il ne manque pas grand chose pour qu'ils deviennent plus. Sauf que l'un attend que l'autre fasse le premier pas et inversement.

26 août 2008

Les ferrets de la reine - Jean d'AILLON

Un livre de 2008
JC Lattès

Le sujet
Paris 1624. Louis Fronsac, tout jeune pensionnaire au collège jésuite de Clermont, est le témoin d'un complot : la Reine Anne d'Autriche doit recevoir un magnifique bijou de la part des Anglais, des ferrets en or et faux diamants. L'escroquerie vise à discréditer l'Angleterre, la Reine, et en cela remettre en cause l'entende entre la France et l'Angleterre. Avec l'aide de ses camarades de chambre, Louis va manoeuvrer pour approcher l'entourage de la Reine, afin de la prévenir de la machination.

Le verbe
Je m'excuse, monsieur, répondit le soldat, mais il est de mon devoir d'apprendre avant tout à votre fils à survivre. Je vous l'ai dit, il n'y a aucun honneur dans les batailles. Tous les moyens sont bons pour vaincre. Il faut tuer le premier, sinon on est mort. (p.182)
Mon complément
En ces temps de rentrée scolaire, il est bon d'être confrontée à la réalité froide d'une rentrée en 1624, fut-elle parisienne ! Dans ce nouveau roman de Jean d'Aillon, nous retrouvons Louis Fronsac dans sa toute première enquête (les aventures de Fronsac ne sont pas éditées dans l'ordre chronologique) et c'est un véritable enchantement car j'ai eu du mal à me décrocher de ce livre là ! La vie quotidienne au collège de Clermont (actuel lycée louis le Grand) est un véritable anti Poudlard !



Lycée Louis-le-Grand (Paris)
Comme les petits sorciers de JK Rowling, les pensionnaires doivent faire face à une nouvelle discipline, mais là où Poudlard laisse une certaine fantaisie, Clermont n'offre qu'une ombre de liberté possible : à cette époque, les enfants ne décidaient pas de leur avenir et certains étaient forcés de devenir religieux ! Bon gré, mal gré ! Mais les enfants restent des enfants et parviennent à se sortir de tout plein de mauvais pas.

- Il y avait une tablée où les pensionnaires ont du pain noir et aucun biscuit. Ce sont les boursiers ?
- Oui. Ils n'ont personne pour payer leurs études, car ils viennent de familles très pauvres, bien que parfois de vieille race. Les pères souhaitent qu'ils n'oublient jamais leur pauvreté, c'est pour cette raison que leur robe est en toile grisâtre. C'est aussi pour ça qu'à table, ils reçoivent de plus faibles portions que nous, ou même une moins bonne nourriture. En revanche, ils ont droit aux restes de nos repas, aux aumônes et aux objets trouvés.



Pères jésuites
C'est toujours un régal, si je peux dire, de lire les descriptions des rues de Paris, couvertes d'immondices, encombrées d'animaux ou encore les ponts habités (comme celui de Landernau).



Pont de Rohan, Landernau - été 2008, photo perso
Un livre recommandé à celles et ceux qui apprécient les énigmes, qui veulent changer d'air en changeant d'époque tout en rafraîchissant (comme moi) leurs cours d'histoire. L'occasion aussi, pour ceux qui connaissent déjà la suite des enquêtes de Louis Fronsac, de découvrir la jeunesse du héros, la maison de son enfance et la manière dont cohabitaient tous les membres de la maisonnée : hébergement des domestiques, repas partagés entre domestiques et "patrons". J'ai bien aimé le personnage du grand-père de Louis, un sacré "Monsieur" ma foi. Et surtout, surtout, mention spéciale de l'histoire, qui bien que revisitée comme il en est fait mention par l'auteur lui-même, est originale, et nous plonge dans un monde autrement plus fascinant que celui des filles et fils à Papa, car il s'agit d'un monde qui nous concerne tous : le monde de nos origines.

17 août 2008

Hamlet - William SHAKESPEARE

pièce de théâtre
probablement écrite vers 1600

Le sujet
Hamlet, le défunt roi du Danemark revient hanter son chateau et demande à Hamlet, son fils, de le venger : son propre frère Claudius l'a assassiné pour prendre sa place sur le trône et épouser son épouse Gertrude.

Le verbe
Il est mort et parti.
A sa tête une motte de gazon vert
A ses talons une pierre
Mon complément
Enfin un Shakespeare de lu ! J'ai choisi ce titre là, fortement recommandé par un ami, grand fan de cette pièce de théâtre qu'il adore, tout en sachant la fin : tout le monde meurt ! A la révélation du crime de son oncle, Hamlet est désemparé et semble rendu fou par la douleur de cet acte ignoble. On le voit s'en prendre à tout le monde : sa mère, ses amis, et même à la charmante Ophélia, son amie de coeur, qu'il repousse, au point que la belle enfant ira se noyer de chagrin et restera ainsi immortelle grâce aux représentations dont elle fut le modèle.



Ophelia, par Millais (1851)
Hamlet veut se venger et passe son temps à se demander comment. Claudius, son oncle et beau-père, sera finalement son bras armé car en ordonnant la mort du prince afin de se débarrasser de lui, Hamlet va, je dirais "en toute innocence", être l'instrument qui va tuer tout le reste de la famille avant de succomber à son tour. Voilà une histoire courte, qui m'a permis de découvrir le dramaturge anglais et sa prose subtile et précise.