18 septembre 2005

Sous les vents de Neptune - Fred VARGAS


Le sujet
Un homme pris de folie organise sa vie comme un jeu de Mah-Jong géant, où hommes et femmes (vous saurez comment il les choisit au cours de l'intrigue...) sont transmutés en jetons de son jeu et tombent transpercés de trois pointes de trident. Il faudra toute l'attention subtile d'Adamsberg pour découvrir le mal originel.

Mon complément
Une histoire policière à laquelle l'auteur prête une certaine sensibilité pour décrire la nature humaine, ses pulsions, ses passions. Plus d'une fois, je me suis exclamée au cours de ma lecture en disant : elle est géniale ! Les passages les plus délectables sont rédigés autour du personnage principal : Adamsberg. Ses conversations avec les canadiens, puis sa réclusion, les sentiments qui le préoccupent, ses intimes convictions. Le seul détail qui ne m'a pas paru très vraisemblable, c'est le personnage de la hackeuse (pouvoir s'infiltrer dans les arcanes des réseaux informatiques plus ou moins sécurisés ne s'apprend pas en s'amusant en faisant "sauter les verrous"). Un bon petit polar.

12 septembre 2005

Mon best of

En relisant les commentaires que j’ai laissé ici et là depuis un an que je m’invite chez les uns, chez les autres (et que je copie dans un fichier qui me sert de mémoire), commentaires dont le sujet tourne autour des raisons qui font que l’on se donne en spectacle plus ou moins intime, où l’on s’offre sans trop de concession ma foi, je résume quelques unes de mes "réflexions".


Mes raisons d'écrire

Déjà, le fait de s'exprimer est en soi une "étape", dans un blog ou tout autre vecteur. Ecrire est pour moi un sas de décompression, comme les paliers éponymes. J’en ai besoin, comme quand on passe d'un rythme de vie à un autre. On nage entre deux eaux comme pour se donner du temps, le temps de supporter ce qui nous attend et pour lequel on est pas encore prêt. Je crois que l'esprit a besoin de solitude pour être créateur. Ce n'est d'ailleurs pas pour moi une crainte, au contraire, c'est un espoir. L'espoir de se retrouver avec soi même, et de tenter de trouver ses propres réponses... J’ai toujours aimé écrire. En lançant une recherche sur internet, je suis tombée sur un site au hasard, je me suis rendue compte qu’il s’agissait d'un de ces “blog” dont j’avais entendu parler, et dont on m’avait dit qu’ils étaient tenus pas des ados ou des femmes au foyer. Intriguée, j’ai lu quelques pages, et je me suis dit que cela devait être agréable de se raconter, sans même savoir si quelqu’un se sentira concerné.
Tous les êtres humains doivent élaborer une méthode personnelle pour vivre, avec leurs pulsions, dans le monde particulier qui leur est alloué...
Donald W. Winnicott

Mon choix est de raconter ma vie de mère de famille "parisienne", en lutte avec ce temps qui nous échappe, ce temps que l’on voudrait pour soi. J’utilise mon blog comme un moyen d'expression, où je dis, j’écris mes émotions, pour éventuellement les partager avec des gens qui me connaissent ou pas... Mais même ceux que je ne connais pas sont devenus pour moi aussi importants que ma famille ou mes amis, et c'est là un paradoxe que je ne sais expliquer...


Se dévoiler

Pour ma part, je pense, je suis sûre, que je me dévoile plus dans le blog que dans la vie. Déjà parce que cet instant est très condensé autour d'une idée ou d'un avis que je veux partager. Alors que dans la vie, c'est plus dilué... On se dit qu'on a le temps, et surtout, les autres, eux, n'ont pas vraiment de temps pour nous !


Au sujet des commentaires

Le nombre de commentaires ne résume pas la notoriété de tel ou tel "blog". On écrit d'abord pour soi non ? Le regard d’autrui est dans un sens libérateur, ce serait dommage de le sentir autrement ! J’ai vu des visiteurs venir et disparaître sans que je sache pourquoi. Finalement, je trouve ces rencontres épistolaires parfois stressantes, car on se lie et on se délie sans explication. Pourtant, ce n’est pas ainsi dans la vie, on a droit à un "au revoir" quand même, n’est-ce pas ? A part ce désagrément, il y a bien sûr des satisfactions, des échanges, des envies qui naissent ou renaissent. Moi-même, je ne laisse pas toujours de commentaire. Ce qui ne signifie pas que je ne ressens rien.


Mes liens

Dans certains blogs, il n’est pas rare de lire des billets entièrement consacrés aux blogs des autres, faisant leur apologie, présentant leur particularité. Ainsi, chez Dan, l’oncle surdoué de la plume, à l'humour et à l'écriture essentielle, on peut trouver des étoiles dans sa blogosphère… La première fois que je suis tombée sur sa "liste", je n’en suis pas revenue et voici ce que je lui ai dit :
Dan, merci pour "Ce sont mes amies, mes frères. C'est exactement ce que je ressens, et leur compagnie me remplit, oui remplit mon existence, et comble ma vie. Bien que n'étant pas solitaire, j'éprouve le besoin de faire mon tour d'horizon. Et ces rencontres, ces échanges de point du vue ou de partages de souvenirs sont pour moi gratifiants.

Que deviendrions-nous sans notre internet ? Je me pose la question quand je pars de chez moi, et qu'il n'y a pas d'internet où je vais ! Je redeviens une lectrice, une téléspectatrice désabusée par des émissions ahurissantes de bêtises ou je m'endors devant des films revus. Et il me tarde de rentrer chez moi, afin d’y lire mes messages. Bizarrement Internet et la blog attitude me permettent de me retrouver. Et je découvre tant de talents !

08 septembre 2005

Bleu (1993)

Décidemment, je ne sais pas pourquoi, après un été plutôt frisquet, cette chaude rentrée me donne envie de me replonger dans des instants passés, au lieu de me concentrer sur l'avenir, comme la plupart le font.

Peut-être est-ce l'actualité du monde, bien sombre, qui se déploie comme un paravent, m'empêchant de distinguer l'avenir à court terme.

Peut-être est-ce la fragilité de nos êtres qui me fait me rappeler que je suis moi aussi une charpente bien fragile, comme un roseau dans la tempête.

Tout ça pour dire qu'hier soir, j'ai eu envie de revoir "Bleu", de Krzyszof Kieslowski, mettant en scène une lumineuse Juliette Binoche. Ce film, j'ai dû le voir une vingtaine de fois, et à chaque séance, je retrouve la même émotion. Je suis loin de l'indifférence que l'on peut ressentir devant une "redif", car Julie-Juliette, émouvante dans son désespoir, me donne une leçon de choses. Ce film, et tous ceux de Kieslowski, agit sur moi comme un baume sur une plaie.

Peut-être est-ce la bande-son, lancinante. Peut-être est-ce la lumière réfractée d'azur qui miroite tout au long du film.

Peut-être est-ce le souvenir des circonstances de la première fois où j'ai vu ce film, dans une salle parisienne du 15ème. Peut-être est-ce le regard de cette mère qui lutte contre ses souvenirs et qui découvre une voie pour retrouver l'envie de vivre.

J'éteins la télé. Il faudra que je me l'achète en DVD.