31 décembre 2011

6-Le fantôme de la bibliothèque - En mon heure impatiente

La table est dressée dans le jardin d’hiver et je mesure ma joie impatiente. Mon petit domaine réservé est le vaste théâtre de cet univers qui est devenu le mien, et parfois je me demande s’il va prendre fin. Ce qui m’effraye fond comme neige dans la cheminée au contact de ton esprit. Tes mots me sauvent, je peux le dire, et je ne sais jamais par lesquels commencer. Parfois les fins me laissent un goût orphelin, parfois les pages glissent les unes sur les autres et s’envolent, parfois je me sens repu et incapable d’en faire plus. Au dernier mot je relève ma tête que j’imagine lourde comme un arbre gelé.

Les heures s’égrènent dans la grande salle de bois où les mots s’enchaînent prisonniers l’un de l’autre mais satisfaits. Les ratures disparues ne restent que les lignes appliquées et ponctuées, suspendues comme des points dans ma mémoire. C’est l’heure de l’imprévisible, les mots me rejoignent enfin comme attirés de loin, virevoltant autour de moi comme des insectes désorientés. Juste une seconde, pour le sommeil gardien. C’est l’heure du thé, de l’infusion brûlante de chrysanthèmes blancs germée d’un refrain d’enfant, dans un autre monde, il y a longtemps. Et tu étais déjà là.

Eric Beddows

LA LIBERTE EST-ELLE IMPOLIE ?



La liberté est-elle impolie ? Je (me) pose cette question mais je sais quelle est ma réponse. Je fais mes propres dialogues tout en ruminant dans ma peau. Je ne suis pas vache en affirmant que la liberté, semble bien être impolie. Forcément.


Tant d'exemples quotidiens.


Libre de ne pas répondre au bonjour donné. Libre de laisser tomber quelqu'un qu'on estime - par paresse plus que par choix délibéré (ce qui est pire). Libre de faire des coups en douce qui peinent. Libre de ne pas écrire. Libre de ne pas répondre. Libre de ne pas savoir. Libre de se moquer. Libre de faire semblant. Libre de croire qu'on est le plus beau. Libre de se sentir vachement intelligent. Libre d'envahir un espace déjà occupé. Libre de passer devant tout le monde. Libre de ne pas attendre son tour. Libre d'être égoïste. Libre de faire ce qui plaît. Libre de croire qu'on est seul au monde - et pourtant, ils sont nombreux à le penser !


Je suis enchaînée au désir de la politesse.

L'IDEE D'UNE ANNEE NEUVE

L'idée d'une année neuve et l'envie me prend de m'installer ici, dans un espace vierge comme un cahier d'écolier à la rentrée des classes, avec la promesse de bien faire, de mieux faire, de faire mieux. Je ne sais pas exactement pourquoi je continue d'écrire sur internet, une activité qui paraît aux yeux de certains aussi inutile qu'incompréhensible. Ce n'est bien entendu pas mon avis. Et mon avis compte autant que le reste, dussé-je renoncer à d'autres petites choses pour me permettre de maltraiter ici ma vue et mes doigts, sans parler de mon dos (que j'oublie parfois). Je m'installe ici dans une vieille maison que j'utilisais jusqu'à présent pour bricoler, tenter des essais de programmation en évitant de tester sur mon site "en ligne". J'aime bien l'idée de faire du neuf avec du vieux. Sans être une écolo forcenée, l'idée de recycler le virtuel me convient tout à fait !

28 décembre 2011

Quelques nouvelles

Je continue de recevoir quelques nouvelles auxquelles j'ai peine à répondre, non pas que je ne puisse pas le faire mais je ne sais pas quoi dire de plus ; je suis donc excusé d'avance même si tu n'es pas tout à fait d'accord, je m'arrange avec les exigences. Tu vois, avec le temps, je deviens de moins en moins prudent, j'offre le flan à la morsure, aux coups de bleu, alors que tout, ou presque, ne peut que me faire du mal. Je dois rester à l’abri, ne plus rien dire, ne plus rien montrer, ne plus rien demander.

Mais voilà, le cœur est fou, fou comme un oiseau qui n’arrête pas de se battre, de se débattre, de vouloir grimper au ciel. Et je me retrouve en apesanteur, au bord du précipice, avec le sentiment d’avoir fait une bêtise, de n’avoir rien écouté, d’être complice de mauvais fantômes, de ceux qu’il faut craindre, de ceux qui ne craignent plus rien et qui rient de nous voir si laids, si pitoyables. Je continue de recevoir quelques nouvelles auxquelles je ne peux pas répondre que je ne suis plus.
Kenichi Hoshine

25 décembre 2011

Dersou Ouzala / Дерсу Узала / Deruzu uzâra (1975)


  • Réalisation : Akira Kurosawa
  • Genre : biographie, aventure, drame
  • Année : 1975
  • Durée : 2h15
  • Langue : film russo-japonais, film vu en français
L'histoire
Sibérie, 1902. Le Capitaine Vladimir Arseniev (Yuri Solomin), topographe, et son escouade de 6 hommes  sont en expédition pour tracer la carte du pays. Un soir, ils sont rejoints dans leur campement par Dersou Ouzala (Maksim Munzuk), un chasseur épuisé, affamé et qui semble bien vieux, mais poli et respectueux. Arseniev lui propose de rester avec eux et de devenir leur guide, Dersou accepte. C'est le début d'une belle amitié basée sur la compréhension de l'autre, de l'apprentissage des usages en ce pays sauvage et hostile, comme celui de laisser un peu de vivres dans une cabane pour le prochain voyageur ce qui pourra lui éviter de mourir de faim.


Développement
Adaptation de "journal de bord" de Vladimir Arseniev, officier-topographe de l'armée russe, qui raconta ses voyages dans plusieurs livres dont le plus connu est La taïga de l'Oussouri - Mes expéditions avec le chasseur golde Derzou (de 1902 à 1907).
* golde : une ethnie chinoise
le véritable Vladimir Arseniev
L'histoire en plus
1910. Revenu sur les lieux où Dersou a été enterré 3 ans plus tôt, Arseniev découvre que la tombe n'existe plus car depuis un village a été construit. Il se souvient alors de cette précieuse amitié qu'il rencontra au contact de l'homme qui fut son guide et son sauveur durant de nombreuses expéditions : un homme astucieux et libre, mais fortement influencé par des signes (funestes) qu'il voit dans la nature (il croît à l'esprit de la forêt) et percevant le comportement des animaux comme un manière de dialoguer, d'ailleurs, il leur parle comme s'ils étaient capables de comprendre. Dersou par exemple ne se remettra pas d'avoir tiré sur "Amba" un tigre dans la forêt qui incarne pour lui un grand esprit.
"Capitaine" (Yuri Solomin) et Dersou (Maksim Munzuk)
Après que Dersou se soit imaginé que la taïga ne veut plus de lui parce qu'il n'est plus capable de viser juste, Dersou accepte l'invitation du "Capitaine" et le suit en ville (dernier quart d'heure du film). Le vieux chasseur y reste un temps mais la taïga lui manque ; les usages de la ville lui pèsent surtout : devoir payer l'eau ou le bois alors que la nature les offrent généreusement le dépasse complètement et le rendent maussade.
Dersou et la famille du "Capitaine"
Dersou veut repartir dans la montagne où il veut mourir. Le "capitaine" le laisse alors partir et lui offre son fusil. Peu de temps après, le "Capitaine" est averti de la découverte du corps de Dersou qu'il part reconnaître sur le champ.
le "Capitaine" devant la tombe de Dersou

La phrase
"Ensemble marcher, ensemble travailler. Pas besoin merci (rires).
(Dersou répond au Capitaine qui le remercie de lui avoir sauver la vie)
dispositif de survie imaginé par Dersou
pour les abriter sur le lac pendant la tempête

Intérêt On regrette en premier lieu la doublure en français car les voix françaises sont tout simplement ridicules : donnant à un jeune homme la voix d'un vieillard par exemple, sans parler de l'accoustique des dialogues qui raisonnent comme dans une pièce alors que nous sommes en pleine nature...

Heureusement, la musique, les magnifiques prises de vue, forment un support assez consistant pour ne pas se perdre en route dans le problème de la piste sonore.
Dersou et Arseniev sur le lac gelé
Un film qui ne peut laisser indifférent devant le spectacle de cette amitié pure et intelligente, j'avais vu ce film très jeune, trop sans doute, et je l'ai redécouvert grâce à mon amie Elisabeth dont voici le billet.

Doctor Who (deuxième série, BBC, 2005)

  • Création : Graeme Harper, Russell T Davies, Steven Moffat
  • Genre : science-fiction
  • Année : 2005 pour le commencement de la deuxième série
  • Durée : épisodes de 45 mn
  • 7 saisons à ce jour pour la deuxième série
  • Langue : anglais
L'histoire
Le "Docteur" est un extra-terrestre, d'aspect humain, provenant de la planète Gallifrey. C'est également un "seigneur du temps", capable de naviguer dans le vortex du temps installée à bord d'un vaisseau dissimulé dans la forme extérieure d'une cabine téléphonique de la police anglaise : le TARDIS pour Time And Relative Dimension In Space (Dimension temporelle et relative dans l'espace).
le TARDIS
également surnommé la "blue box"
Souvent secondé par un "compagnon" humain, qui lui sert de régulateur émotionnel (car il pourrait se prendre pour dieu), le "Docteur" intervient pour régler un problème, souvent d'ordre surnaturel ou extraterrestre, tout en s'efforçant de ne pas dérégler le cours du temps et créer ainsi un paradoxe (c'est quelque fois nécessaire lorsque des planètes ou l'humanité sont en péril).

Dans la saison 3 (2007), le "Docteur (David Tennant) embarque avec lui Martha Jones (Freema Agyeman) qu'il rencontre au cours du premier épisode lorsqu'un hôpital entier se retrouve sur la Lune pour servir de terrain d'affrontement de deux races d'extraterrestres.
Martha et le "Docteur" admirent la Terre
Développement

Intérêt
Je fais court car des sites entiers y sont consacrés mais si, comme moi il y a de cela deux mois seulement, vous ignoriez tout de ce "Docteur", je vous donne ici quelques clefs pour comprendre de quoi il s'agit.
  • Docteur Who existe depuis 1963.
  • Depuis 63 jusqu'en 1996, nous avons ce qu'on appelle la "première série" qui comprend 26 saisons (de quelques épisodes à chaque fois).
  • Rien entre 1996 et 2005.
  • En 2005, le "Docteur" est de retour pour ce qu'on appelle la "deuxième série". C'est de cette période dont je vais parler ici, en particulier de la saison 3.
  • l'originalité de cette série, outre sa longévité, est le fait que de nombreux acteurs se sont succédés dans le rôle du "Docteur" ; l'explication se trouve dans la nature même du "Docteur" :  au lieu de mourir, le docteur est capable de se régénérer en changer son apparence.
  • Nous en sommes au 11ème docteur (mise à jour décembre 2011)
  • David Tennant qui joue pour cette saison 3 est le 10ème docteur (♥)
  • le "Docteur" devant le TARDIS
  • en plus des épisodes des séries, il y a eut de nombreux épisodes "spéciaux" (fins d'année) qui durent plus longtemps ou dont l'histoire se déroule en 2 ou 3 épisodes
  • des téléfilms ont également été réalisés.
  • cette série de type SF / fantastique a énormément d'humour, chaque épisode détient de nombreuses références (littéraires, musicales etc...) mais cette série est également effrayante : j'ai trouvé certains épisodes angoissants (celui intitulé "Blink" / "Les anges pleureurs", par exemple pour ceux qui l'ont vu) : une série à regarder avec précaution en compagnie d'enfants sensibles sinon, vous êtes bons pour vous relever la nuit s'ils font des cauchemards, il ne faudra pas chercher pourquoi !
Le principe de "un épisode-une histoire" me fait penser à la série "Chapeau melon et bottes de cuir" : il est pareillement question de mystère, en tout cas de choses surnaturelles et le couple vedette se débarrasse du ou des importuns, ou sauvent d'une catastrophe les humains auprès desquel ils "attérissent" avec le TARDIS en fonction du voyage que programme le "Docteur".
un des Judoons
extraterrestres dans l'épisode 1 de la saison 3
Si le "Docteur" est intelligent, il est heureusement secondé voir sauvé par Martha qui lui voue une admiration et un amour sans borne, non partagé même si le "Docteur" tient beaucoup beaucoup à Martha ; il semble que le "Docteur" n'est pas capable d'aimer comme un humain, et comme il est le dernier de sa race, il est voué à rester éternellement seul (et c'est bien triste !!!!)

Acteurs sous le projecteur
Rien que pour la saison 3, je ne compte pas les acteurs connus qui ont fait des apparitions, un véritable défilé, et comme j'aime bien savoir "qui joue dans quoi", je fais mon petit tour d'horizon.

Nos deux personnages principaux pour la 3ème saison
  • Freema Agyeman joue dans toute la 3ème saison et apparaît également dans quelques épisodes de la saison 4 ainsi que dans des épisodes d'une série dérivée de Docteur Who : Torchwood. C'est la compagne que je préfère à tous points de vue : c'est pour moi la plus belle, la plus intelligente, celle qui aurait - éventuellement - été la mieux pour réelle compagne du Docteur s'il avait fallu en choisir une.
  • David Tennant joue le "Docteur" durant 5 ans (pour la saison 2, 3 et 4 de cette série), il a également joué le rôle de Casanova dans la série de même nom en 2005.

Personnages "vedettes"
de gauche à droite :
Anne Reid, Christina Cole, Rebekah Staton
Ces 3 actrices jouaient dans la série Jane Eyre 2006

les deux jouent ensemble dans le film Never let me go (2010)

  • Derek Jacobi est aussi Cadfael (1994)
  • John Simm joue dans State of play (2003), Life on Mars (2006)
Les deux acteurs jouent dans cette série le même personnage : un compatriote du "Docteur" appelé "Maître" ("Master") qui s'était délibéremment rendu indétectable à ses ennemis de l'univers en se cachant sous une forme humaine : le professeur Yana. Il a donc vieilli et lorsqu'il retrouve la mémoire, il récupère en même temps ses capacités surnaturelles et rajeunit (les "maîtres du temps" ont cette possibilité de régénération ou transformation).

La phrase
He saved your lives so many times and you never knew he was there. I know him. I told them  about the Doctor. I love him.
I told them to pass it on. So everyone would know about the Doctor.

(Il vous a sauvé la vie tellement de fois et vous n'en avez jamais rien su. Je le connais. Je leur ai parlé du "Docteur". Je l'aime.
Je leur ai dit de faire passer le message, ainsi chacun pourrrait connaître le "Docteur".)
~~Martha dans un passage très émouvant du dernier épisode de la saison 3~~

Suite de la partie "intérêt"
J'ai découvert cette série "par hasard" :
  • alors que je me renseignais sur la filmographie de David Tennant aperçu dans la série Casanova
  • et que j'avais sélectionné cette série dans le cadre de mon "défi Steampunk.
Je ne suis pas déçue sans être pour autant une nouvelle accro au bon Docteur car je n'aime pas trop les séries à rallonge, surtout si l'acteur principal change ; j'aime bien mes habitudes et je m'attache aux acteurs dans leur rôle.

J'ai bien aimé l'alchimie entre les deux personnages principaux de cette série, tout à fait crédibles. Pour le "Docteur", Martha est une compagne à sa hauteur : elle n'est pas bête, elle aussi est un docteur, encore étudiante en médecine mais bon. Elle se débrouille, elle ne craint rien. Pour elle, il se met en danger. Pour lui, elle donnerait sa vie.

Bref, une bonne dose d'humour, beaucoup d'amour même s'il s'agit d'un amour platonique, c'est toujours mieux que rien.
Et puis je sais déjà que Martha revient occasionnellement dans la saison 4. Je vais donc la regarder elle aussi.

Dans le cadre du

cette série obtient la note de 6/10

et récupère le logo "met de l'huile" avec
  • 1 pour l'époque (série sur différentes époques donc le 19ème siècle mais pas seulement...)
  • 3 pour les objets d'inspiration "steampunk" : le tournevis, la montre à gousset, l'intérieur du TARDIS ne sont pas mal du tout (d'autre peut-être mais je n'ai pas tout vu)
  • 2 pour le décor car certains décors sont tout à fait dans le style.
l'intérieur steampunk du TARDIS

24 décembre 2011

5-Le fantôme de la bibliothèque - Le voyage de l’esprit

Voilà deux fois que je consulte l’heure sans me souvenir de l’indication que les aiguilles donnent. Une vague notion de mouvement de ma tête en direction de l’horloge me prouve que j’ai regardé dans cette direction pourtant mon cerveau n’a pas réussi à interpréter le sens. Je ne sais donc depuis combien de temps je suis ici, il me semble que l’ombre blanche de la lune dépose une rayure différente sur le tapis. Je me sens au ralenti, je laisse quelque chose tourner en moi comme un oiseau intérieur qui cherche son nid. Les oiseaux sont certainement mes plus grands amis et jamais je songe à leur courir après, plutôt les observer de loin comme des pinceaux tremblant au tableau du ciel. Par deux fois j’ai regardé l’horloge et n’ai rien compris à ce que je voyais, peut-être que ma rétine est chiffonnée comme un morceau usé, que mon esprit n’est plus capable de repasser dans l’ordre les signes et les comprendre. J’ai peur. Peur de ne plus pouvoir lire. Il me semble que j’en mourrais car qui imagine faire la lecture à un chat ? Peut-être dois-je aller me promener dans le silence réfléchir aux conséquences. Les allées du jardin dessinent des nuances et des trajectoires secrètes que les femmes tracent du bout de leur soulier et que les hommes ont depuis longtemps renoncés à suivre. Elles parlent des rêves qu’elles peuvent faire et des voyages à envisager. Je veux suivre leur itinéraire, invisible mais conscient. Je deviens ce héros sacrifié dans le labyrinthe à la recherche d’un Minotaure trop puissant à combattre, je dois venir à bout d’un ennemi qui ignore tout de ma présence mais néanmoins bien décidé à ne pas me laisser faire. Les chats aiment jouer à se faire peur, ne le saviez-vous pas ?

Fred Griggs

Never Let Me Go (2010)


  • Réalisation : Mark Romanek
  • Genre : fantastique, drame
  • Année : 2010
  • Durée : 1h40
  • Langue : anglais
L'histoire
Angleterre, dans un monde semblable au nôtre, enfin presque. Kathy (Carey Mulligan) se souvient de son enfance passée dans une étrange école retirée du monde, entourée d'enfants et d'enseignants qui les encouragaient à rester en bonne santé. Ils en ignoraient la raison jusqu'à l'arrivée de Miss Lucy (Sally Hawkins) qui leur expliqua leur raison de vivre.

Développement
Adaptation du roman de Kazuo Ishiguro Never let me go (Auprès de moi toujours pour le titre français)
deux couvertures de l'édition anglaise
(je ne sais laquelle je préfère, elle sont belles toutes les deux)


L'histoire en plus
Kathy est amie avec Ruth et se sent également attirée par Tommy qui est souvent laissé pour compte par ses camarades et pour lequel elle éprouve de tendres sentiments.
Tommy enfant
(Charlie Rowe)



Après qu'ils aient assimilés le fait qu'ils sont les clones d'humains et que leur vie ne vaut que parce qu'ils possèdent des organes qui vont pouvoir permettre de rallonger la vie des humains, qu'ils mourront autour de 30 ans après 3 ou 4 dons d'organes, les enfants tentent de se raccrocher à quelque espoir.

Hailsham
Les années passent, il est temps pour Kathy, Ruth et Tommy de quitter "Hailsham" pour une autre communauté nommée "Le cottage"
Le Cottage
où ils font connaissance avec d'autres jeunes élevés dans des écoles semblables à la leur. Deux d'entre eux sont "en couple" et semblent être certains que cette liaison leur donnera un sursis avant qu'ils ne deviennent des donneurs.
Kathy, Ruth et Tommy
Ruth (Keira Knightley) décide de se mettre en couple avec Tommy (Andrew Garfield), espérant ainsi avoir un sursis tout en sachant très bien que Kathy est amoureuse du jeune homme.

Acteurs sous le projecteur
Carey Mulligan jouait Kitty Bennet dans Orgueil et Préjugés 2005
jeune : Isobel Meikle-Small puis Carey Mulligan (18 à 28 ans)
Keira Knightley jouait aussi dans le même film
- Sally Hawkins jouait Anne dans Persuasion (2007)
- Domhnall Gleeson est l'un des grand frère de Ron, le meilleur ami de Harry Potter
- Nathalie Richard qui joue le rôle de Madame, avait le rôle de la supérieure hiérarchique de Lucie Hennebelle dans La chambre des morts (2007)
Sally Hawkins, Domhnall Gleeson et Nathalie Richard
Intérêt Si l'on me demande "quel film auriez vous voulu réaliser", sans hésitation je répondrais celui-ci.

Il est tout à fait réussi : l'histoire est intrigante et magnifique, la réalisation soignée, les images sont superbes, la musique très bien choisie.

Bémol pour Keira Knightley, que personnellement, je ne trouve pas excellente actrice : elle a toujours les mêmes mimiques (excatement les mêmes) que dans "Orgeuil et préjugés" ! Je n'appelle pas cela du talent désolée pour les fans qui me liront...

Au contraire, Carey Mulligan est excellente et porte tout le drame de cette histoire
Kathy et Tommy
Un film qu'il faut réserver pour les soirs où l'on n'a pas le bourdon car sinon, je garantis que la boîte de mouchoirs va y passer !


SUPERBE !

23 décembre 2011

Smoke (1995)


  • Réalisation : Wayne Wang
  • Scénario : Paul Auster
  • Genre : drame
  • Année : 1995
  • Durée : 1h45
  • Langue : anglais
L'histoire
Cinq personnes : Auggie Wren (Harvey Keitel) qui tient un bureau de tabac, Ruby (Stockard Channing) son ex dont il n'a pas eut de nouvelles depuis 18 ans (et demi) et qui vient lui annoncer qu'ils ont eu une fille ensemble, Paul Benjamin (William Hurt), un de ses fidèles clients, écrivain solitaire depuis la mort accidentelle de son épouse, Thomas (Harold Perrineau), un gamin paumé à la recherche de son père Cyrus (Forest Whitaker) qui sauve la vie de Paul Benjamin, lequel lui offre l'asile pour le remercier.

Développement
Adaptation d'une nouvelle de Paul Auster qui a réalisé le scénario : Auggie Wren's Christmas Story

La phrase
- You'll never get it if you don't slow down, my friend.
- What do you mean?
- I mean, you're going too fast. You're hardly even looking at the pictures.
- But they're all the same.
- They're all the same, but each one is different from every other one.

- Si tu ne ralentis pas, tu vas passer à côté mon ami.
- Que veux-tu dire ?
- Je veux dire que tu passes trop vite, tu regardes à peine les photos.
- Mais ce sont toutes les mêmes.
- Ce sont les mêmes, mais chacune est différente.
(Auggie à Paul alors qu'ils feuillètent les albums du magasin que Auggie prend en photo chaque matin à 8h00 depuis presque 11 ans).
Intérêt La présence de Paul Auster domine dans ce film, au moins pour ceux qui sont habitués à son oeuvre. C'est ce que j'ai remarqué et ce que j'ai aimé. J'ignore ce que ressent le spectateur qui ne connaît pas cet auteur mais je pense qu'il est certainement encouragé à le découvrir pour peu qu'il ait de la présence d'esprit.

Très beau film sur le destin, les destins, la filiation, l'identité, l'inspiration, l'écriture, les relations et influences entre les êtres : des thèmes chers à Paul Auster dont on perçoit la subtile implication tout au long du film qui présente une succession de "tableaux" identifiés par le prénom d'un des 5 protagonistes, tableaux reliés les uns avec les autres de la même manière que les personnages le sont.
Très beaux rôles pour Harvey Keitel (magnifique lorsqu'il raconte l'histoire de Noël à la fin) et aussi pour William Hurt qui est en quelque sorte l'alter ego de Paul Auster dans cette histoire (il a son prénom).

Planent également quelques autres images intéressantes : le pirate façon "captain Hook" avec le bandeau sur l'oeil de Ruby (Stockard Channing) et le bras mutilé de Cyrus (Forest Whitaker).

Une histoire qui n'est est pas une mais 5, 10, 1000 : l'histoire de nos influences, de nos erreurs, de la manière dont on vit avec les coups du temps et les coups du sort. Des histoires imbriquées dans d'autres comme des poupées russes : on ne sait où est la poupée qui maintient le tout mais on voudrait qu'il y ait toujours une poupée supplémentaire cachée dans la dernière observée.

Et pour boucler la boucle : le récit que tape Paul Benjamin à la fin, inspiré de l'histoire que vient de lui raconter Auggie. Une histoire "vraie" comme il le dit. Mais pour moi, toutes les histoires le sont...

A propos : savez-vous comment on peut peser la fumée d'un cigare ? (il s'agit d'une des histoires racontées dans le film)
Spoiler : [on pèse le cigare, on l'allume, on le fume et on récupère toutes les cendres que l'on place dans la balance ainsi que ce qui reste du cigare à la fin : la différence trouvée est le poids de la fumée...]

A voir !

La Chambre des morts (2007)


  • Réalisation : Alfred Lot
  • Genre : policier
  • Année : 2007
  • Durée : 1h50
  • Langue : français
L'histoire
Lucie Hennebelle (Mélanie Laurent) enquête sur le meurtre d'une petite fille enlevée et dont le père fut renversé au moment où il apportait l'argent de la rançon. Les deux hommes ayant causé l'accident embarquent le corps et l'argent et espèrent que la police ne remontera pas jusqu'à eux.

Développement
Adaptation du roman de Franck Thilliez

L'histoire en plus Après le premier meurtre, nous assistons à un second enlèvement, l'histoire se complexifie par les histoires superposées du passé et du présent : Lucie a été traumatisée dans son enfance, et depuis, le profilage des tueurs en série la fascine. C'est elle qui comprend que le criminel habille et coiffe ses petites victimes comme les anciennes poupées Annabelle de son enfance.
De même, la personne responsable des enlèvements a subit un traumatisme dans son enfance et tente d'exécuter une sorte de "grand oeuvre" inspiré des travaux de Fragonard (pas le peintre mais Honoré son cousin l'anatomiste).
dans la voiture du criminel
Détail amusant : clin d'oeil à l'auteur du roman dont le nom apparaît dans celui de l'usine taguée au début du film.

Intérêt Un film tout à fait réussi dans le genre "suspens". Je n'ai pas lu le livre de F. Thilliez mais je suppose que le roman explique plus de choses qui ne sont ici que suggérées et laissées à l'imagination du spectateur qui en est pour ses frais (en même temps ce n'est pas si difficile de se faire une idée mais quelques minutes supplémentaires n'auraient pas été de refus surtout concernant les motifs de l'anatomiste). A voir mais à réserver à un public averti : quelques scènes de dissection peu ragoûtantes à signaler.