Quelques mots jetés avant de me coucher, espérons qu'ils ne seront pas trop obscurs, mais allons, arrangeons-nous avec et l'esprit retournera à Morphée enfin. J'ai l'impression, mais je peux me tromper, que la plupart, j'ai bien dit la plupart des "bloggeurs"-quel vilain substantif, attend, espère, qu'une fois son billet écrit, il faut OBLIGATOIREMENT beaucoup beaucoup de commentaires pour être heureux. Je dis NON à ce harcèlement, NON à ces affiches dans la marge qui invoquent "mon blog se nourrit de commentaires", c'est tout bonnement affreux. Ceux qui me lisent depuis le début (2004) le savent, je n'ai jamais demandé une telle servitude, et j'ai même souvent publié en fermant les commentaires. Je viens de lire un article édifiant (avec hyperliens à suivre car il faut tout lire) de François Bon qui a étudié la chose, j'avoue ne pas avoir le temps à consacrer pour une telle démonstration mais j'admets qu'elle tient la route, et en plus je la suis cette route. Alors de grâce, écrivez pour VOUS faire plaisir, montrez des photos pour VOUS faire honneur, n'attendez pas la floppée des hagards de la petite fenêtre VOUS fermer les yeux de contentement après qu'ils vous aient pondu glorieusement un "j'aime", blabla, ou pire, un commentaire complétement hors sujet alors que VOUS êtes joignables normalement par mail si l'on veut vraiment échanger ou prendre de VRAIES nouvelles et pas rameuter la blogsphère parce que ça fait 3 mois que VOUS n'avez rien écrit - VOUS avez bien le droit après tout.
23 décembre 2010
19 décembre 2010
La collection invisible
Il a fallu que je me sépare de quelques lettres, quarante années de cartes et feuilles reçues dans l’angoisse parfois, souvent dans la joie. Mon enfant chérie disait ma mère, ma petite poupette, des surnoms qui jaillissent comme un souffle à la fontaine de ma conscience. Je n'ai pas pu tout garder, à quoi bon ? J'ai découpé les beaux timbres pour les amateurs, et pour le reste... je n'ai gardé que quelques courriers par hasard ou par tendresse peut-être.
Et tous les courriers de mes rares disparus soudain se rejoignent dans la même danse silencieuse, collection invisible que l'on peut emporter partout avec soi.

Suggestion
Se connaît-on soi-même aussi bien que l’on suppose connaître les autres ? Je me le demande toujours quand on me suggère que je devrais plus penser à moi, à faire ce qui me plaît, vivre pour moi, pour une fois. J'ai pourtant l'impression de vivre pour moi, mais au fond, quand le sommeil reprend le dessus, que mon autre moi me montre un chemin à peine reconnaissable, je comprends que je suis peut-être trompée par mes sens, que l'endroit est peut-être à l'envers mais cela m'est égal, car je ne sais pas et je n'ai pas envie de me retrouver sans personne à servir.
18 décembre 2010
A la poste
A la poste. L’écran affiche que le numéro 30 est attendu au guichet 3. J’ai le 54. J’ignore combien de temps je vais patienter avant de pouvoir expédier mes colis. J’ai laissé les enfants à la maison et à part l’inquiétude qu’ils pourraient se chamailler, rien ne me dérange. La salle est climatisée, je suis assise, la femme à côté de moi sent bon l’eau de Cologne ou le déodorant de supermarché, cette odeur me rassure et me réconforte, elle m’enveloppe dans une grande quiétude. Je me souviens de ma Marraine, qui, à chaque fois que l’on faisait les courses, s’aspergeait d’eau de toilette, n’importe laquelle mais fleurie, parce que, disait-elle, c’était gratuit. Peut-être avait-elle tout simplement transpiré, elle avait souvent chaud et était en nage, en suée comme elle disait. Moi, j’avais honte, j’avais en fait peur qu’on nous fasse une remontrance. J’étais jeune et craintive. Me voilà, j’attends mon tour sur ma chaise en bois. La femme à côté de moi sent la laque, est-ce la même dame ? Je ne sais pas. Marraine aussi se vaporisait un casque de laque sur les cheveux qu’elle avait soyeux et blonds, de l’Elnett je crois. Tous ces souvenirs sont loins et pourtant les sensations sont bien là, intactes, je les palpe, sur moi et en dedans de moi. J'attends avec un livre, toujours. Aujourd'hui c'est Jim Harrison, la route du retour, je pourrais attendre toute la journée, dans le fleurissement de mes souvenirs et l'ombre des absents de cette saison qui n'existe que pour moi.
08 décembre 2010
Emma de Ducos - Catherine RÉGENT
Le livre
- Emma de Ducos
- 2003
- Les éditions du Cagou
- 80 pages
Le sujet
Paris, 1871, Emma, 11 ans, subit l'épreuve de voir son père emporté dans la tourmente de La Commune, son père bien aimé est condamné à être déporté en Nouvelle-Calédonie. Sa mère réussit à obtenir de le rejoindre avec sa fille, c'est ainsi qu'Emma se retrouve à Ducos au terme d'une longue traversée durant laquelle elle fait la connaissance de Louise Michel.
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la Commune 1871 |
Le verbe
Nous faisons connaissance avec notre nouveau logement composé d'herbes sèches et de branchages. Une pièce unique fait office de maison. Ici point de cloison ni d'ouvertures inutiles. Au sol, un tapis de paille en guise de matelas fait l'affaire pour le lit des parents. Plus loin dans l'obscurité, un hamac suspendu me servira de couchage. Aucun rangement n'est prévu, pas même une cuisine. Je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée profonde pour Maman. Comment vivra-t-elle dans ce gourbi, elle qui aime tant récurer, frotter, cirer. Le coup est rude. (p 46)Mon complément
Découverte via ce roman jeunesse du destin des familles des déportés, qui, comme l'indique l'auteur, n'avait aucune chance de revenir en France (volonté politique de peupler la Nouvelle-Calédonie par des prisonniers politiques, entre autres).
Un style de qualité, des références à d'autres auteurs : Victor Hugo ou Gustave Maroteau. On croise l'ombre, plutôt sympatique bien que non dénuée de culpabilité, de Louise Michel dont je souhaite connaître plus de détails après cette lecture.


Un style de qualité, des références à d'autres auteurs : Victor Hugo ou Gustave Maroteau. On croise l'ombre, plutôt sympatique bien que non dénuée de culpabilité, de Louise Michel dont je souhaite connaître plus de détails après cette lecture.

Ce n'est pas une fréquentation pour toi, ma petite, cette femme a du sang sur les mains plus que toute autre.

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Sommeil - Haruki MURAKAMI
Le livre
- Titre original : Nemuri
- Date de parution : 1990
- Traduction française par : Corinne Atlan
- Editions Belfond
- parution du livre : 2010
- illustrations par Kat Menschik
- 70 pages
Le sujet
Une jeune femme perd le sommeil et continue ses activités diurnes en cachant son état à son mari et à son fils. La nuit, elle se plonge dans la lecture et dans certains souvenirs qui la tourmentent : à quoi reconnaît-on que l'on est mort ou vivant ?
Le verbe
J'hésitai un moment et finalement décidai d'aller nager. Je ne saurais pas bien l'expliquer : c'était comme si je voulais expulser quelque chose de mon corps en faisant de l'exercice. Expulser. Mais expulser quoi ? Je réfléchis un moment. Oui, expluser quoi ?
Je l'ignorais.
Ce quelque chose flottait pourtant doucement à l'intérieur de mon corps, comme une sorte de possiblité. J'aurais voulu lui donner un nom, mais rien ne me venait à l'esprit. J'ai toujours eu du mal à trouver les mots. (p 46)
Voici un deuxième livre (voyageur) reçu sur mon île grâce à Virginie qui me l'a presque déposé dans les mains, sensation étrange (accompagné d'une très jolie carte d'inspiration japonaise, moi qui adore le Japon !).
Je n'imaginais pas à quel point ce livre est beau : couverture rigide, pages glacées, illustrations s'intercalant entre les pages du (court) récit.
Ceci est ma deuxième lecture d'Haruki Murakami et je suis déjà sous le charme de cet auteur. Cette nouvelle m'a rappelé l'univers onirique de Yoko Ogawa, dont j'ai lu toutes les oeuvres. Je suis bien dans cette ambiance, comme dans un liquide amniotique.
Chaque mot semble ciselé avec la précision d'un maître horloger, chaque phrase est cousue avec la finesse d'un tapissier, avec rigueur et beauté, chaque image est imprégnée d'une sorte de lumière qui projette son propre théâtre d'images dans notre mental.
Comme c'est souvent le cas chez Ogawa, l'héroïne n'a pas de nom, les personnages existent à peine esquissés, qui permettent toutes les apparences que le lecteur voudra bien leur donner.
Nous devenons alors cette femme soudain devenue insensible à la fatigue mais réceptive à tout le reste : passé, présent et futur. Sa soudaine faculté de veille lui montre sa vie comme elle était : mécanique, comme elle est : vorace, comme elle sera : inconnue. Nous aimons la voracité de l'inconnu.
Le livre dans le livre

Murakami fait lire Anna Karenine à l'héroïne de son récit, un livre que l'on a, à notre tour, envie de relire !
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Chaque mot semble ciselé avec la précision d'un maître horloger, chaque phrase est cousue avec la finesse d'un tapissier, avec rigueur et beauté, chaque image est imprégnée d'une sorte de lumière qui projette son propre théâtre d'images dans notre mental.
Comme c'est souvent le cas chez Ogawa, l'héroïne n'a pas de nom, les personnages existent à peine esquissés, qui permettent toutes les apparences que le lecteur voudra bien leur donner.
Nous devenons alors cette femme soudain devenue insensible à la fatigue mais réceptive à tout le reste : passé, présent et futur. Sa soudaine faculté de veille lui montre sa vie comme elle était : mécanique, comme elle est : vorace, comme elle sera : inconnue. Nous aimons la voracité de l'inconnu.
Le livre dans le livre

Murakami fait lire Anna Karenine à l'héroïne de son récit, un livre que l'on a, à notre tour, envie de relire !
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29 novembre 2010
Une vie qui n'était pas la sienne - Juan José MILLÁS
Juan José Millás |
Le livre :
Titre original : Laura y Julio
Date de parution : 2006
Traduction française par : André Gabastou
Editions Galaade
parution en français : 2010
210 pages
Le sujet :
Madrid. De nos jours. Julio et Laura forment un couple inachevé qui a trouvé un certain équilibre en compagnie de leur voisin Manuel, un écrivain qui leur paraît à tous deux une sorte de modèle : pour elle, l'amant secret, pour lui, le frère ennemi...
Un jour, le couple apprend que Manuel a eu un accident, il est dans le coma, et leur équilibre va se rompre, comme une digue ébréchée finit par céder.
Le verbe :Un jour, le couple apprend que Manuel a eu un accident, il est dans le coma, et leur équilibre va se rompre, comme une digue ébréchée finit par céder.
Une infirmière un peu éméchée les accompagna jusqu'à la chambre de Manuel en disant que le malade dormait comme un bébé. Laura et Julio échangèrent un regard vide et baissèrent aussitôt les yeux vers le malade, essayant de comprendre par quel mystère leur ami était à la fois présent et absent. Ils l'observaient comme si son corps était une crevasse qui leur montrait le vide qu'il avait laissé dans leur vie.(p 67)
La rencontre avec l'univers mystérieux de Millás est une révélation ! j'ai été conquise par le style de l'auteur que je compare à Paul Auster chez les hommes et à Yoko Ogawa chez les filles. Comme eux, Millás joue avec les formes, les objets, les ombres, les reflets et les personnalités. A chaque mot, on espère une révélation, un voile qui se tire sur le miroir et qui va tout remettre dans l'ordre des choses. Mais il n'y a pas d'ordre, seulement des pulsions, des pulsations.
Julio fait de nouvelles rencontres qui semblent s'emboîter les unes dans les autres mais qui sont aussi comme des éternels recommencements : l'énigmatique Julia et son étrange petite fille qu'il doit garder de temps en temps. Ferait-il un bon père ? Saurait-il s'occuper d'un petit enfant ?
De nombreux thèmes sont abordés. L'amour, l'envie, le désir, la filiation, la responsabilité, les apparences, la manière d'appréhender les évènements en fonction d'un point de vue qui évolue selon son état d'esprit.

Je remercie de tout coeur Romaric des éditions Galaade qui m'a envoyé ce livre, sans lui, je n'aurai certainement jamais connu cet auteur qui mérite de l'être.
Lien en rapport avec ce billet :
Les personnes comme Manuel et son père, pensa Julio, s'habillent de l'intérieur vers l'extérieur, si bien que chaque jour, quand elles se lèvent, elles enfilent des idées, puis par-dessus les viscères, sur les viscères les muscles, et ainsi de suite jusqu'aux tissus des vêtements. Lui, en revanche, s'habillait de l'extérieur vers l'intérieur. Il mettait d'abord sa combinaison de motard et, dessous, les vêtements informels prévisibles chez un décorateur, puis il y avait l'épiderme, le derme, les côtes..., dans l'espoir que tout ce décor extérieur cède la place à un caractère original, une pensée différente, une façon insolite d'affronter le monde. Y parvenait-il ?Julio et Laura, qui espèrent un enfant, se lient d'amitié avec le voisin qui occupe un appartement contigu au leur en parfaite symétrie. Mais alors qu'eux sont deux, Manuel est seul. Quand Manuel se retrouve dans le coma, Laura ne laisse aucune chance à Julio et lui demande de partir ; dépourvu, Julio s'installe dans l'appartement voisin et devient le spectateur invisible de son ancienne vie. Dans son nouvel univers, il s'efforce de devenir aussi discret qu'un fantôme, il épie les bruits de sa femme en tentant lui-même de n'en produire aucun, il se dépouille de ses anciens vêtements, de son odeur, pour se glisser dans ceux de Manuel, le double impuissant sur son lit d'hopital, Manuel qui lui a volé sa femme.
(p 25)
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MAGRITTE - La reproduction interdite |
Julio fait de nouvelles rencontres qui semblent s'emboîter les unes dans les autres mais qui sont aussi comme des éternels recommencements : l'énigmatique Julia et son étrange petite fille qu'il doit garder de temps en temps. Ferait-il un bon père ? Saurait-il s'occuper d'un petit enfant ?
De nombreux thèmes sont abordés. L'amour, l'envie, le désir, la filiation, la responsabilité, les apparences, la manière d'appréhender les évènements en fonction d'un point de vue qui évolue selon son état d'esprit.
Un jour, il eut avec Manuel une conversation sur l'âme et le corps. Manuel prétendait qu'il s'agissait d'une distinction fantastique, irréelle. Julio lui demanda alors pourquoi il les percevait comme des instances différentes et son voisin lui répondit que l'histoire de l'humanité pouvait se résumer en un combat contre la perception, créatrice inépuisable de mirages.La drogue est évoquée, en filigrane, Julio s'en méfie même s'il consomme un peu.
- Les sens, ajouta-t-il, disent que le soleil se couche, alors qu'il ne se couche ni ne disparaît. A en croire les sens, les objets, en s'éloignant, deviennent plus petits, pourtant ils ont incontestablement la même taille ici ou à cent mètres plus loin. Les sens nous font croire que les corps sont massifs alors que quatre-vingt pour cents d'un atome sont faits de vide, rien d'autre.
(p 174)
-Ta fille, quand elle s'est rendue compte que j'avais fumé, m'a dit que j'étais comme toi, bizarre.Julio se trouve en se cherchant ailleurs, d'abord perdu et éperdu, il se reprend en main en décidant d'influencer sa vie comme il manipule les élements des décors qu'il construit, soudain capable de s'observer. Il devient insensible aux choses qui auparavant lui importaient, comme s'il muait et que son ancienne peau lui était devenue étrangère.
- Ma fille a tendance à dramatiser.
- Mais elle m'a rappelé une expérience pesonnelle. Mes parents fumaient beaucoup et moi, quand je les voyais fumer un joint, je savais qu'ils allaient devenir tout de suite bizarres. Ce qui ne me plaisait pas toujours.
(p 196)
Il passa devant la moto dont il ne restait que la fourche et le réservoir qui ressemblait un peu à un abdomen.Il y a Hopper qui se supperpose au travers de ce roman dans mon esprit, des êtres esseulés, comme incapables de se voir, de se comprendre réellement, qui cohabitent, qui se glissent les uns à côté des autres et qui semblent n'être en mesure que de se toucher grâce à leurs ombres, leur reflet.
(p 178)

Je remercie de tout coeur Romaric des éditions Galaade qui m'a envoyé ce livre, sans lui, je n'aurai certainement jamais connu cet auteur qui mérite de l'être.
Lien en rapport avec ce billet :
- le site de l'auteur (officiel, en espagnol)
22 novembre 2010
Tuer le temps - NIMZOWITSCH

- livre sous format électronique (pdf)
- Date de parution : 2010
- Editions de l’Abat-Jour
- 499 pages
De nos jours. Marie, professeur, mère de famille en guerre contre les autres et avant tout contre elle-même ; pour cette guerre, toutes les armes sont bonnes pour trucider à tout va, et comme le temps passe vite, que la mémoire est faible, comme la chair, elle tient un journal de ses crimes et châtiments. Hideo Nashima, un assistant au suicide, une manière comme une autre de rendre service, trouve sa trace. Leurs destins se croisent.
Le verbeSi vous voulez tuer dans un lieu public en journée, tranchez toujours la gorge pour empêcher votre victime de crier : il y aura beaucoup de sang, ce qui vous obligera à agir par derrière, mais la mort est assurée. (p 102)
Invitée par les Editions de l’Abat-Jour (que je remercie) à lire ce livre annoncé comme un "policier", j'avoue avoir été globalement déçue par l'histoire et avoir eu du mal à avancer dans ma lecture (le format électronique ne me convient décidemment pas pour lire un roman et je n'ai pas pu imprimer 499 pages).
Ce que je lui reproche : trop de meurtres ignobles ! des répétitions de scènes macabres. Marie est une femme horrible dont on se demande si elle existe vraiment tellement elle semble inhumaine.
Une lecture à réserver aux amateurs de gore, morbide, de second degré (on a souvent l'impression que l'auteur passe des messages personnels, règle quelques comptes à coup de mots, à défaut de couteaux), de mauvais sentiments, d'humour plus que noir (est-ce que cela existe ? avec ce livre on en a la preuve), ou encore de sang pour sans (mobile).
Lien externe
Ce que je lui reproche : trop de meurtres ignobles ! des répétitions de scènes macabres. Marie est une femme horrible dont on se demande si elle existe vraiment tellement elle semble inhumaine.
Marie ne comprenait pas. Elle aurait préféré être ailleurs, ne le pouvait pas, elle se serait exclue d’elle-même et mise en danger. Les filles étaient assises à côté, pour faire bonne figure. Elles avaient droit à la messe mais pas au catéchisme : Marie ne tenait pas à faire du zèle, et ne faisait absolument pas confiance au curé. Ces soupçons n’étaient peut-être pas fondés, il ne tripotait pas nécessairement les gosses. Elle se foutait qu’il le fasse ou non. Si c’était le cas il devait y aller sans capote, rien à redire, la loi de Dieu était respectée. Plus elle regardait ce sale ratichon, plus elle était sûre qu’il avait déjà dû y penser. Y penser souvent. Y penser encore. Comme elle avec les meurtres. Lui ne passerait pas à l’acte. Ou maladroitement. (p 17)Au bout d'un moment, on a envie de trouver des "circonstances atténuantes" à Marie, même si elle est la seule à s'accuser (elle rêve quand même de tuer ses filles !)
Vous ignorez tout du chaos qui est en moi. (p 30)Marie écrit une sorte de journal de bord dans lequel elle relate ses modes opératoires de meurtres.
Il n’y avait rien chez elle, rien hormis les cahiers dont elle refusait de se séparer, cachés là où ils n’auraient aucune chance de mettre la main dessus. (p 44)Ce que je peux souligner, et admirer : l'auteur, dont on ne sait si c'est un homme ou une femme (et je serai personnellement bien incapable de formuler un avis) a du style, on reste subjugué par tant d'imagination ! des propos qui fleurtent avec la poésie ou même la philosophie. Beaucoup de passages caustiques et qui, après tout, font sourire.
Le monde est un roman, c’est l’avis de tous les romanciers. J’imagine que les charpentiers le perçoivent comme un bout de bois et les putes comme une MST. Ce sont sûrement elles qui sont les plus proches de la vérité. Chacun conçoit la réalité selon ses propres critères ; pour moi, le monde est une scène de crime à nettoyer, un charnier à la propreté clinique, incapable de transmettre à quiconque la moindre information sur l’identité des génocidaires. (p 112)Un regret cependant : avec une si belle plume, un si large vocabulaire, j'aurai préféré que l'auteur soit plus concis : beaucoup de passages qui se ressemblent, de pensées tourmentées, la vie est une ordure etc...
Une lecture à réserver aux amateurs de gore, morbide, de second degré (on a souvent l'impression que l'auteur passe des messages personnels, règle quelques comptes à coup de mots, à défaut de couteaux), de mauvais sentiments, d'humour plus que noir (est-ce que cela existe ? avec ce livre on en a la preuve), ou encore de sang pour sans (mobile).
Lien externe
- Tuer le temps chez l'éditeur (où l'on trouve gratuitement les 26 premières pages et d'autres avis).
01 novembre 2010
Comme les cinq doigts de la main (2010)

Réalisateur : Alexandre Arcady
Genre : thriller
Année : 2010
L'histoire :
Paris de nos jours. Quatre frères d'une famille juive se croisent au gré des évènements et retrouvent leur mère Suzie Hayoune (Françoise Fabian), belle veuve courtisée. Il y a Dan, l'aîné (Patrick Bruel), restaurateur ayant bien réussi, Jo (Pascal Elbé) le pharmacien, Julien (Eric Caravaca) le professeur, et enfin Michael (Mathieu Delarive) le pletit dernier, joueur de poker invétéré.
La famille n'a pas de nouvelles du 5ème frère, David (Vincent Elbaz) depuis plusieurs années quand celui-ci ressurgit dans leur vie, blessé et poursuivi par des gitans auxquels il a dérobé plusieurs millions.
Les frères vont tenter de se dépatouiller par eux-même pour échapper aux gangsters.
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les 4 fils et leur mère, manque David (en cavale) |
Mon avis :
Un film qui se laisse regarder, quoique beaucoup de scènes longuettes et sans intérêt (notamment les histoires de "couples" des frères). A l'histoire d'aujourd'hui se greffe une histoire plus ancienne, qui remonte à la mort du père qui était dans les affaires immobillières du côté de Marseille, des affaires pas forcément "propres", aurait-il été assassiné ?
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Je classe ce film dans la catégorie "thriller" car il y a un peu de suspens, mais on rit pas mal, et les acteurs jouent bien leur rôle. J'ai bien aimé la bande son, les musiques juives, surtout la dernière, très émouvante. Beaucoup de bling bling : la maison de Dan est incroyable ! je ne voudrais pas y habiter, je ne m'y sentirais pas du tout à l'aise, mais bon, d'un autre côté, cela ne risque pas de m'arriver.
A noter : 2 scènes assez éprouvantes de torture, qui ne durent pas mais c'est toujours pénible.
29 octobre 2010
Exoman (1977)
Réalisateur : Richard Irving
Genre : fantastique
Année : 1977
Genre : fantastique
Année : 1977
L'histoire :
Une bande de malfrats agresse Nicolas Conrad (David Ackroyd), un professeur de physique qui s'apprête à témoigner contre eux, et le laisse paraplégique. Décidé à ne pas en rester là, Conrad invente une combinaison comme une armure qui lui redonne la mobilité nécessaire pour traquer ses agresseurs et leur chef de bande, et lui permet de se faire justice.
Mon avis :
Vous avez 13 ans en 1977 et vous adorez aimez la science fiction, les sciences physiques, les sciences naturelles, et tout ce qui commence par "sciences" et un soir, vous tombez sur un film annoncé dans le télé-poche, vous suppliez vos parents de vous laissez regarder la "chose", vous ne savez pas ce que c'est, c'est juste le résumé qui est tentant : Exoman, le film qui a changé votre vie à défaut de révolutionner le cinéma.
Evidemment vu comme cela, le film n'a rien de terrible, je le concède : les effets spéciaux sont basiques, les méchants ont l'air de clowns (maladroits). Qu'importe, il s'agit du FILM qui a révélé ce que j'avais envie de faire par la suite. Je voulais être ingénieur, un truc dans le genre, être capable d'inventer des machines qui pourraient réparer le corps humain. J'en ai mis "un coup" dans mes études croyez moi.
Si aujourd'hui les circuits électriques, l'électronique, l'informatique (et tout plein de choses en "ique" dans le même domaine) me sont familières, je n'ai pas l'impression d'avoir failli à mes bonnes résolutions, même si je suis loin de mes ambitions.
L'écriture est certainement une autre façon de modifier le corps humain. On peut presque tout lui faire faire.
28 octobre 2010
Le Peuple des ténèbres / They (2001)
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affiche du film |
Réalisateur : Robert Harmon
Genre : épouvante-fantastique
Année : 2001
L'histoire :
Julia (Laura Regan), étudiante en psychologie, reçoit l'appel de Billy (Jon Abrahams), un ancien camarade avec lequel elle fut soignée petite fille pour cause de terreurs nocturnes. Il lui confie qu'il a la preuve que des "monstres" existent, qu'ils persécutent les enfants qu'ils ont marqués autrefois, et qu'ils viennent les rechercher plus tard grâce à l'obscurité.
Une panne d'électricité est annoncée sur la ville et terrifié, le jeune homme se suicide devant Julia. Celle-ci tente de comprendre le geste de son camarade, mais elle commence à avoir elle aussi peur de ce que l'obsurité cache.
Mon avis :Une panne d'électricité est annoncée sur la ville et terrifié, le jeune homme se suicide devant Julia. Celle-ci tente de comprendre le geste de son camarade, mais elle commence à avoir elle aussi peur de ce que l'obsurité cache.
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Julia descend dans la cave chercher quelques souvenirs... |
Passons sur le scénario qui, pour le coup, laisse de nombreuses zones d'ombres : nous ne saurons rien des éventuelles motivations des bestioles vraiment épouvantables (quand on arrive à les voir). Mais le film se laisse regarder, les acteurs ne jouent pas mal et j'aime bien les histoires fantastiques.
J'ai trouvé légèrement agaçant le fait qu'on ne cherche pas à expliquer l'origine des créatures et comment leur échapper, j'aurai bien aimé une sorte de quête alors qu'il n'y a finalement que des victimes, dont on se demande d'ailleurs, si elle ne sont pas sous le coup d'une paranoïa.
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Julia finit par découvrir que Billy disait vrai : elle aussi possède la "marque" |
27 octobre 2010
L'Abominable vérité (2009)

Réalisateur : Robert Luketic
Genre : comédie
Année : 2009
L'histoire :
Abby (Katherine Heigl) productrice sur une chaîne de télévision est encore célibataire, elle attend le prince charmant ! Arrive dans son émission l'homme qu'elle trouve le plus balourd qui soit : un certain Mike (Gerard Butler) dont elle déteste le franc-parler et la grossièreté. Contre toute attente, l'émission a du succès et Mike parvient même à convaincre Abby que grâce à ses conseils avisés, elle parviendra à séduire le beau docteur dont elle est tombée amoureuse. Mais l'arroseur se retrouve arrosé...
Mon avis :
Voilà une véritable comédie, mais dommage que de nombreux dialogues se trouvent portés sur le dessous de la ceinture, du coup, ce n'est, à mon avis, pas un film à regarder avec les jeunes enfants qui poseraient trop de questions auxquelles vous n'aurez pas spécialement envie de répondre.
Passé ce petit aparté, j'ai beaucoup ri, certaines scènes sont très justes ou très drôles.
A la fin du film, la scène de la danse (j'ignore de quelle danse il s'agit, une salsa ou un truc dans le genre) est absolument à tomber au niveau érotisme, on y croit !
Mon avis :
Voilà une véritable comédie, mais dommage que de nombreux dialogues se trouvent portés sur le dessous de la ceinture, du coup, ce n'est, à mon avis, pas un film à regarder avec les jeunes enfants qui poseraient trop de questions auxquelles vous n'aurez pas spécialement envie de répondre.
Passé ce petit aparté, j'ai beaucoup ri, certaines scènes sont très justes ou très drôles.
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Mike apprend à Abby l'art de la séduction, va-t-il succomber à son propre jeu ? |
A la fin du film, la scène de la danse (j'ignore de quelle danse il s'agit, une salsa ou un truc dans le genre) est absolument à tomber au niveau érotisme, on y croit !
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alors on s'amuse à ce que je vois ? |
Donc en résumé : un film assez plaisant bien que parfois grossier, à regarder seul ou à deux si vous arrivez, mesdames, à convaincre votre amoureux de regarder cette comédie avec vous (mais les hommes n'aiment pas trop les film d'amour...).
24 octobre 2010
Moon (2009)

Genre : science fiction
Année : 2009
L'histoire :
La compagnie Lunar Industries a trouvé le moyen d'extraire de la Lune l'hélium 3 reçu du Soleil et l'envoie régulièrement sur Terre depuis la station Sarang où seul un employé réside sur une durée de 3 ans, secondé dans sa tâche par Gerty, un robot programmé pour lui venir en aide.
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Sam : l'employé modèle |
Sam Bell (Sam Rockwell) arrive au terme des trois années et s'apprête à rejoindre sa petite famille : sa femme Tess et sa fille Eve, avec lesquelles il ne communique qu'en différé suite à une avarie de l'antenne de communication. Sam commence à avoir des hallucinations, une femme apparaît dans la station, puis c'est l'accident...
Mon avis :
Vraiment un bon film de SF ! pour une fois, il n'y a pas de monstre dans les coursives où un éclairage clignote, pas de collègue qui devient fou (l'employé est seul sur la base).
Ce qui suit révèle l'intrigue :Après l'accident dont il est victime (son véhicule lunaire percute une station d'extraction lors d'une sortie), Sam se réveille à l'infirmerie, incapable de se souvenir pourquoi il est là. Gerty l'informe qu'il ne peut pas sortir, mais en insistant, Sam sort et retrouve son véhicule accidenté dans lequel un homme est inconscient. Il le ramène et s'aperçoit que c'est un double de lui-même.
Très vite, Sam comprend qu'il a été "activé" par Gerty lorsque le corps du précédent Sam a été accidenté.Les 2 Sam décident de se mettre en quête de la zone secrète où sont peut-être stockés d'autres clones. Ils découvrent aussi que le caisson censé les garder 3 jours dans le coma au cours du voyage de retour sur Terre est en fait un incinérateur, pas de retour possible donc... Sans compter que Lunar Industries leur envoie une mission de sauvetage pour réparer l'extracteur endommagé par l'accident, mission qui s'avère être plutôt une équipe de nettoyeurs de l'espace !
Duel psychologique contre l'entreprise, amorale, qui utilise des clones dans lesquels une once d'humanité, et d'individualité a été implantée...mais seulement pour une durée limitée !
Sam a t-il une chance de s'échapper de Sarang ? La réponse est oui !
Du suspens, de l'intelligence, une histoire de conscience et de survie : un film qui tient la route côté scénario : pas de trucs inexpliqués et "débrouilles-toi spectateur"... Non, tout parfait.
A noter :
- Duncan Jones le réalisateur est le fils de David Bowie
- la musique du film est de Clint Mansell qui signe aussi celle du film Pi.
18 octobre 2010
17 octobre 2010
Le cadavre anglais - Jean-François PAROT

Date de parution : 2007
Editions Lattès
410 pages
Le sujet
Paris 1777. Le long des façades de la rue Saint-Germain l'Auxerrois, Nicolas trouve que l'obscurité est bien étrange... Peu de temps après, le gouverneur de la prison de Fort-l'Evèque fait mander le commissaire de permanence est c'est Nicolas qui arrive sur les lieux où le cadavre d'un inconnu est retrouvé, apparemment victime d'une chute lors de son évasion.
Et nous sommes partis pour une enquête minutieuse pour trouver l'identité du cadavre sur fond d'affaire d'espionnage : nous sommes en pleine période de la Guerre d'indépendance des États-Unis, il est question que les "insurgents" obtiennent l'aide de la France qui doit donc améliorer ses équipements de marine, et surtout, obtenir un instrument de précision indispensable pour les expéditions : la montre marine capable de donner la longitude.
Et nous sommes partis pour une enquête minutieuse pour trouver l'identité du cadavre sur fond d'affaire d'espionnage : nous sommes en pleine période de la Guerre d'indépendance des États-Unis, il est question que les "insurgents" obtiennent l'aide de la France qui doit donc améliorer ses équipements de marine, et surtout, obtenir un instrument de précision indispensable pour les expéditions : la montre marine capable de donner la longitude.
Le verbe
Il s'engagea avec prudence dans un escalier pourri aux degrés branlants. Les parois de la cage étaient recouvertes du noir de la fumée qui sortait des galetas et des carrés. Plus il gravissait les étages, plus les stigmates de la misère lui sautait aux yeux. Les portes ouvertes offraient des visions de vie pitoyables : familles entassées dans des soupentes, enfants à moitié nus, couchés pêle-mêle à terre au milieu de grabats sans draperie, pots et ustensiles de cuisine voisinant avec des vases de nuit. Il constatait tout cela, étourdit par le bruit d'un martèlement continu. Dans ses repaires et faute de souliers, luxe inaccessible, le choc des sabots sur les planches rythmait la vie. (p 242)
On ne peut se lasser des enquêtes de Nicolas le Floch, toujours trépidantes, et dans le coeur du temps, faisant la part belle aux véritables éléments de l'Histoire sans oublier ceux qui oeuvre dans l'ombre sans tirer aucune gloire, sinon la satisfaction d'être au service d'une nation.
Lien externe
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07 octobre 2010
Equilibrium (2002)

Genre : science fiction
Année : 2002
L'histoire :
Comme toute histoire de SF qui se respecte, impossible de faire un résumé qui parle sans expliquer un peu de quoi il s'agit... et en images svp !
XXI ème siècle. La ville de Libria. Après une 3ème guerre mondiale, dans une société totalitaire dirigée par le conseil du tétragrammaton qui met en oeuvre les directives d'un homme fondateur appelé Père, la non-violence règne mais elle a un coût : il faut empêcher les facultés émotionnelles, que ce soit la haine ou l'amour, et cet état est rendu possible par l'injection régulière d'une drogue appelée le Prozium, fournie dans des centres d'un genre spécial : les équilibrium.
illustration 1
illustration 2
la capsule de Prozium
Pour assurer le contrôle de la population, le conseil du tétragrammaton dispose de troupes armées et des recteurs, des combattants implacables et hors pair envoyés sur chaque zone de résistance, c'est à dire à chaque endroit où l'on découvre les déviants qui ne prennent pas leur dose de prozium et qui, de fait, sont capables de cultiver l'amour du beau, de l'art, des émotions...
illustration 3
John Preston (Christian Bale), l'un des meilleurs recteurs tétragrammoton va petit à petit tomber dans la rebellion et s'allier à la résistance pour détruire le conseil.
illustration 4
John Preston (il est beau hein ?)
Mon avis (et en savoir plus)
Equilibrium est un de mes films "culte" !
Je suis heureuse d'avoir pu le revoir après tant d'années. Oh ! je me souviens en avoir discuté avec mes collègues qui se moquaient de moi, de mon enthousiasme car ils ne l'avaient pas vu et n'en avaient jamais entendu parler, c'est vrai que ce genre de film n'attire peut-être pas les foules... De la science fiction, doublée d'un film genre "philosophique", et pour couronner le tout, un film d'action car il y a pas mal de scènes de batailles, et peu, très peu d'humour, même noir (il y a quand même une scène à la fin) et pas du tout de scène d'amour (juste un baiser et encore, un baiser volé).
Bon alors j'en viens aux détails à présent, enfin, je veux tenter de fournir un résumé illustré.
Libria est cette ville formatée, réglementée, de type "Stalinien", une ville affreuse pour tout dire, mais pas autant que l'enfer, qui se trouve être les faubourgs en ruine de cette ville fortifiée où se réfugient les dissidents, ceux qui cachent des trésors anciens (tableaux, photos, disques, objets personnels,...) capables d'émouvoir.
illustration 5
Libria
5.1- vue d'ensemble
5.2- une allée
5.3- une conférence "bourrage de crânes"
5.4- l'extérieur en ruines où se réfugient les dissidents au régime
John Preston, notre héros, est un homme qui est entré "dans le moule", un bon élément au service du conseil, qui n'a pas bronché lorsque sa propre épouse accusée d'être une déviante, a été emportée par la milice puis éxécutée. Depuis, il vit avec ses jeunes enfants, eux aussi dispensés de sentiments.
illustration 6
illustration 7
7.1- l'ami trouvé (Sean Bean) lisant un livre interdit
7.2-John rentre chez lui, incertain
7.3- John arrête Mary, accusée de receller dans son appartement des objets interdits (flacon de parfum, ruban, tableaux, livres, etc...)
7.4- John casse une ampoule de Prozium et décide de s'en passer désormais
Nous arrivons à la fin du récit que je voulais entreprendre ! Merci d'être resté jusqu'ici.
Au contact de Mary, dont il semble être amoureux, et sans ses doses de Prozium, voilà notre John bien décidé à arrêter le délire du conseil qui n'applique même plus ses lois : jugements hatifs voire supprimés, exécutions sommaires et barbares, c'en est trop.
illustration 8
John et Mary
Elle : "pourquoi êtes-vous en vie ?"
(sous-entendu, si vous n'aimez rien ni personne dans votre vie, à quoi ça sert ?...)
Privé d'amour le souffle n'est qu'une horloge qui égrenne les heures
Illustration 9
Ca va chauffer pour le matricule du conseil, c'est moi qui vous le dit !
(vous avez vu dans quoi le dirigeant travaille ? pas mal le décor grand siècle hein, que des objets interdits = classés EC-10 !)
Bon, et bien avec cette petite rétrospective, je pense avoir fait le tour de l'essentiel, sans trop en dire, il y a quand même pas mal de choses que j'ai délibérément occultées pour laisser une part de surprise à ceux qui n'ont pas encore vu ce film et qui, un jour ou l'autre se diront, et bien tiens et si je regardais Equilibrium, et ils penseront un petit peu à moi (et à ma grosse folie !).
Notons l'esthétique du film, que j'aime beaucoup, tout en ombre et lumière, noir et blanc, la seule couleur est réservée aux objets interdits ou à la mort.
illustration 10
les couleurs de la déviance et de la mort...
Un mot encore (on ne m'arrête plus !) : ce film a un petit air de ressemblance à la Matrix : vêtements noirs ajustés, katas des scènes de combats, cependant, le film reste beaucoup plus accessible, je dirais "primaire", alors que Matrix offre un récit plus spirituel, c'est mon humble avis.

les équilibrium

la capsule de Prozium

les recteurs tétragrammoton (en action et à l'entraînement)
Errol Partridge (Sean Bean) et John Preston (Christian Bale)
Errol Partridge (Sean Bean) et John Preston (Christian Bale)
John Preston (Christian Bale), l'un des meilleurs recteurs tétragrammoton va petit à petit tomber dans la rebellion et s'allier à la résistance pour détruire le conseil.

John Preston (il est beau hein ?)
Mon avis (et en savoir plus)
Equilibrium est un de mes films "culte" !
Je suis heureuse d'avoir pu le revoir après tant d'années. Oh ! je me souviens en avoir discuté avec mes collègues qui se moquaient de moi, de mon enthousiasme car ils ne l'avaient pas vu et n'en avaient jamais entendu parler, c'est vrai que ce genre de film n'attire peut-être pas les foules... De la science fiction, doublée d'un film genre "philosophique", et pour couronner le tout, un film d'action car il y a pas mal de scènes de batailles, et peu, très peu d'humour, même noir (il y a quand même une scène à la fin) et pas du tout de scène d'amour (juste un baiser et encore, un baiser volé).
Bon alors j'en viens aux détails à présent, enfin, je veux tenter de fournir un résumé illustré.
Libria est cette ville formatée, réglementée, de type "Stalinien", une ville affreuse pour tout dire, mais pas autant que l'enfer, qui se trouve être les faubourgs en ruine de cette ville fortifiée où se réfugient les dissidents, ceux qui cachent des trésors anciens (tableaux, photos, disques, objets personnels,...) capables d'émouvoir.

Libria
5.1- vue d'ensemble
5.2- une allée
5.3- une conférence "bourrage de crânes"
5.4- l'extérieur en ruines où se réfugient les dissidents au régime
John Preston, notre héros, est un homme qui est entré "dans le moule", un bon élément au service du conseil, qui n'a pas bronché lorsque sa propre épouse accusée d'être une déviante, a été emportée par la milice puis éxécutée. Depuis, il vit avec ses jeunes enfants, eux aussi dispensés de sentiments.

6.1-et 6.1-bis : la femme de John au moment de son arrestation
6.2- John rentre chez lui et trouve son fils devant l'écran géant de propagande type "'big brother"
6.3- John dort seul (on aperçoit le matelas vierge de son épouse à côté)
Progressivement, John va trouver des failles dans le système bien huilé dans lequel il n'est pas censé avoir des émotions. La mort de son collègue recteur, accusé d'être un déviant pour avoir lu un livre de poèmes (impardonnable pour un recteur !), la rencontre avec Mary, une femme qui le pousse dans ses retranchements d'humanité, la casse d'une de ses ampoules de Prozium, voici quelques grains de sable qui vont enrayer la machine implacable de déshumanisation dont il fait partie.6.2- John rentre chez lui et trouve son fils devant l'écran géant de propagande type "'big brother"
6.3- John dort seul (on aperçoit le matelas vierge de son épouse à côté)

7.1- l'ami trouvé (Sean Bean) lisant un livre interdit
7.2-John rentre chez lui, incertain
7.3- John arrête Mary, accusée de receller dans son appartement des objets interdits (flacon de parfum, ruban, tableaux, livres, etc...)
7.4- John casse une ampoule de Prozium et décide de s'en passer désormais
Nous arrivons à la fin du récit que je voulais entreprendre ! Merci d'être resté jusqu'ici.
Au contact de Mary, dont il semble être amoureux, et sans ses doses de Prozium, voilà notre John bien décidé à arrêter le délire du conseil qui n'applique même plus ses lois : jugements hatifs voire supprimés, exécutions sommaires et barbares, c'en est trop.

John et Mary
Elle : "pourquoi êtes-vous en vie ?"
(sous-entendu, si vous n'aimez rien ni personne dans votre vie, à quoi ça sert ?...)
Privé d'amour le souffle n'est qu'une horloge qui égrenne les heures
Rhôô, alors bien sûr, n'allez pas croire que c'est une histoire d'amour de plus hein ? non, cette rencontre entre John et Mary est un genre de catalyseur, il fallait au moins ce genre de regret pour pousser un homme resté si longtemps dans l'ignorance de la passion, d'avoir cru aveuglément à un "Père" bon et désirant l'égalité pour tous (ça existe ça ?) au détriment des consciences.

Ca va chauffer pour le matricule du conseil, c'est moi qui vous le dit !
(vous avez vu dans quoi le dirigeant travaille ? pas mal le décor grand siècle hein, que des objets interdits = classés EC-10 !)
Bon, et bien avec cette petite rétrospective, je pense avoir fait le tour de l'essentiel, sans trop en dire, il y a quand même pas mal de choses que j'ai délibérément occultées pour laisser une part de surprise à ceux qui n'ont pas encore vu ce film et qui, un jour ou l'autre se diront, et bien tiens et si je regardais Equilibrium, et ils penseront un petit peu à moi (et à ma grosse folie !).
Notons l'esthétique du film, que j'aime beaucoup, tout en ombre et lumière, noir et blanc, la seule couleur est réservée aux objets interdits ou à la mort.

les couleurs de la déviance et de la mort...
Un mot encore (on ne m'arrête plus !) : ce film a un petit air de ressemblance à la Matrix : vêtements noirs ajustés, katas des scènes de combats, cependant, le film reste beaucoup plus accessible, je dirais "primaire", alors que Matrix offre un récit plus spirituel, c'est mon humble avis.

06 octobre 2010
Jusqu'en enfer / Drag me to hell (2009)

Genre : comédie horrifique
Année : 2009
L'histoire :
Christine (Alison Lohman) travaille dans une banque et convoite une promotion mais elle est trop gentille et son patron lui fait remarquer qu'il faut parfois savoir dire "non" aux mauvais payeurs. Aussi lorsque qu'elle refuse un énième report de crédit à la vieille Madame Ganush, (une affreuse, dégoûtante et méchante gitane !) celle-ci jette sur la pauvre fille le sort de la "chèvre noire" qui doit l'emporter en enfer.

Mon avis (et en en savoir plus) :
J'ai appelé le genre de ce film "comédie horrifique" car on rit pas mal des scènes d'horreur qui sont grotesques, heureusement, je n'aime pas trop avoir peur (comme pour le film l'exorciste par exemple).
Christine saigne du nez et ça glicle d'une manière grossière, d'autre part le directeur de la banque n'arrête pas de répéter "j'en ai eu dans ma bouche" ce qui ajoute un effet comique à la scène.

Mon avis (et en en savoir plus) :
J'ai appelé le genre de ce film "comédie horrifique" car on rit pas mal des scènes d'horreur qui sont grotesques, heureusement, je n'aime pas trop avoir peur (comme pour le film l'exorciste par exemple).

Christine est assez courageuse ma foi de s'attaquer à la malédiction, n'hésitant pas à affronter Mme Ganush pour lui demander de lui pardonner, ou à contacter des médium pour s'expliquer avec la "créature de l'enfer"
Christine, aidée de médium et de son fiancé va tout faire pour modifier son destin...
Au résultat, un bon petit film parodique des films d'horreur, on aimerait bien que la douce Christine s'en sorte, d'autant qu'elle se bat bec et ongles contre des forces beaucoup plus puissantes qu'elle.


Au résultat, un bon petit film parodique des films d'horreur, on aimerait bien que la douce Christine s'en sorte, d'autant qu'elle se bat bec et ongles contre des forces beaucoup plus puissantes qu'elle.

05 octobre 2010
Mulholland Drive (2001)

- Réalisateur : David Lynch
- Genre : drame - fantastique
- Année : 2001
L'histoire
Diane, une jeune comédienne arrive à Hollywood où elle espère devenir une actrice reconnue. Sa rencontre avec Camilla, une comédienne dont elle tombe amoureuse, va l'entraîner vers une histoire fatale.

En savoir plus
Le film présente en fait plusieurs couches de réalités qui se pèlent comme on le ferait avec un oignon. Il y a même des rêves dans le rêve.
Le film débute par un rêve, nous ne le comprenons qu'au fur et à mesure, lorsque des éléments incongrus se révèlent. Les personnages que l'on y voit n'ont pas la même identité que dans la réalité, les prénoms sont brouillés comme si l'on avait mal distribué les cartes.
Dans son rêve, Diane Selwyn (Naomi Watts, la blonde) s'imagine être une certaine Betty, elle se voit arriver à Hollywood en compagnie d'un charmant petit couple de vieillards qui lui ont tenu compagnie et qui lui font leurs adieux devant la gare.
S'ensuivent alors plusieurs séquences plus ou moins mystérieuses qui mettent en place les personnages. Comme dans un rêve, certains sont principaux, d'autres secondaires et sont comme des bruits de fond, des failles dans la conscience malmenée de celle qui dort.
A son réveil, notre dormeuse lève un peu certains voiles sur son histoire : sa relation homosexuelle avec la beauté fatale Camilla Rhodes
une femme qui n'hésite pas à s'afficher avec le réalisateur qu'elle va épouser, ou qui se laisse embrasser par une autre actrice sous ses yeux
La coupe est pleine... La pauvre Diane va jouer le dernier acte de sa vie.

Mon complément
Je préviens de suite : j'aime David Lynch, alors évidemment, j'ai trouvé dans ce film de quoi contenter ma curiosité de spectatrice, même si je suis d'accord avec le fait reconnu que ce film n'est pas facile. Tout d'abord, le récit n'est pas linéaire, il est comme les circonvolutions du cerveau : il prend des raccourcis ou bien il fait des détours. Il y a des surprises, beaucoup de questions, peu de certitudes.
L'ensemble donne un drame à plusieurs actes qui ne sont pas tous dans le même plan et qui sont parfois imbriqués les uns dans les autres, il y a donc beaucoup de scènes de référence, et comme le petit poucet, Lynch sème quelques marques de fabrique ici et là.
Ce qui suit révèle l'intrigue (clefs et/ou interprétations personnelles sur le film)



Le rêve suit son cours, Rita retrouve son véritable nom en allant dans un bar et le prénom "Diane" sur le badge de la serveuse. Diane est le prénom de Rita.
Une boîte bleue est découverte dans le sac à main de Betty : la clef qu'elles ont cachée dans le carton à chapeau en permet-elle l'ouverture ? De retour à la maison, la clef ouvre effectivement la boîte qui est vide et qui tombe par terre.



II/ Deuxième partie : le rêve du film et la réalité (ou pas).
Betty
Le rêve - la mort
En savoir plus
Le film présente en fait plusieurs couches de réalités qui se pèlent comme on le ferait avec un oignon. Il y a même des rêves dans le rêve.
Le film débute par un rêve, nous ne le comprenons qu'au fur et à mesure, lorsque des éléments incongrus se révèlent. Les personnages que l'on y voit n'ont pas la même identité que dans la réalité, les prénoms sont brouillés comme si l'on avait mal distribué les cartes.
Dans son rêve, Diane Selwyn (Naomi Watts, la blonde) s'imagine être une certaine Betty, elle se voit arriver à Hollywood en compagnie d'un charmant petit couple de vieillards qui lui ont tenu compagnie et qui lui font leurs adieux devant la gare.

A son réveil, notre dormeuse lève un peu certains voiles sur son histoire : sa relation homosexuelle avec la beauté fatale Camilla Rhodes



Mon complément
Je préviens de suite : j'aime David Lynch, alors évidemment, j'ai trouvé dans ce film de quoi contenter ma curiosité de spectatrice, même si je suis d'accord avec le fait reconnu que ce film n'est pas facile. Tout d'abord, le récit n'est pas linéaire, il est comme les circonvolutions du cerveau : il prend des raccourcis ou bien il fait des détours. Il y a des surprises, beaucoup de questions, peu de certitudes.
L'ensemble donne un drame à plusieurs actes qui ne sont pas tous dans le même plan et qui sont parfois imbriqués les uns dans les autres, il y a donc beaucoup de scènes de référence, et comme le petit poucet, Lynch sème quelques marques de fabrique ici et là.
Ce qui suit révèle l'intrigue (clefs et/ou interprétations personnelles sur le film)

I/ Première partie : un mini condensé du film
Diane rêve. Elle arrive dans une belle résidence, censée être celle où une certaine tante Ruth, actrice elle aussi, qui lui laisse le loisir d'habiter son appartement durant un tournage. Betty croise la concierge Madame Lenoix que tout le monde appelle "Coco" et découvre dans la salle de bain une inconnue (amnésique), qui finit par lui dire qu'elle s'appelle Rita parce que l'inconnue, paniquée, a vu une affiche de Rita Hayworth.

Le personnnage de Rita (Laura Harring) est mis en scène en fait dès le début du film, lorsqu'on la voit victime d'un accident de voiture et trouver refuge dans l'appartement vide.
Autre séquence, l'équipe d'un film se trouve dans une salle de réunion. Deux hommes arrivent, les Castigliane, ils imposent le choix de l'actrice principale, une certaine Camilla Rhodes. Un homme, Monsieur Roque, semble suivre la scène depuis une étrange pièce.
Adam Kesher, le réalisateur, semble outré de ce manège, il refuse de participer à cette manipulation et insiste pour choisir lui-même son actrice principale. Il est un peu plus tard abordé par un mystérieux cow-boy qui le menace de mort mais qui lui laisse entendre qu'il peut changer son destin s'il fait le bon choix.

Autre séquence, l'équipe d'un film se trouve dans une salle de réunion. Deux hommes arrivent, les Castigliane, ils imposent le choix de l'actrice principale, une certaine Camilla Rhodes. Un homme, Monsieur Roque, semble suivre la scène depuis une étrange pièce.


Rita/Diane avoue à Betty qu'elle est amnésique. Dans son sac à main, elles deux femmes découvrent une étrange clef bleue que les deux femmes décident de cacher dans un carton à chapeau.


Le rêve suit son cours, Rita retrouve son véritable nom en allant dans un bar et le prénom "Diane" sur le badge de la serveuse. Diane est le prénom de Rita.
Betty passe son audition, elle est performante, mais on apprend qu'elle n'a pas le rôle, qu'une certaine Camilla Rhodes a été choisie à sa place.
Betty et Diane/Rita décident de se rendre à l'adresse mentionnée dans l'annuaire au nom de Diane, elles trouvent un cadavre sur le lit. Diane pense alors qu'elle est recherchée par des tueurs, Betty l'aide à se transformer grâce à une perruque blonde.
Betty et Diane/Rita décident de se rendre à l'adresse mentionnée dans l'annuaire au nom de Diane, elles trouvent un cadavre sur le lit. Diane pense alors qu'elle est recherchée par des tueurs, Betty l'aide à se transformer grâce à une perruque blonde.
![]() |
"On dirait vraiment quelqu'un d'autre" |
Plus tard, Betty invite Diane dans son lit, les deux femmes deviennent amantes.

Au milieu de la nuit, toujours dans le rêve, Diane oblige Betty à aller dans un étrange théâtre, où le présentateur indique :
- qu'il n'y a pas d'orchestre (pas de chef d'orchestre ==> pas de cerveau = place à la folie ?)
- que tout ceci est un enregistrement (encore une piste pour nous indiquer que ce que nous voyons est une information qui peut être déformée de la réalité, falsifiée).


Le bruit de la boîte qui tombe franchit la frontière entre rêve et réalité, on aperçoit la tante Ruth qui entre dans l'appartement (ah bon, elle est revenue ? mais non, c'est un clin d'oeil...).
Le cow boy vient réveiller notre rêveuse.
Le film se poursuit avec de vraies-fausses réalités, des sortes de flash-back, que la mise en scène de Lynch permet de distinguer (j'en parle dans la deuxième partie).
On frappe à la porte. Diane doit rendre des affaires, de la vaisselle à une voisine, on suppose qu'il y a eu échange d'appartement. La voisine réclame sa lampe, sa vaisselle et récupère un cendrier qui trône sur la table du salon. Une fois la voisine partie, Diane qui ne semble pas dans son assiette se fait un café qu'elle ne boit même pas, puis elle croit voir son amie mais c'est une hallucination qui la met dans un état désespéré (on comprend après pourquoi).
Le film se poursuit avec des scènes du passé que Diane repasse en revue, nous voyons Adam et Camilla répéter une scène, nous comprenons que Diane n'est pas très satisfaite de la situation : être obligée d'assister à des embrassades entre Adam et son amante... Elle ronge son frein !
Une soirée a lieu, Camilla insiste auprès de Diane pour qu'elle vienne, il y aura une surprise. Durant le trajet, la voiture qui emmène Diane s'arrête sur les hauteurs de Mulholland drive, Camilla sort d'un buisson et lui montre un raccourci, un passage secret...
Lors du dîner donné dans la maison d'Adam où se passe la soirée, Diane explique son parcours : son arrrivée à Hollywood suite à un concours de danse et au décès de sa ante qui lui a laissé un petit legs. Une autre réalité se dessine... On apprend que Diane obtient des petits rôles grâce à Camilla. Puis, lorsque Camilla et Adam annoncent leur mariage, Diane craque, elle souffre trop de cette situation.
Diane décide de faire appel à un tueur pour éliminer Camilla. L'entrevue a lieu dans le Winkie's bar, le simplet du rêve passe devant la vitrine. Le tueur explique à Diane qu'une fois le contrat fait, elle recevra une clef bleue cpour prouver que Camilla est bien morte.
Diane demande un peu perdue par sa décision demande ! "une clef pour ouvrir quoi" ? Le tueur ricane (c'est pour cette raison que pour moi, la boîte bleue représente la conscience).
Un peu plus loin dans une ruelle, une clocharde ramasse une boîte bleue et la range dans un sac en papier.
En sortent les deux vieillards en miniature qui accompagnaient Diane/Betty dans son rêve. Ceux-ci passent sous la porte de l'appartement où se morfond Diane et, reprenant une taille normale, effrayent la jeune femme en lui criant après.
Le cow boy vient réveiller notre rêveuse.
Le film se poursuit avec de vraies-fausses réalités, des sortes de flash-back, que la mise en scène de Lynch permet de distinguer (j'en parle dans la deuxième partie).
On frappe à la porte. Diane doit rendre des affaires, de la vaisselle à une voisine, on suppose qu'il y a eu échange d'appartement. La voisine réclame sa lampe, sa vaisselle et récupère un cendrier qui trône sur la table du salon. Une fois la voisine partie, Diane qui ne semble pas dans son assiette se fait un café qu'elle ne boit même pas, puis elle croit voir son amie mais c'est une hallucination qui la met dans un état désespéré (on comprend après pourquoi).

Une soirée a lieu, Camilla insiste auprès de Diane pour qu'elle vienne, il y aura une surprise. Durant le trajet, la voiture qui emmène Diane s'arrête sur les hauteurs de Mulholland drive, Camilla sort d'un buisson et lui montre un raccourci, un passage secret...



Un peu plus loin dans une ruelle, une clocharde ramasse une boîte bleue et la range dans un sac en papier.


Diane se réfugie dans sa chambre pour s'y suicider.

II/ Deuxième partie : le rêve du film et la réalité (ou pas).
Nous savons maintenant que le début du film est un rêve. Un rêve que Diane fait en prenant une nouvelle identité, mais dans ce rêve, elle place des petits éléments, des petits instants qui trouvent un écho, ou qui s'expliquent un peu plus tard dans le film.
Betty
Diane s'appelle Betty, qui se trouve le prénom de la vraie serveuse du bar (on le découvre dans la dernière partie du film).
![]() |
la rêveuse trouve un papier sur une robe de chambre "amuse toi Bitsie" badge de la vraie Betty dans le Winkie's |
Lynch propose très finement, une piste pour le spectateur. Deux hommes prennent un café, l'atmosphère est étrange, l'un d'eux semble un peu simplet, il explique à son interlocuteur qu'il a fait un rêve, plusieurs fois, et que ce rêve était horrible, qu'il a vu une visage qu'il ne voudrait jamais revoir...comme si Diane dans son rêve était capable de se rendre compte qu'elle est en train de rêver. L'homme épouvanté par le souvenir de l'affreux visage est comme un alter égo de Diane, épouvantée par la mort, ou la mort elle-même.
![]() |
- le visage qui épouvante l'homme "simplet" - le rêve dans le rêve - Louise Bonnaire, une voisine un peu folle qui vient avertir que "le malheur va frapper, une personne a de graves ennuis" - une clocharde joue avec une mystérieuse boîte bleue |
Apparition de tasses de café identiques entre rêve et réalité.
Le café imbuvable![]() |
- tasse dans le Winkie's du rêve - chez Diane à la fin du film |
Une scène complétement bizarre m'a interpellée, c'est lorsque les Castigliane interviennent pour le casting du film et que l'un d'eux n'arrive pas à boire son expresso. Parallèlement, Diane revenue dans sa réalité est incapable de boire le café qu'elle s'est préparé.
![]() |
Diane fixe sa tasse, perdu dans son souvenir Séance de "cadrage de casting" : le café est imbuvable (en même temps la scène est très drôle !) |
Le téléphone-mystère
Mystérieuses séquences de téléphone sur la table de nuit :
![]() |
-table de nuit dans le rêve table de nuit dans la réalité dans l'appartement sommaire de Diane : c'est la même ! la véritable table de nuit, telle qu'elle est à la fin du film = le téléphone, la lampe sont différents, le cendrier a disparu de la table de nuit. |
![]() |
-réalité : la voisine vient chercher ses affaires chez Diane dont le cendrier en forme de piano -le cendrier a bien disparu de la table basse, reste la clef bleue de la réalité -Diane revisite un peu le passé et hop ! la clef a disparu au bénéfice du retour du cendrier et d'un verre d'alcool |
La mystérieuse clef bleue est différente entre le rêve et la réalité
![]() |
-la clef du rêve, de forme triangulaire -la véritable clef |
Que dire sur la mystérieuse boîte ? Je pense que la boîte représente la conscience, mais aussi l'enfer. Dans le rêve, nous avons une petite boîte bleue qui apparaît dans le théâtre qui apparaît dans une ambiance bleue.
![]() |
-dans le rêve, arrivée au théâtre -Diane/Betty et Camilla/Diane~Rita sous le coup d'une grosse émotion dans le théâtre lumière bleue, infernale (pour Lynch, l'enfer est bleu) |
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Coco / madame Lanoix dans le rêve de Diane -Coco, la mère du réalisateur dans la réalité = elle pioche goulûment dans un ravier de noix... |
La femme sur le lit
Deux autres scènes à mettre en parallèle :
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la femme morte découverte dans le rêve (appartement de Camille / Diane-Rita) Diane /Betty s'est endormie (notons le téléphone et la lampe : nous sommes bien dans la réalité) |
Enfin, pas vraiment des esprits bien sûr, je veux parler des visages apparaissant au début et à la fin du film.
![]() |
Diane entourée par un couple de vieillards on peut supposer qu'il s'agit de ses parents ou grands-parents on les retrouve dans le rêve en compagnons de voyage de Diane lorsqu'elle arrive en ville Diane et Camilla réunies et souriantes (dans quelle réalité ?...) |
Il me reste encore deux ou trois petites choses à montrer (ou plus...), comme cela, pour le fun, des images que j'ai trouvé belles ou qui me parlent.
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Monsieur Roque, interprêté par Michael J.Anderson qui joue aussi dans Twin Peaks |
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Le canapé dans la mystérieuse pièce où se trouve Monsieur Roque |
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Adam se venge de l'infidélité de sa femme en remplissant sa boîte à bijoux de peinture |
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Camille vient chercher Diane pour l'emmener à la soirée, elles ont toutes deux une robe dans les tons rouge et noir |
Enfin, une surprise découverte au cours du générique : la présence d'Angelo Badalamenti qui signe habituellement les musiques des films de Lynch dans la distribution des acteurs, il joue le rôle de Luigi Castigliane (j'avoue que je ne l'ai pas vraiment reconnu !).
Pour finir, je trouve que ce film est assez riche en interprétations, on trouve toujours quelque chose de remarquable à chaque vision de ce film.
Par ailleurs, Lynch étant peintre, on trouve beaucoup de nuances dans ses films. La couleur est importante, on pourrait faire un billet sur le sujet.. et je trouve que certaines scènes sont vraiment très esthétiques et dignes d'un tableau comme la scène de la cuisine qui ressemble à un tableau d'Hammershoi

Et maintenant, un mot encore ! Silencio...

Ma conclusion
Le rêve que l'on fait nous refait mais ne défait pas ce que l'on n'aurait pas dû faire...
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