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Articles

Affichage des articles du 2009

[LITTERATURE] Le tigre bleu de Versailles

Il n'y a pas de rêve éveillé qui mérite d'être oublié. Rares sont les occasions qui me font sortir de la routine. Mardi dernier fut une exception grâce à une amie qui me parla d'une soirée de lecture publique en compagnie de Laurent Gaudé dont j'avais lu deux excellents romans ( Le Soleil des Scorta et La porte des enfers, que je recommande ), je fus partante et elle s'occupa des réservations ( l'ennui avec le théâtre, c'est qu'il faut s'y prendre à l'avance, et que je ne suis jamais certaine d'être disponible le moment venu ). Chose prévue, spectacle vu. C'était la première fois que j'assistais à ce genre de performance : une lecture par l'auteur lui-même, il s'agissait de sa pièce de théâtre Le Tigre bleu de l'Euphrate. Alexandre le Grand, mourant dans sa chambre, congédie sa suite afin de se retrouver face à la Mort. Il passe en revue ses conquêtes, affronte ses souvenirs, évoque ce qui le poussa à conquérir les terres

[JIACO] Un jardin à Paris

J'arrive à Paris par un jardin. Bien sûr, il n'est pas de ceux qui donnent envie de se rouler, de s'attarder à rêver ou à attendre, mais il est mon jardin secret. Ce qui l'entoure est presque mort ou en voie de disparition. Des arbres en tronçons, des insectes cachés qui peinent à bourdonner quelque part à côté des moteurs de la chaussée. Des fleurs sauvages comme des baisers. Les ombres déjà n’existent plus, elles dansent au fond d'un café qui commence à refroidir sur une table de cuisine. Les rues happent comme des bouches affamées le voyageur encore endormi, il cligne des paupières en sortant sa petite carte magique qui, comme un scalpel, taille sa route dans le ventre de Paris. Je vais le nez au vent, j'aime marcher ainsi, à savoir où je vais, pas très loin, juste assez pour se débarrasser des envies, des désirs, aussi vite que possible, comme il est nécessaire d'éternuer sans attendre quand une poussière vous chatouille la narine. Le long de mon j

[JIACO] Des moments d'éternité

Peu après mes quatre ans, le docteur préconisa à mes parents un changement d’air pour contribuer à l’amélioration de mon état de santé, c’est ainsi que je vécu une année auprès d’une tante de mon père et de son mari, à la campagne. Mes parents venaient me voir les fins de semaine, mais bizarrement, je n'ai pas gardé leurs visites en mémoire. Pourtant, les souvenirs de cette période ne me causent aucune tristesse, bien que j'eusse souvent pleuré l’absence de ma mère. Je me rappelle aussi mon rituel d'endormissement : je comptais le nombre de voitures qui passaient dans la nuit sur la route devant la maison, elles glissaient leurs phares au travers des persiennes qui empêchaient la nuit d'entrer tout à fait dans mon refuge. Le matin, je demandais du lait et du lard grillé, et j’épongeais la graisse de la poêle avec la mie de pain. Il n’y avait pas de salle de bain, je me lavais dans une grande bassine de zinc posée sur la pierre de l’évier devant la fenêtre tendue d’étami

[JIACO] La qualité de la vie

Qui se souvient ? Il me semble, ou alors est-ce un souvenir fabriqué avec les débris que j'ai ramassés au fond des poches de la conscience qui me recouvre comme une poupée russe, qu'il y avait autrefois une émission matinale que j'écoutais le matin pendant le petit déjeuner. C'était sur RTL et l'émission s'appelait la qualité de la vie , une chronique de Remo Forlani. J'entendais, j'écoutais, j'enregistrais des mots que je ne comprenais pas forcément, je posais des questions qui pouvaient rester sans réponses, je m'efforçais de trouver mes propres explications. Je me dessinais mon océan du monde, ou une quelconque matière solide fractionnée, je me sentais l'âme d'un jardinier qui doit traiter son espèce menacée, sans trop savoir comment s'y prendre, ni pourquoi devoir inlassablement remplacer les bulbes de fleurs pourrris. Je voulais vivre mille vies contre la misère, le rêve mesquin. C'était hier. Je n'ai pas l'impressio

[TOURISME] Les ponts de Paris

V oilà, j'ai mis le dernier pont de Paris en ligne dans un album spécialement agencé pour présenter mes photos. L'aventure a commencé il y a presque 3 ans, lorsque cette chère Framboise de la Terre de Lumières (blog aujourd'hui disparu)  a émis l'idée que je fasse des photos de tous les ponts. Je savais que cela serait long, mais je me suis prise au jeu et j'ai patiemment fait ma récolte. Tout n'est pas parfait, loin s'en faut. Certains jours, la lumière m'était favorable, d'autres jours, il faisait sombre. Découvrir tous les ponts de Paris