[JIACO] Les cahiers d'Yvoux
Ce petit billet dédié à Holly G. qui me l'a suggéré à son insu, et dans lequel je désire simplement évoquer cette période de mon enfance que je considère comme un réservoir où je semble stagner mollement comme un nénuphar, avant de reprendre une vie plus "normale" dont j'ai d'ailleurs oublié l'essentiel.
J'avais 4 ans et étais de santé fragile, cumulant les angines et autres réjouissances. Le médecin conseilla l'air de la campagne. Nous habitions Nancy, mes parents avaient de la famille dans les Vosges, c'est ainsi que je les quittais pour vivre durant une année scolaire chez une grand-tante.
Je fus inscrite à l'école du village. L'institutrice avait en charge une seule classe qui regroupait tous les enfants de 4 à 10 ans. Je revois cette salle, son poêle noir qui diffusait sa chaleur en hiver, l'immense tableau noir et l'odeur des craies, les gommettes de toutes les formes et de toutes les couleurs qui formaient le kaléidoscope d'histoires de saison.
J'aimais surtout les moments de peinture : nous avions des petits godets de couleurs primaires et j'adorai manier consciencieusement mon pinceau alourdi, plus la matière était épaisse, plus agréable était la sensation de dessiner. L'instant de la récréation était sacré. Tous les enfants se précipitaient sous le préau afin d'y boire le verre de grenadine que nous allongions directement sous le jet de la fontaine.
De cette année un peu à part dans ma vie, il me reste trois petits cahiers précieusement conservés par mes parents, remplis de ces enluminures qui me ravissent à chaque ouverture.
Ils ont bien vieillis mes petits cahiers. Le ruban adhésif a jauni les feuilles, pourtant je suis heureuse de les avoir chez moi. Ils me rappellent une certaine grâce innocente, l'empreinte d'une petite fille aux genoux toujours écorchés qui aimait bien jouer avec des amis imaginaires échappés des contes de fées. Une petite fille qui pleurait le soir, se demandant quand ses parents reviendraient la voir. A 4 ans, une semaine ressemble à une longue impatience...
J'avais 4 ans et étais de santé fragile, cumulant les angines et autres réjouissances. Le médecin conseilla l'air de la campagne. Nous habitions Nancy, mes parents avaient de la famille dans les Vosges, c'est ainsi que je les quittais pour vivre durant une année scolaire chez une grand-tante.
Je fus inscrite à l'école du village. L'institutrice avait en charge une seule classe qui regroupait tous les enfants de 4 à 10 ans. Je revois cette salle, son poêle noir qui diffusait sa chaleur en hiver, l'immense tableau noir et l'odeur des craies, les gommettes de toutes les formes et de toutes les couleurs qui formaient le kaléidoscope d'histoires de saison.
J'aimais surtout les moments de peinture : nous avions des petits godets de couleurs primaires et j'adorai manier consciencieusement mon pinceau alourdi, plus la matière était épaisse, plus agréable était la sensation de dessiner. L'instant de la récréation était sacré. Tous les enfants se précipitaient sous le préau afin d'y boire le verre de grenadine que nous allongions directement sous le jet de la fontaine.
De cette année un peu à part dans ma vie, il me reste trois petits cahiers précieusement conservés par mes parents, remplis de ces enluminures qui me ravissent à chaque ouverture.
Ils ont bien vieillis mes petits cahiers. Le ruban adhésif a jauni les feuilles, pourtant je suis heureuse de les avoir chez moi. Ils me rappellent une certaine grâce innocente, l'empreinte d'une petite fille aux genoux toujours écorchés qui aimait bien jouer avec des amis imaginaires échappés des contes de fées. Une petite fille qui pleurait le soir, se demandant quand ses parents reviendraient la voir. A 4 ans, une semaine ressemble à une longue impatience...
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