27 septembre 2011

Carrie / Carrie au bal du diable (1976)


  • Réalisateur : Brian De Palma
  • Genre : épouvante
  • Année : 1976
L'histoire
Elevée par une mère (Piper Laurie) mentalement dérangée et fanatique religieuse qui force sa fille à expier ses propres pêchés, Carrie White (Sissy Spacek) est une jeune fille solitaire que ses camarades n'hésitent pas à ridiculiser. Mais tout le monde ignore que Carrie a un pouvoir surnaturel : la télékinesie, et le jour où la coupe est pleine (si j'ose dire) elle va se venger de tous ceux qui l'ont maltraitée.

Développement
Adapté d'un roman de Stephen King écrit en 1974, "Carrie" est un film qui a marqué plusieurs générations : on se souvient du flot de sang déversé sur la pauvre reine du bal n'est-ce pas ? Nombreuses sont les images qui illustrent cette scène lorsque l'on demande à "Mister Gougeul" des photos du film. Le livre est encore plus sensationnel que le film ; comme souvent dans les romans de King, les fins ne finissent pas bien, elles sont catastrophiques, apocalyptiques, et laissent place à un mystère non résolu, souvent diabolique d'ailleurs, on a la trouille en lisant du "King" !

Ce film ne fait pas exception et même si la fin que nous a concocté de Palma est plus soft que dans celle du roman, elle reste assez spectaculaire pour laisser le spectateur abasourdi et scotché sur sa chaise.

Carrie, brimée par sa mère, incapable de s'informer et de se rassurer auprès d'elle, comprend qu'elle a un pouvoir qu'elle cherche à comprendre : un cendrier vole dans la pièce du principal, les volets de sa maison se ferment brutalement, elle est dotée de télékinésie.
Bien qu'effacée et timide, Carrie n'en est pas moins une jeune fille "comme les autres" et elle finit par accepter d'aller au bal de promotion (le "Prom") avec Tommy, le beau garçon de la classe, qui l'y a invitée.
Carrie est invitée par Tommy (William Katt)
Tommy était réticent à cette idée mais il cède devant l'insistance de son amie Sue (Amy Irving) qui songe ainsi à réparer son mauvais comportement (avec d'autres filles du cours de gym, Sue s'est moquée de Carrie lorsque celle-ci a été choquée d'avoir ses règles). Mais tout le monde n'a pas la générosité de Sue et d'autres filles parmi celles qui se sont moquées et ont été punies cherchent à se venger, notamment Chris (Nancy Allen) qui organise avec son copain (John Travolta), un véritable traquenard pour le jour de la fête : suspendre un seau de sang afin de le déverser sur Carrie lorsqu'elle sera sur la scène.

Evidemment, ce qui doit arriver arrive et Carrie est couverte de sang en même temps que de ridicule, le choc lui fait imaginer une salle qui rigole à ses dépends, et elle commence à déchaîner toute la rancoeur sauvage qui l'habite.
Spoiler !
[Carrie utilise son pouvoir pour tuer quasiment tout le monde dans la salle des fêtes, une fois rentrée chez elle, sa mère tente de la poignarder et Carrie, submergée par une gigantesque détresse, la transperce de tous les objets pointus qui se trouvent dans la pièce, avant de faire écrouler leur maison].
Un film que je trouve passionnant parce que j'aime le fantastique, pas tellement horrible car, à part le "coup du sang" il n'y a aucune image choquante. J'ai même noté quelques passages amusants qui apportent une touche comique :
  • la musique qui accompagne la punition sportive des filles : d'abord enjouée, elle ralentit en même temps que les filles s'essouflent
  • lorsque Carrie ferme tous les volets on peut reconnaître la musique du film "Psychose" d'Alfred Hitchcock (scène de la douche)
  • lorsque Tommy danse avec Carrie et lui demande comment elle se sent, Carrie lui répond :
    It's like being on Mars
  • (j'y ai trouvé une référence à la chanson de David Bowie = "Life on Mars" de 1971) mais aussi un écho à la scène où Carrie se tient dans un bain de flammes :

Franchement, c'est un film à voir (et revoir) car Sissy Spacek joue très bien : à la fois petite fille fragile et fille frappée de démence. Après un tel film, on en envie de réconfort car ce qui arrive à Carrie est vraiment trop injuste ! Une glace ou du chocolat seront les bienvenus pour les plus gourmands, les noctambules comme moi embrayeront sur un spectacle plus léger avant d'aller dormir, histoire de faire retomber la pression.

26 septembre 2011

The 39 Steps (1935)


  • Réalisateur : Alfred Hitchcock
  • Genre : espionnage
  • Année : 1935
L'histoire
Londres, Richard Hannay (Robert Donat) assiste à un tour de music-hall mettant en scène un homme doué d'une grande mémoire. S'ensuit un coup de feu, une bousculade et une jeune femme, Annabella (Lucie Mannheim), lui demande de l'inviter chez lui. Elle se sent traquée et ne tarde pas à mourir dans les bras de Hannay qui récupère une mystérieuse carte.
Bientôt accusé du meurtre, il décide de se rendre en Ecosse.

Développement
Un film quelque peu différent que celui dont nous venons de découvrir le récit : The 39 steps version 2008 et qui adapte le roman éponyme de John Buchan. Cette fois, Hannay a "droit" à trois "co-équipères" dans cette aventure. Nous sommes en 1935 et les actrices étaient-elles entrevues comme des "faire-valoir" aux comédiens ? Force est de le constater !

Poursuivit par la police, Hannay s'embarque donc à la recherche des "39 marches" mentionnées par Annabella et dont il ignore la signification. Dans le train, il tombe sur une femme (Madeleine Carroll) qu'il embrasse fougueusement afin de passer pour son fiancé  mais elle le dénonce aux policiers à ses trousses. Il ne doit son salut qu'en sautant du train (rien que cela !). Il trouve refuge chez un couple de fermiers, si l'homme est méfiant, Margaret (Peggy Ashcroft) son épouse semble plus dégourdie et va aider Hannay à se déguiser pour échapper à ses poursuivants.
Margaret (Peggy Ashcroft) et Hannay (Robert Donat)
De fil en aiguille, revoici Hannay en présence de la mystérieuse femme blonde du train qui le reconnaît et qui, croyant avoir affaire à un malfrat, alerte encore une fois la police. Cette fois, les voilà tous deux pris au piège et menottés car ce n'est pas la police qui les embarque...mais bel et bien des hommes de main d'une sombre conspiration.
Liés l'un à l'autre, s'ensuit une relative amusante scène de "partage de chambre", où la demoiselle ne semble pas disposée à se laisser aller au charme de son étrange époux "pour de faux" : une fois encore l'occasion de montrer l'aspect facétieux du scénario. Tout se termine là où le film a commencé : retour à Londres et au spectacle de "Monsieur Mémoire" où l'on apprend finalement ce qu'il en est de ces fameuses 39 marches !
Monsieur Mémoire (Wylie Watson )
Une impression mitigée pour ce film réputé pour être l'un des plus grands films britanniques : je n'y connais pas grand chose d'autre que ma propre impression et, si j'ai trouvé l'aspect visuel plutôt réussi et intéressant, j'ai trouvé l'histoire elle-même assez invraisemblable, elle correspond tout à fait au genre de scénario qui ne peut pas me contenter en tant que spectatrice.

Reste l'humour de Hichcock au travers de quelques scènes assez drôles, mais j'ai trouvé que le film avait beaucoup trop vieilli pour que je sois prise par le charme de son ambiance globale.

Pour le coup je préfère le jeu "smart et élégant" de mon cher Rupert Penry-Jones pour incarner Hannay.

The 39 Steps (BBC, 2008)


  • Réalisateur : James Hawes
  • Genre : espionnage
  • Année : 2008
L'histoire
1914. Après une mission en Afrique, l'ingénieur Richard Hannay (Rupert Penry-Jones) est à Londres où il peine à trouver un quelconque intérêt à cette vie ennuyeuse. En rentrant chez lui, Scudder (Eddie Marsan) l'un de ses voisins force sa porte et lui demande asile puis lui confie un petit carnet qui comporte un secret d'état codé avant d'être abattu. Hannay, poursuivit par la police qui le croît coupable trouve refuge en Ecosse où il rencontre Harry Sinclair et sa soeur Victoria (Lydia Leonard) qui le prennent pour un autre homme et l'emmène à un meeting politique. Bientôt Hannay et Victoria se retrouvent tous deux pourchassés par des espions allemands.
Richard Hannay (Rupert Penry-Jones)
il est beau n'est-il pas ?
Développement
J'avoue que les romans et films d'espionnage ne sont pas mon genre préféré : on ne comprend jamais qui est qui et cela me gave rapidement. Mais pour "mon" Rupert, je suis bien évidemment prête à quelques sacrifices et s'il me voir un film d'espionnage, je signe.

Ce téléfilm produit par la BBC (Scotland) est une heureuse surprise : tout d'abord, mon Rupert y joue bien, et puis quant à l'histoire, elle n'est pas trop compliquée même si, comme tout scénario d'espionnage, le dénouement est quelque peu "tiré par les cheveux".

Nous sommes avant la déclaration de la 1ère guerre mondiale. Hannay se retrouve en possession d'un code que veulent les espions allemands et est également poursuivit par la police pour un meurtre qu'il n'a pas commis. Inutile de dire que sa peau ne vaut pas cher.
Hannay poursuivit par un bi-plan
Cette scène ressemble fortement à celle du film "Mort aux trousses" (North By Northwest) d'Alfred Hitchcock : je pense que c'est un clin d'oeil qu'à voulu faire le réalisateur en hommage à Hitchcock qui a réalisé une version précédante pour "The 39 Steps" (nous en parlerons la prochaine fois).

Heureusement pour lui, Hannay croise la route de Victoria, une jeune femme téméraire qui lui "tape dans l'oeil" bien qu'elle soit d'une nature très indépendante, voire féministe...
Hannay et Victoria (Lydia Leonard)
J'ai adoré cette scène où, avant de trouver refuge dans une auberge, Hannay prend la bague de Victoria pour lui faire une alliance afin qu'ils passent pour un vrai couple devant l'hôtelière, et aussi la scène où ils se trouvent tous les deux dans les pyjamas que leur a prêté

On sent bien que Hannay et Victoria sont bel et bien tombés amoureux, et il faut à Hannay toute la bienséance d'un "gentleman" pour ne pas céder à la tentation.
Just this once, allow me to protect you (permets-moi de te protéger au moins cette fois).
1h30 de film, j'ai eu l'impression que ça passait bien vite ! C'est vrai que mon Rupert est tout à fait captivant et qu'il joue le genre de héros que j'aime : intelligent, libre et bien élevé (et il sait même préparer un petit-déjeuner !).

RPJ (Rupert Penry-Jones) joue un personnage récurrent dans les romans de John Buchan dont ce téléfilm est une nouvelle adaptation : un citoyen ordinaire mais plein de ressources pour se dégager des ennuis, et engagé dans les grands événements de son époque


Hannay apparaît dans plusieurs romans :
  • The Thirty-Nine Steps (1915)
  • Greenmantle (1916)
  • Mr Standfast (1919)
  • The Three Hostages (1924)
  • The Island of Sheep (1936)
J'ignore si nous aurons droit à d'autres aventures visuelles avec mon RPJ mais le fait est que j'ai aimé me divertir avec ce film là.
Scudder (Eddie Marsan)
Signalons que Eddie Marsan qui joue Scudder l'espion assassiné au début a joué le rôle de l'inspecteur Lestrade dans Sherlock Holmes 2009.

25 septembre 2011

6-Dino, le dévoreur de nuit

La porte refermée, je serpente comme la peste souterraine, rongeant ce que je peux sans me freiner, tournant en rond comme un fou incapable de bouger. Je pourrai me glisser dans un autre fuseau, après tout, le temps pour moi n’est rien. A peine si la mort me semble plus amère que de devoir attendre. Mais j’ai besoin de limites, comme tout le monde. Des limites que je peux franchir dans la mesure où, un jour, quelque chose, quelqu’un, me poussera dans mes retranchements. Telle une bête je traque la chose humaine. Elle me nourrit comme je lui donne ce qu’elle veut. Miroir de réflexion. Elle rêve et je dévore en fouillant la nuit. Parfois je suis bredouille, j’erre sur des plaines rases comme des étangs calmes, je survole guettant la proie sous la surface, que son œil ouvert m’ouvre la porte. Parfois je n’ai rien, rien d’autre que le silence, quelque chose qui me fait ressembler à un vautour inquiet. Mais souvent je m’engouffre dans le ventre obligeant des petits monstres qui n’en peuvent plus de gémir.
Carrie Ann Baade

The Shining (téléfilm, ABC, 1997)


  • Réalisateur : Mick Garris
  • Scénario : Stephen King
  • Genre : épouvante
  • Année : 1997
  • téléfilm en 3 parties
L'histoire
Jack Torrance (Steven Weber), un professeur ancien alcoolique, accepte de devenir le gardien d'un hôtel fermé pour toute la saison d'hiver. Il y emmène sa femme Wendy (Rebecca De Mornay) et leur fils Danny (Courtland Mead). Danny est toujours accompagné de Tony, un étrange compagnon fantômatique qui l'avertit à plusieurs reprises de rester loin de l'hôtel. Par ailleurs, une fois arrivé sur place, Dick Hallorann (Melvin Van Peebles) peut communiquer avec Danny par télépathie, il lui apprend que tous deux ont le pouvoir du "Shining" et explique à Danny que son don est exceptionnellement puissant. Dick lui demande de se tenir éloigné des chambres et de l'appeler en cas d'urgence, grâce à son esprit.
les Torrence sur le chemin de l'Overlook Hotel
Développement
Deuxième adaptation de The Shining de Stephen King, cette télésuite est une version beaucoup plus conforme au roman puisque le romancier en a élaboré le scénario, cependant, le résultat est beaucoup moins réussi que le film, de mon point de vue. Question de réalisation sans aucun doute.

Dès le départ, nous voyons la manifestation d'évènements surnaturels, nous comprenons de suite que l'hôtel est clairement hanté : les portes qui se referment toutes seules, une balancelle se met en mouvement, les lampes s'allument et le feu prend dans la cheminée. Danny est très vite assailli par des visions et se rassure en faisant ce que lui a expliqué Dick : les visions sont comme les images d'un livre, elles disparaissent en fermant les yeux et en comptant jusqu'à 10.
Danny (Courtland Mead)
Trois épisodes pour nous emporter toujours plus loin dans la folie meurtrière qui ravage progressivement Jack. Quoique jouant sur beaucoup de sentiments : enthousiasme, puis plongée dans l'alcoolisme, je trouve que l'interprétation de Steven Weber n'est pas aussi exceptionnelle que celle de Jack Nicholson qui de son seul regard vous donnait des frissons, comme en cet instant où j'y repense.
Jack (Steven Weber)
Dans ce téléfilm, beaucoup d'effets spéciaux, de maquillage : le spectacle se passe au final beaucoup plus sur l'écran que dans le ressenti si vous voyez ce que je veux dire. Rebecca De Mornay dans le rôle de la mère est correcte mais pas aussi effrayante que la pauvre Shelley Duvall et ses grands yeux épouvantés. Le téléfilm montre également un couple plus complice, plus amoureux. Par ailleurs, la mère et le fils tentent de sauver le père, et lorsque Wendy demande à son fils s'il vaut mieux quitter l'hôtel, le petit répond qu'il faut rester avec Papa, qu'il a besoin d'eux ; et jusqu'au bout, le petit Danny croît en son père.
Dick (Melvin Van Peebles)
Melvin Van Peebles n'a pas le regard scrutateur de Scatman Crothers. Le petit garçon Courtland Meade s'en sort bien, il a également beaucoup plus dialogues que le "Danny" du film, et il semble également être averti et comprendre beaucoup plus de choses.
Bien que l'hôtel soit hanté, l'endroit est beaucoup plus chaleureux que dans le film : beaucoup de bois, des objets rustiques, des meubles "cosy" qui rendent l'atmosphère beaucoup moins mystérieuse ; il s'agit du même hôtel qui a inspiré le roman de Stephen King : le "Stanley Hotel", lequel a la réputation d'être hanté et dans lequel S.King séjourna.
The Stanley hotel organise des "ghost tour"
pour les touristes en quête de frissons
Si le téléfilm montre effectivement les thèmes importants que Stephen King voulait voir à l'écran : les dérives de l'alcolisme, la violence, les relations conjugales, l'héritage, les pouvoirs extrasensoriels, je n'ai malheureusement pas été enthousiasmée par le style de la réalisation, j'ignore à quoi cette impression est due : manque d'ambiance inquiétante, même si j'avoue avoir sursauté lors de certaines apparitions effrayantes.
Jack fait connaissance avec les fantômes
Donc, pour conclure : le téléfilm est une très bonne adaptation du roman, le film lui, est une belle aventure dans le fantastique et l'épouvante.

24 septembre 2011

The Shining (film, 1980)


  • Réalisateur : Stanley Kubrick
  • Genre : épouvante
  • Année : 1980
  • vu en VO, version américaine de 144 mn
L'histoire
Jack Torrance (Jack Nicholson), un ex-instituteur entreprend d'écrire un roman et répond à une annonce pour devenir le gardien d'un hôtel fermé durant les 6 mois de la "hors saison". Il y emmène sa femme Wendy (Shelley Duvall) et leur jeune fils Danny (Danny Lloyd). Bientôt, Jack sombre dans la folie, harcelé par des fantômes qui le forcent à se débarrasser de sa famille.
les Torrance sur le chemin de l'hôtel hanté

Développement
Peu nombreux sont les films qui m'ont vraiment fichu la frousse : "L'exorciste" bien entendu, ou encore "Le  silence des agneaux", "Seven", et celui-là. Oui, "The Shining" est un film à vous donner la chair de poule, et je sais pourquoi. Du moins je sais pourquoi j'ai la chair de poule en ce qui me concerne : c'est la musique ; la musique joue un rôle très important dans ce film. Une autre musique, d'autres sons n'auraient pas le même effet glaçant je pense. Et le jeu des acteurs, aussi, et la manière de filmer, bref, un très bon moment de cinéma.

Au début, tout paraît à peu prêt réglé comme du papier à musique : une installation somme toute confortable, des provisions à profusion. Seule ombre au tableau : la terrible affaire d'un gardien qui, 10 ans auparavant, a assassiné sa femme et ses filles avant de se donner la mort. Un mois passe, Jack ne semble pas vraiment avancer dans son roman, souvent distrait, et lorsque sa femme vient lui demander si tout va bien, il s'emporte exagérement.
Jack dans son immense bureau "hall"
Peu à peu effrayée par le comportement de son mari, Wendy finit par comprendre qu'il a "pêté un câble" surtout lorsqu'elle découvre que le roman commencé n'est qu'un paquet de feuilles qui comportent toutes la même phrase :
All work and no play makes Jack a dull boy (trop de travail sans loisir rendent Jack insignifiant)
Wendy découvre le "roman" de son mari
De son côté, le petit Danny circule dans son immense terrain de jeu, mais il a un autre secret, il possède un don de médium, le "shining", que lui révèle Dick Hallorann (Scatman Crothers) le chef-cuisinier lorsqu'ils se croisent le jour où les Torrance arrivent à l'hôtel.
Dick (Scatman Crothers) explique à Danny (Danny Lloyd)
qu'il possède le shining, comme lui-même.
Le "shining" lui fait entrevoir d'épouvantables visions qui le préviennent d'un danger imminent, Danny voit d'abord les petites jumelles assassinées qui lui apparaissent et lui demandent de jouer avec elle "pour l'éternité"...
puis elles lui apparaissent complètement ensanglantées. Bien entendu, il est effrayé mais dans la mesure où ses parents ne songent pas à quitter les lieux, il ne peut pas faire grand chose ; le cuisinier tente de le réconforter à sa manière :
It's just like a picture in a book, it's not real...(c'est comme une illustration, ce n'est pas réel)
et il finit par rentrer en lui même pour laisser la place à un certain Tony, son "ami imaginaire", le "petit garçon qui vit dans sa bouche", une sorte d'alter ego qui est son catharsis, seul capable d'alerter sa mère pour tenter de fuir un Jack complètement décidé à les hacher menu. Le petit Danny est tout simplement effrayant aussi lorsqu'il répète de sa voix caverneuse "redrum, redrum,..." qui signifie "murder" (meurtrier) à l'envers...

Un film grandiose, que je trouve très bien fait : jeu des acteurs, bande sonore, plans à hauteur du sol ou en contre plongée, tout est réuni pour faire monter le suspens et la pression dans notre coeur. Jack Nicholson est tout simplement génial : il accapare l'écran et comme je le disais dans mon billet précédent, voici quelques images illustrant ma phrase :
"nous verrons prochainement comment Jack Nicholson nous fait dresser les poils des bras rien qu'en regardant la caméra"
clic pour agrandir
J'ai eu l'occasion de lire le roman de Stephen King dont le film est une adaptation (j'ai lu entre 1980 et 1990 pratiquement tous les "Stephen King" qui existaient alors, et vu nombre de films adaptés dont le fameux "Carrie" que nous chroniquerons prochainement).

Personnellement, je trouve que ce film est très réussi, il n'y a pas de longueurs même si le film dure plus de 2 heures, tout est bien mené : l'installation, l'organisation de la vie, puis le dérèglement avec l'apparition des fantômes, au final, les trois voient des fantômes mais chacun réagit différemment. Bien entendu, le livre est plus détaillé, donne plus d'explications sur les phénomènes paranormaux, il est plus prenant encore, plus diabolique, et donc plus "épouvantable"...

La petite histoire du cinéma nous révèle que le romancier, bien qu'il apprécia le film en lui-même, n'a pas été satisfait de cette adaptation dans laquelle il ne retrouvait pas certains éléments qu'ils jugeait important ; il décida de s'occuper du scénario d'une télésuite qui sorti en 1997 ; nous verrons ce qu'il en est de cette seconde adaptation dans le prochain billet.

Lien externe
pour les plans exterieurs S.Kubrick a filmé l'hôtel Timberline Lodge

23 septembre 2011

Deux pour dix

10 ans pour les éditions "Folio policier" et pour fêter cette étape, une sélection de 6 oeuvres littéraires adaptées au cinéma :
11,90 € le coffret comprenant livre + DVD
  1. Quand la ville dort (roman de William R. Burnett, film de John Huston)
  2. La nuit du chasseur (roman de Davis Grubb, film de Charles Laughton)
  3. Le grand sommeil (roman de Raymond Chandler, film de Howard Hawks)
  4. Mortelle randonnée (roman de Marc Behm, film de Claude Miller)
  5. L'été meurtrier (roman de Sébastien Japrisot, film de Jean Becker)
  6. La sentinelle (roman de Gerald Petievich, film de Clark Johnson)


Lien externe


Sortie du produit le 16 octobre en FR, en NC nous l'avons déjà ; j'ai choisi "La nuit du chasseur" :

22 septembre 2011

The Night of the Hunter / La Nuit du chasseur (1955)


  • Réalisateurs : Charles Laughton et Robert Mitchum
  • Genre : thriller
  • Année : 1955
L'histoire
Harry Powell (Robert Mitchum), qui se fait appeler "Preacher", est un psychopathe voleur et assassin. Il traque sans relâche les jeunes enfants de son compagnon de cellule (Peter Graves) qui a été pendu sans avoir révélé l'endroit où il a caché les dix milles dollars qu'il a volé. 
Harry (Robert Mitchum) dit "Preacher " et Ben (Peter Graves) dans leur cellule

Développement
Adapté du roman éponyme, le film est en tout point conforme au récit d'origine, et quel film ! Réalisé la même année que celle de la sortie du roman, il en est, en quelque sorte, la parfaite "bande dessinée". J'ai regardé le film aussitôt après avoir achevé le livre, autant dire que mon impression n'a même pas été émoussée par la nuit. Après avoir épousé Willa, la veuve de Ben, Harry s'en débarrasse, puis menace les enfants afin qu'ils lui révèlent l'endroit où est caché l'argent. Les enfants sont alors obligés de s'enfuir.

Les acteurs jouent très juste, surtout les enfants qui sont tout à fait attendrissants.
John (Billy Chapin) promet à son père de garder le secret
Robert Mitchum a une gueule d'ange déchu à la beauté hideuse d'un menteur enjoleur
Willa (Shelley Winters) accepte d'épouser Ben
R.Mitchum joue à certains moments un peu "too much" dans le genre "théâtral" mais c'était ainsi à l'époque du film : les méchants n'étaient pas vraiment effrayants (par exemple, nous verrons prochainement comment Jack Nicholson nous fait dresser les poils des bras rien qu'en regardant la caméra) : je pense à la scène de la glissade dans la cave, le grotesque efface un peu de la noirceur du personnage.




Pour illustrer un peu ce billet et prouver combien le film est une réussite esthétique, quelques plans choisis ci-dessus qui montrent tout à fait ce qui représente au mieux pour moi le fameux "théâtre d'ombres" dont je parle dans mon billet sur le roman.

Signalons Lillian Gish dans le rôle de Rachel Cooper, la "bonne fée" qui recueille les enfants perdus et va les défendre contre l'intrus meurtrier. Et Peter Graves, l'inoubliable "James Phelps" des épisodes de "Mission impossible".

Un très beau film, qui, même s'il ne donne pas vraiment la "chair de poule", a le délicieux mérite de nous offrir un très beau moment de cinéma grâce à l'ambiance, les décors (la maison de Rachel à Noël sent la cannelle et la pomme rien qu'à la regarder !), la musique, et surtout, le respect de l'oeuvre de l'auteur. J'aime quand le travail est bien fait.
une capture d'écran à la fin du DVD

affiches françaises