24 septembre 2008

Le tour d'écrou - Henry JAMES

Un livre écrit en 1898
paru sous le titre The Turn of the Screw
nouvelle de 142 pages
en édition Librio à 2 €

Le sujet
Une histoire dans l'histoire : lors d'une veillée de Noël, un homme raconte une horrible histoire de possession sur deux enfants, un frère et sa soeur, par les deux anciens domestiques du domaine, le valet du maître et la gouvernante. Cette histoire lui a été transmise via le journal de la seconde gouvernante des enfants qui relate les évènements.

Le verbe
Je ne pouvais continuer qu'en faisant confiance à la "nature", en considérant que ma monstrueuse épreuve était certes une incursion dans une direction inhabituelle et déplaisante, mais exigeait seulement, après tout, pour y faire front, de donner un tour d'écrou supplémentaire aux vertus humaines. (p.141)
Mon complément
J'ai pris ce livre parce qu'il était mince et pas cher, et pour la promesse de lire une histoire "fantastique". J'ai bien sûr, commencé par lire la préface de Jean Pavans, le traducteur qui offre quelques clefs de l'ambiance. Bon, disons le tout net, ce livre ne fait absolument pas peur, ni de près ni de loin. Certes, il y a les deux fantômes qui semblent vouloir approcher les enfants, on ne sait pas très bien pourquoi, ni pourquoi les enfants semblent intéressés par ces fantômes-là : ils semblent même apprécier leur présence, sans qu'il soit jamais mentionné ce qu'ils font ensemble. Seule leur gouvernante, la narratrice, semble voir les fantômes d'ailleurs : d'abord de loin, puis de plus en plus près. Elle envisage de mettre les enfants hors de danger en les mettant hors d'atteinte : elle fait partir la petite fille du domaine de Bly et garde le garçon avec elle, avec pour but de lui faire avouer qu'il y a bien un fantôme : on a l'impression qu'elle sera sauvée (de la folie ?) au moment où le garçon avouera que le fantôme existe bien. Il semblerait que le but recherché par l'auteur ait été de laisser planer le doute sur la réalité de l'histoire, avec force suggestion. Du coup, j'avoue avoir même imaginé que le fantôme était cette pauvre gouvernante était elle-même.

Mais nous sommes loin des effets portés par les nouvelles de Le Fanu ; j'avoue donc avoir été déçue par celle-ci, malgré un style dense, alambiqué, qui fourmille de mille détails et impressions. Un style reconnu, certes, je note cependant quelques redites désagréables :
Je l'ai vu s'approcher à l'extérieur de la fenêtre, et puis j'ai compris qu'il appliquait contre la vitre, pour darder son regard dans la pièce, son visage blanc de damné. (p.148)

Car, de nouveau, contre la vitre, comme pour mettre un terme à sa confession et empêcher sa réponse, apparaissait le hideux responsable de notre malheur - avec son visage blanc de damné. (p.153)
Pour finir, il y a une seule chose de bizarre dans cette histoire : l'oncle des enfants. A t'on idée d'embaucher une gouvernante et de lui donner une seule obligation au sujet des enfants : ne le déranger sous aucun prétexte ? Voilà la seule chose étrange de ce livre.

Relirai-je cet auteur ?
Certainement ! Je ne veux pas rester sur une déception d'un auteur mondialement connu et encensé. J'ose croire que ses autres histoires se terminent au moins, ce qui n'est pas le cas de cette nouvelle qui s'achève...non je ne peux pas le dire ! Si je le peux, car je regrette que la fin ne se replie pas dans le salon de lecture où commence l'histoire : un homme était censé raconter devant une assemblée effrayée le récit épouvantable de l'histoire (vraie ?) arrivée à deux enfants. Or la dernière page du tour d'écrou est celle du journal de la gouvernante. A croire que la livraison de cette nouvelle était vraiment urgente. Dommage.

16 septembre 2008

La porte des enfers - Laurent GAUDÉ

Un livre de la rentrée littéraire 2008
267 pages

Le sujet
Un homme, dont le fils a été tué lors d'une fusillade, part le chercher aux enfers.

Le verbe
Je ferme la porte de mon appartement. Je n’y reviendrai plus. Je n’emporte rien avec moi. Je n’ai besoin que des clefs de la voiture. Je me sens fort. Je suis revenu d’entre les morts. J’ai des souvenirs d’enfers et des peurs de fin du monde. Aujourd’hui, je vais renaître. Le temps de ma splendeur a commencé. Je ferme la porte. Il fait beau. Les avions vont continuer à faire trembler les parois des immeubles du quartier de Secondigliano. Ils décollent tous vers la mer en rasant les toits. Je vais prendre ma place chez Bersagliera, en attendant le soir. J’espère qu’il sera là. Je ne suis pas inquiet. Je n’ai plus mal au ventre. Je marche vite. Mon père m’accompagne dorénavant. C’est le jour où j’ai repris son nom et je le redis en entier : Filippo Scalfaro De Nittis. (p.11)
Mon complément
Un livre à brûle-peau et crève-coeur, mais un livre formidable. L'histoire de Matteo, un père meurtri par la mort de son fils de 6 ans, l'abandon de Giuliana, sa femme aimée qui ne lui pardonne pas de ne pas avoir su lui ramener son enfant ou la tête de son assassin. Errant parmi les ombres, Matteo rencontre un professeur qui a dessiné la carte des portes menant aux enfers. Il décide d'aller y chercher son fils, ayant comme guide un prêtre mourant.

C'est l'occasion pour Laurent Gaudé de faire parler son coeur, chargé de toutes les émotions agripées à nos âmes, chargé de tout le ressentiment, les craintes, les désillusions, les rancoeurs. Nos vies avancent sous le joug des secousses qui parcheminent notre destin : nos morts survivent tant que l'on ne les oublie pas, et leur passage dans le monde du néant n'en est que plus ralenti.
Tu es mort. C’est la première fois que je le dis. Tu es mort. Je le souffle à la terre et les arbres semblent frémir comme si ces mots les chatouillaient doucement. J’ai d’abord pensé que cette frontière n’existait pas. J’en étais la preuve. J’ai d’abord pensé que je ferais avec toi ce que tu avais fait avec moi. Cela me rendait fort. Je connaissais le secret pour aller chercher les morts. (p.239)
La vision des enfers, la spirale des âmes, m'a rappelé la vision de Bernard Weber dans Les Thanatonautes, sauf que pour Weber, il reste un espoir dans l'abîme.

Derrière la porte des enfers de Laurent Gaudé, l'innocent même est condamné au néant, il n'y a pas de rédemption possible. De nombreuses allusions à la mythologie, comme si ces histoires là avaient une certaine réalité, gravé dans le marbre des mémoires. Des images gothiques surgissent au long des pages comme dans un train fantôme effarant : goules, ombres impalpables et malfaisantes, grottes sulfureuses. Aucune de ses visions d'épouvante ne rebute le père porté par sa seule foi en sa force de vaincre.
Je rendis le papier à zio Mazerotti. Son bras cadavérique s'en saisit et, à ma grande surprise, avec lenteur, le déchira. "Ce qui est vide ici est plein là-bas, dit-il. Ce qui est déchiré ici est intact là-bas." (p.226)
Laurent Gaudé écrit ici ce qui existe peut-être dans nos esprits, mais qui n'existe pas là-bas, du moins, espérons-le.

15 septembre 2008

Le cuisinier de Talleyrand - Jean-Christophe DUCHON-DORIS

Un livre sorti en 2006
éditions Julliard
édité en 10/18 "Grands détectives"
297 pages

Le sujet
Autriche, 1814. Le congrès de Vienne bat son plein et, près de Schönbrunn, un homme est retrouvé sauvagement lardé de coups tranchants, haché menu. Janez Vladeski enquête au coeur même du palais Kaunitz, dans les cuisines où travaillait la victime, interrogeant Anna, la jeune veuve sombre, les collègues, et observant attentivement le maître des lieux : Carême, le singulier cuisinier de Talleyrand.

Le verbe
Le moindre reflet prenait sous la buée une consistance magique. Et dans cet univers de vapeurs et de vertiges, les êtres que Janez voyait tourner semblaient des sortes de centaures, piaffant et piétinant les fumées et les flammes.
Mon complément
Ce roman met l'eau à la bouche ! Chaque chapitre débute par la liste des mets dont il sera fait mention dans les pages suivantes. Des mets qui ne sont pas connus mais qui n'en demeurent pas moins alléchants !

Nous pénétrons également dans la cuisine diplomatique où tous les moyens sont bons pour semer le trouble et profiter des errements en vigueur pour s'imposer et suggérer son point de vue.



Talleyrand



Carême
Le style. Très agréable, énormément de vocabulaire emprunté à la cuisine pour les descriptions de la nature, des personnages etc... Une grande palette de couleur aussi.

A noter quelques "redites" assez désagréables :
1) au sujet de la Lune et sa lumière "hasardeuse" qui apparait à deux reprises en quelques pages seulement :
La lune, par dessus les toits, frappait au hasard les façades...(p.139)
La Lune coulait par les soupiraux et versait au hasard, dans les salles, une lumière blanche et froide...(p.146)
2) pour la description de l'inspecteur Janez Vladeski : il est, à multiples reprises, décrit comme étant mince, cheveux rassemblés dans un catogan et attachés avec un ruban rouge, le visage "taillé au couteau".

Mais j'ai aussi noté un clin d'oeil que fait l'auteur à son ami François Thomazeau qui apparait dans le roman en tant que victime :
"Il y avait, travaillant à la même table que Carême, un étudiant lillois du nom de Thomazeau qui habitait une mansarde en face de la bibliothèque.../... Thomazeau a été retrouvé assassiné. Antonin Carême a été aussitôt soupçonné du meurtre parce qu'on a découvert qu'il avait une liaison avec l'épouse de son malheureux compagnon. Et c'était vrai." (p.229)
J'aime beaucoup cette insertion de la réalité dans une fiction. Je n'aurais pas pu remarquer cela sans avoir recherché quelques informations sur l'auteur, et en découvrant son amitié avec ledit Thomazeau, né à Lille...

Le suspens policier est bien mené. L'intrigue "tient la route". Au final, j'ai trouvé ce roman policier...succulent !

11 septembre 2008

Passagère du silence - Fabienne VERDIER

Un livre édité en 2003
Editions Albin Michel (repris en poche)
300 pages

Le sujet
Septembre 1983, à la sortie des Beaux-Arts de Toulouse, Fabienne Verdier tente l'impossible : aller étudier l'art chinois en Chine, en immersion totale à l'université de Chongqing. C'est dans le cadre d'un échange entre étudiants qu'elle y parvient, mais il lui faut beaucoup de tenacité et d'abnégation pour parvenir à faire toujours plus que ce qu'on lui autorise à apprendre, au péril de sa vie parfois.
1989. Les évènements tragiques de la place Tianan Men la font évacuer d'urgence vers la France. Elle reviendra en Chine par la voie diplomatique comme attachée culturelle à Pékin.
Fabienne repart de Chine à la fin de l'année 92. La "passagère du silence" est le témoignage d'une passion, d'une vie entièrement dévouée à l'art. C'est aussi le témoignage de la vie quotidienne en Chine, des rapports de force, de la soumission, de la destruction massive du patrimoine culturel chinois. Poignant et sublime.

Le verbe
J'ai pénétré dans un entrepôt du quartier du Marais, mon carton à dessin sous le bras. Je suis montée jusqu'à la mezzanine où le directeur avait installé son bureau. Je retrouvais l'atmosphère de collection étonnante du musée d'Histoire naturelle de Toulouse. Son grenier était bourré de marionnettes, de costumes de théâtre anciens, de masques funéraires, de divinités de toutes sortes. L'ensemble était d'une beauté inquiétante, troublante. Je n'osais bouger de peur de déranger ces âmes étiquetées.
***
Un vieil homme âgé plongé, semblait-il, dans une profonde mélancolie, accablé par une existence quotidienne trop dure, se mit à fouiller dans une poche de sa veste ouatinée et prit une gourde, sorte de coloquinte séchée, qu’il gardait bien au chaud contre son corps. Il parla tout haut à sa gourde percée de trous d’aération, ôta le couvercle en os joliment sculpté et ajouré, et en sortit une minuscule créature : un grillon. Son visage s’éclaira subitement et, le sourire au cœur, il parla à l’insecte. Il avait oublié ses soucis et voyageait, seul, dans l’infiniment petit.
***
Comprends ceci : dans l'infiniment petit de l'espace de nos tableaux, nous ne faisons que reproduire le principe de l'infiniment grand du cosmos.
Mon complément
D'une écriture troublante et délicate, ce livre révèle un destin extraordinaire pour cette femme qui a un peu plus que mon âge et à laquelle je n'ai pas manqué de m'identifier tout au long récit, estimant à chaque étape : "j'aurais fait pareil", ou alors "je n'aurais pas osé", etc...
Fabienne se heurte aux us et coutume chinoises et tente continuellement de faire plier les rigueurs de ces hôtes.
Il faut que tu comprennes qu'ici personne ne peut agir comme il lui plait. Nous mêmes, ton interprête et moi, chacun d'entre nous, sommes régentés, organisés. Nous avons des devoirs à remplir auprès du parti. Nous menons tous une double vie : je suis le directeur de cette école et sculpteur ; ton interprête est professeur d'anglais et, en même temps, elle doit s'occuper de toi, et ce n'est pas une mince affaire.
Elle force la porte du professeur Maitre Huang et
celui-ci finit par accepter de lui apprendre, patiemment, l'art, les arts, de la calligraphie.
Enfin j'avais pénétré dans un univers qui correspondait à ce que je cherchais. Parmi ses objets familiers, ses cages à oiseaux, ses livres, ses pinceaux, sa pipe à eau, le pot de miel sous le lit, sa théière xinxing.
Fabienne Verdier a choisi la nature comme expression. La nature du chaos, la nature de l’homme, fusionnent au bout de son pinceau comme le ferait un cil sur une joue. Le mouvement impromptu n’existe que dans son éphémère réalité, seule la conscience fait d’un instant un moment d’éternité.
Ces fonds créés, je m’installe devant et, après des heures de médiation, je trouve le chemin de l’inspiration et voyage enfin, le pinceau à la main, dans d’infinis lointains.
Au delà de la trace il y a la vibration, celle du cœur, de l’esprit, le souffle de l’être. C’est comme si "Mademoiselle Fa" trace les frontières des objets cachés sous sa feuille en révélant la pensée qui en un instant la traverse.
Elle même dit que "la calligraphie ouvre les portes de la peinture". Je crois que je suis de ceux qui désirent entrouvrir ces portes là.

10 septembre 2008

Un souvenir pour un autre

Petite scène familiale à noter dans mon carnet


- Maman, tu n'as pas un souvenir de ton mariage comme... une bouteille de vin ?
- (Amusée, je me demande bien ce qui lui passe par la tête.) Et bien, nous avons eu une bouteille de champagne en cadeau avec notre photo sur l'étiquette mais nous ne l'avons plus, les déménageurs nous l'on volée. Ce n'est pas bien grave, c'est les petits aléas de la vie.
- (instant de réflexion pour Mademoiselle M.) Oui, t'as raison, ce n'est pas grave, et puis, maintenant c'est moi et mon frère ton souvenir.

Moralité : ne pas oublier de savourer ces instants complices où l'enfant s'étonne, questionne et raisonne.

05 septembre 2008

L'échine du diable / El Espinazo del diablo (2002)


Réalisateur : Guillermo Del Toro
Genre : épouvante, fantastique
Année : 2002


Une fois off nous demande ce qu'est un fantôme. Une tragédie condamnée à se répéter, un instant de douleur, une chose morte qui croit continuer à vivre, une émotion suspendue dans le temps, une photo floue, un insecte dans capturé dans l'ambre.

Le ton est donné.

Espagne. La guerre civile espagnole. Le jeune Carlos (Fernando Tielve), environ 10 ans, arrive dans un orphelinat planté au milieu d'un désert. Il y est abandonné par un ami de son père. Ses parents sont morts, il l'ignore encore. Une bombe trône au milieu de la cour, elle n'a pas explosé.

Il s'adapte à sa nouvelle vie, aux ombres inquiétantes, aux traces d'eau inexpliquées. Il découvre très vite, la présence de "celui qui murmure", un enfant fantôme avec lequel, malgré sa terreur, il cherche à entrer en contact. Cet enfant, Santi (Junio Valverde) lui murmure : "Vous allez tous mourir".

Carmen (Marisa Paredes), la directrice à la jambe de bois, règne sur ce monde de jeunes garçons ; son vieil ami Casares (Federico Luppi), un professeur poète et mélomane est son confident. Il y a également un autre personnage important : Jacinto (Eduardo Noriega), l'homme à tout faire qui traîne son ombre malveillante, convoite l'or des révolutionnaires conservés dans un coffre, et épouvante les enfants, les empêchant de traîner dans les sous-sols sous peine de...mort.

Carlos s'avance progressivement dans ce monde de non-dits, de terreurs, d'espoirs aussi. Quelques illuminations viennent atténuer l'inquiétante atmosphère qui pèse sur sa nouvelle vie : l'austérité, l'absence de confort, sont balancées par la musique qui s'échappe de la chambre du professeur Casares, quelques feuilles de bandes dessinées partagées, et toutes les choses qui forment le monde de l'enfance.

Et puis Santi, le garçon qui semble avancer dans une bulle d'eau, un trou sanglant à la tempe, finit par être de moins en moins terrible, et celà au fur et à mesure que Carlos commence à connaître les habitants de l'orphelinat, leurs rapports, leurs terribles secrets d'adultes. Comme cet alcool qui conserve les foetus dans les bocaux, que le professeur Casares boit et n'hésite pas à revendre aux villageois.
Ces foetus à la colonne vertébrale malformée, que les villageois surnomment "l'échine du diable".

Santi demande à Carlos de le venger de Jacinto qui l'a tué : cet homme doit mourir.


Mon avis
:
Au delà d'un film d'horreur, nous sommes plutôt dans l'épouvante, il y a dans ce film tout ce qui me touche : l'enfance, les frayeurs, les angoisses, la témérité, les secrets, la force de vaincre, de survivre en terre hostile et inconnue.
Comme dans un tableau surréaliste, les enfants survivent au milieu de nulle part, abandonnés, en sursis, disposant ça et là de petits cadeaux du destin, moments de connivences, picorés comme un oiseau se contente de miettes pour aller de l'avant.
Les rêves n'existent plus, ils sont restés à la lourde porte qui séparent l'orphelinat du désert, quelque part dans un passé impossible, dans un monde que les hommes ont détruit dans leur folie.

Grâce à la superbe mise en scène, le choix des musiques, les couleurs, entre le jaune et le gris, la lumière et la nuit, ce film ne fait pas vraiment peur malgré le fantôme omniprésent. Un film qui vous hantera peut-être longtemps... tel un joyau serti dans l'ambre de votre mémoire !