29 octobre 2011

4-Une semaine de bonté (le sang)

QUATRIEME JOUR

Le sang se faufile dans mon coeur, ou dans cette zone que j'imagine chaude et rouge. Il se faufile partout en fait. Au début, je ne veux rien, je ne fais rien, je n'empêche rien. Il vient s'agripper à moi et je ne le sens pas vraiment tant qu'il ne dépose pas sa ventouse sur ma vie pour l'aspirer toute entière. Les jours, les nuits n'ont plus de réalité, mes seules ombres sont en un endroit impossible à atteindre désormais, un endroit intouchable, qui a existé mais qui n'a plus d'organisme. Bientôt, je suis incapable de me défaire de lui, je deviens couveuse, lisse, ronde comme une orange sanguine. Je crois qu'il n'en voulait pas. Cette vérité n’a pas été devinée, non car il me l'a annoncé comme on annonce la pluie ou le beau temps. Je suis donc là, à regarder le sang couler, me demandant si c’est bien moi, accroupie et dévorée d’angoisse. La poisse. Je ne sais pas si c'est du sang de la vie ou de la mort. Il n’y a pas vraiment de différence. Mais rien n'est comme avant.
Gautier d'Agoty

The Prisoner (AMC, 2009)


  • Réalisation : Nick Hurran
  • Genre : fantastique
  • Année : 2009
  • Durée : 6 épisodes de 45 mn
  • Langue : anglais
L'histoire
Un homme (Jim Caviezel) se réveille en plein désert incapable de savoir comment il est arrivé là. Peu de temps après, il rejoint un étrange village où les habitants portent tous un numéro pour nom. Il apprend que le sien est "6" mais ressent que quelque chose en cet endroit n'est pas normal : il lui reste les souvenirs diffus d'une ancienne vie, d'un endroit qu'il appelle New York, d'une femme fraîchement rencontrée et se persuade rapidement qu'il est prisonnier.


Développement
Un remake très réussi de la série The prisonner de 1967 avec Patrick McGoohan.
version 1967
Cette fois, les épisodes sont encore plus déjantés, plus surréalistes encore. Jim Caviezel est incroyable, on souffre avec lui dans son combat pour comprendre et trouver la réalité.
- Why is Six so convinced there is another place ?
- Because for people like Six, life is not enough. The simple life... They want to escape it.

(-Pourquoi est-ce que 6 a l'air si convaincu qu'il existe un autre endroit qu'ici ?
- Parce que pour certaines personnes comme 6, la vie n'est pas suffisante. La vie toute simple... Ils veulent s'en échapper.)
Chaque épisode avance dans les explications en distillant quelques éléments : on assemble les indices peu à peu, et il y a toujours cette grosse boule blanche hurlante à la fin des épisodes comme dans la première série (qu'est-ce qu'elle me fichait la trouille cette sphère quand j'étais petite !!!!)


Cette fois, on a donné à 6 une compagne dans cet "autre réalité" : 313 (Ruth Wilson) qui semble vouloir l'aider et dont il tombe amoureux.
313 (Ruth Wilson) et 6 (Jim Caviezel)
6 doit faire face à 2 (Ian McKellen) qui semble le maître du village et qu'il affronte ouvertement.
2 (Ian McKellen)
Le scénario est tout à fait bien ficelé, bon j'avoue qu'il faut suivre car de nombreux détails s'imbriquent, l'intrigue fait un peu penser à certaines idées développées dans Minority Report, Matrix, ou encore Inception.

Le final, enfin, est génial.

Je suis prisonnière de cette histoire sans fin !

Casanova (BBC, 2005)


  • Réalisation : Sheree Folkson
  • Genre : comédie
  • Année : 2005
  • Durée : 3 heures (3 épisodes d'1 h)
  • Langue : anglaise
L'histoire
XVIIIème siècle. Dans le château où il est bibliothécaire, Casanova (Peter O'Toole) commente les mémoires qu'il est en train d'écrire à Edith (Rose Byrne) une jeune servante.
Casanova (Peter O'Toole) et Edith (Rose Byrne)

Développement
Adapation très libre de la vie de Casanova. Si l'aspect historique est complètement bouleversé par une mise en scène moderne, il reste une incroyable plongée dans l'humour et dans l'amour, sans oublier un portrait que je trouve intimiste du personnage.

Retour dans le passé à Venise. Le jeune Casanova est élevé d'une manière tout à fait exempte d'amour maternel par sa mère, une actrice (Dervla Kirwan) qui ne tarde pas à l'abandonner en le mettant en pension.
Dervla Kirwan
Bien que timide et ne parlant pas, le petit Casanova finit par montrer une grande capacité d'apprentissage dans tous les domaines. Mais celui qui sera son plus grand succès est celui de l'amour : Casanova (David Tennant) fait d'innombrables conquêtes, allant même jusqu'à avoir une aventure avec Bellino (Nina Sosanya), un castrat qui se révèle être une femme
Bellino (Nina Sosanya)
jusqu'au jour où il tombe follement amoureux d'Henriette (Laura Fraser) promise à Grimani (Rupert Penry-Jones).
Grimani (RPJ) et Henriette (Laura Fraser)
Casanova rencontre Rocco (Shaun Parkes) qui sera jusqu'à ce qu'il meure son fidèle compagnon ; en sa compagnie il devient devient médecin, astrologue ou même homme de loi.
Casanova vieux : Peter O'Toole / Casanova jeune : David Tennant
à droite : Casanova et Rocco (Shaun Parkes)
Mais dans toute ses aventures, l'amour d'Henriette sera son seul espoir d'un bonheur possible (et impossible à atteindre).

David Tennant très bien (je le découvre et je regarderai les épisodes de Doctor Who dans lesquels il joue), Peter O'Toole parfait et encore très bien conservé, RPJ comme d'habitude impeccable dans le rôle de l'homme jaloux, c'est dans cette série qu'il rencontra Dervla Kirwan qui devint sa femme 2 ans plus tard.

Verdict : un beau divertissement !

Paris, je t'aime (2006)


  • Réalisation : 18 réalisateurs
  • Genre : romance, drame, comédie
  • Année : 2006
  • durée : 2 heures
  • langue : français et anglais avec sous-titres français
L'histoire
Paris est la ville de l'amour : on parcourt l'un à travers l'autre grâce à 18 courts-métrages, un par arrondissement.

Développement
Une impression mitigée de l'ensemble : sympa mais certains courts métrages "ne prennent pas" avec moi. Quand je pense que 2 courts métrages n'ont pas été intégrés au film : ceux du 11è et du 15ème arrondissement, je me demande pourquoi, et cela me laisse un arrière goût amer. D'une part, c'est dommage pour les équipes qui ont travaillé pour les films sans avoir une petite reconnaissance, d'autre part, j'estime que Paris c'est 20 arrondissments et les 11è et 15ème méritaient leur place, d'autant plus que ce sont des arrondissements que j'apprécie beaucoup.

Ce qu'il y a de plus marquant, c'est qu'avec un sujet "libre" comme celui de traiter l'amour, certains réalisteurs font des choses complètement différentes : parfois originales, d'autres fois plus classiques, et certains sont un peu hors sujet... heureusement pour eux que ce n'est pas moi qui note !

Il y a des "perles" : j'ai aimé le 8ème avec l'histoire des vampires, très réussie visuellement et très drôle aussi avec Elijah Wood (Frodon" dans The Lord of the Rings) et Olga Kurylenko (L'annulaire)


J'ai aussi beaucoup aimé Margo Martindale qui joue pour le 14ème arrondissement le rôle d'une touriste américaine solitaire en proie à ses réflexions sur son existence, j'ai bien aimé la façon dont elle parle et son accent français

Chaque court-métrage est complétement indépendant l'un de l'autre, les réalisateurs et les acteurs se suivent et ne se ressemblent pas, seul Wes Craven réalise un film (le 20ème) et fait l'acteur dans un autre (le 8ème). A la fin du film, on aperçoit quelques personnages qui interagissent comme par exemple Juliette Binoche-2ème arrondissement qui croise le regard de Gena Rowlands-6ème).

Un film à voir pour se faire une petite idée des différents aspects de Paris : si j'ai bien reconnu l'esprit de certains quartiers j'ai trouvé que certains courts-métrages étaient complètement passé à côté des décors intéressants.

Une curiosité cinématographique à voir mais dans l'ensemble, rien de transcendant : le lendemain, on a déjà oublié l'histoire racontée dans la plupart des courts-métrages !

Lien externe

24 octobre 2011

The No.1 Ladies' Detective Agency (BBC, 2008)


  • Création : Richard Curtis et Anthony Minghella
  • Genre : policier
  • Année : 2008
  • 1 saison : 1 pilote de 1h45 et 6 épisodes (60 mn)
L'histoire
Botswana. A la mort de son père, Precious Ramotswe (Jill Scott) vend le troupeau de vaches qu'il lui a légué et décide de s'installer en ville pour ouvrir la première agence de détective. C'est que Precious est une femme dotée d'un grand esprit d'analyse, d'une bonté exemplaire, et que, pour avoir été battue par son mari, elle connaît également le sort des femmes souvent réduites à se taire.




Développement
Je pense qu'il n'y a aucune série qui ressemble à celle-ci, elle est tout simplement merveilleuse. Tout d'abord, nous avons une superbe photo, les paysages sont sublimes, et les personnages prennent progressivement de l'épaisseur, impossible de rester blasés devant une telle force de patience et d'amour.


Nous découvrons la petite Precious dont le père est toute sa vie : il lui apprend à observer la nature, le comportement des animaux, des êtres, et à les respecter. Lorsqu'il meurt, Precious décide de tout mettre en oeuvre pour "aider ceux qui ne peuvent découvrir le mystère eux-même", améliorer le sort des plus faibles en les aidant à accomplir une justice qu'ils ne se sentent pas en droit d'exiger (par peur ou par méconnaissance). Elle a l'idée d'ouvrir une agence de détective, la première de Gaborone, la capitale. Elle trouve une ancienne poste désaffectée et en fait son bureau.


Aidée de ses amis : sa secrétaire, Grace Makutsi (Anika Noni Rose), le garagiste JLB Matekoni (Lucian Msamati) et le coiffeur BK (Desmond Dube), Precious Ramotswe va mettre en échec les fraudes, vols, abus,  usurpations d'identité dont elle est chargée de s'occuper.

Precious et sa "bande"
Mais Precious va devoir affronter son propre démon lorque réapparaît son mari, le trompettiste de jazz Note Makoti (Colin Salmon) qu'elle a quitté après qu'il eut causé la mort de leur enfant.
Precious et Note

Excellente série donc qui fait découvrir une Afrique attachante, loin de tout ce qu'on imagine (guerre, famine etc...). J'ai passé de belles et passionnantes soirées en compagnie de "Mma" Ramotswe qui a une belle présence à l'écran, lumineuse, et de ses amis, j'ai adoré !

Signalons l'excellente performance de  l'actrice avait le rôle de Wendy Scott-Carr dans la série The Good Wife (2009) : Anika Noni Rose qui tient ici le rôle de la secrétaire, elle est tout simplement incroyable, et pour moi, elle apporte beaucoup de charme et d'humour à cette série.

La série télévisée est une adaptation des romans écrits par Alexander McCall Smith dont le premier roman a été écrit en 1999 (13 romans à ce jour)

Anecdote : Precious ne réfléchit jamais sans son précieux "bush tea" autrement dit le Rooibos, qui est effectivement une délicieuse boisson que j'affectionne aussi !

L'idée d'une saison 2 étant abandonnée, nous aurons pour nous consoler 2 téléfilms, à suivre donc !

22 octobre 2011

3-Une semaine de bonté (le feu)

TROISIEME JOUR

Je sens ma peau tendue à la chaleur d'un feu soudain, inespéré et presque épouvantable. Un dôme de lumière épouse quelque part une étoile écartée de sa route, sertie dans en un endroit oublié et sulfureux. Ce n'est pas l'enfer, mais l'oeil puissant d'un autre monde, nouveau, imprévisible, à prendre avec des pincettes. Cela te réjouit, tu es bon public. Il fait bon tendre les mains à la chaleur d'un coeur palpitant, promesse d'ardeurs.

Denis Collette

15 octobre 2011

2-Une semaine de bonté (l'eau)

DEUXIEME JOUR

Quelque chose vibre, pigmente mon oreille interne d'un flux immobile et apaisant. Cela ressemble à la pluie qui passe dans le caniveau, charriant les résidus du monde dans une cavité d'ombres et d'odeurs souterraines comblée d'un mélange de cellules fraîches sur le point de mourir et d'autres, décomposées au point de n'avoir plus aucune couleur. Deuxième jour. Quelque chose vibre, et s'agglutine autour comme des fauves rassemblés au bord d'un lac. Je sens le rouge mais c'est une illusion, juste le souvenir d'un cirque, masques et poudres camouflant la peau comme une carapace. L'eau semble dissoudre le chaos qui affleure à tout instant, ici, tout est soudain plus calme, moins inquiétant.
Denis Collette

10 octobre 2011

Precious Bane (1989)


  • Réalisation : Christopher Menaul
  • Genre : drame
  • Année : 1989
L'histoire
Angleterre, dans un village du 19ème siècle. La famille Sarn est bien modeste, le père bat sa famille, la mère est effacée, le fils Gideon (Clive Owen) est un ambitieux, très peu sentimental prêt à tout pour devenir riche, Prue (Janet McTeer), défigurée par un bec de lièvre, décide d'apprendre à lire et écrire pour trouver un peu de liberté et l'amour qu'elle pense ne jamais connaître. Elle est secrètement amoureuse de Kester Woodseaves (John Bowe) mais elle se cache de lui autant que possible car elle a honte de son visage.

Développement
Vraiment une belle adaptation du roman de Mary Webb "Precious bane" ("Sarn" en français) : reconstitution réussie du milieu rural, des travaux collectifs de la moisson, j'ai bien aimé les chants des femmes qui s'encouragent tout en filant. Prue est tout a fait comme je l'imaginais, un peu plus vieille que le personnage du livre peut-être mais ce n'est pas si grave.
Prue enfant (Katy Rathmell) puis adulte (Janet McTeer)
Kester est lui, plus vieux que dans mon imagination, et moins beau aussi. Mais le charme opère, succession de drames et de répits. Du pur romantisme comme on en voit peu !
Prue et Kester (John Bowe)
Ce n'est pas si souvent que le cinéma mette en avant la laideur comme cheval de bataille pour dénoncer la bêtise des hommes, leurs croyances idiotes, mais l'actrice porte avec dignité les couleurs de cette croisade et on oublie sa difformité pour ne voir que son grand coeur et sa bonté.

Un très beau film, rare (en cassette VHS et en anglais), à essayer de voir.

J'ai aussi vu sur le site de l'INA.fr une autre adaptation du roman avec le titre "Sarn" (mais celle-ci n'est plus en ligne en ce jour où je mets à jour mon billet !)

Jane Eyre (BBC, 1973)


  • Réalisation : Joan Craft
  • Genre : romance
  • Année : 1973
  • 5 épisodes
L'histoire
(court résumé car j'en ai déjà longuement parlé dans les autres adaptations de Jane Eyre, déjà visionnées)
Jane Eyre (Sorcha Cusack), une jeune orpheline placée dans une école de charité, tombe amoureuse d'Edward Rochester (Michael Jayston), le premier homme qui la traite à égalité. Le jour du mariage, Jane apprend que son futur époux est déjà marié : mais sa femme, folle, vit recluse dans une partie de la maison.

Développement
Voici la septième adaptation que je vois du roman éponyme de Charlotte Brontë. Réalisé en 1973 par la BBC, je dois avouer que c'est plutôt une belle surprise : elle est largement mieux que celle de 1983 (j'avais trouvé Timothy Dalton très mauvais), mais moins que celle de 2006, of course !

L'adaptation est assez fidèle au roman mais je trouve que le jeu des acteurs est beaucoup trop "théâtral" pour me plaire, sans parler du fait que Michael Jayston est trop maquillé (et je ne parle pas du maquillage à la fin), bref, cela ne passe du tout pour moi, à la limite du ridicule. Sorcha Cusack est très bien en Jane Eyre. Une présentation des acteurs et un rapide aperçu du déroulement des évènements.
Jane enfant (Juliet Waley)
Jane ne se plaît guère chez sa tante en compagnie de ses cousins-cousines passablement pervers et méchants, elle préfère aller à l'école et se retrouve à Lowood, une institution de charité, où elle finit par passer sa jeunesse et devient gouvernante.
Jane Eyre (Sorcha Cusack)
Jane passe une annonce et se retrouve embauchée par la maison Rochester pour devenir la gouvernante d'Adèle.
Mrs. Fairfax (Megs Jenkin)
Madame Fairfax accueille Jane Eyre comme une amie, et pour la première fois, Jane se sent bien en un endroit, qui plus est, une superbe maison cossue qui appartient à Monsieur Rochester, toujours absent.
Rochester (Michael Jayston)
Enfin, celui-ce revient et bien entendu il tombe sur Jane (toujours la scène de la chute du cheval) et tombe en quelque sorte sous le charme de sa nouvelle employée. A ce sujet, il y a dans cette version, un grand respect de leurs dialogues complices sur les êtres fantastiques.
Rochester offre sa "boîte" à Adèle (Isabelle Rosin)

Rochester invite ses voisins et amis quelques semaines, histoire de confronter la belle Blanche Ingram qui a des vues sur lui, mais qui est une fille hautaine, pleines de préjugés et tout à fait antipathique.
Miss Blanche /Bianca Ingram (Stephanie Beacham)
Pour finir, Rochester demande à Jane de l'épouser, ce qu'elle accepte en tombant des nues car, bien que tombée amoureuse de son "patron" jamais elle n'aurait imaginé qu'il puisse l'aimer ; la scène de la déclaration est tout à fait fidèle au roman.
Edward et Jane
Mais puisque le mariage ne peut se faire, Jane décide de s'enfuir, sans un sou, elle finit par être recueillie chez une fratrie dont elle découvre plus tard qu'ils sont ses cousins.
les cousins Rivers :
Diana (Caroline Harris), Mary (Susan Brodrick)
et St. John Rivers (Geoffrey Whitehead)
Mue par une intuition et un signe (surnaturel) d'Edward, Jane retourne aurpès de lui pour découvrir la tragédie dont il a été victime : incendie de la maison dans laquelle son épouse est morte, et d'atroces blessures.
Edward a perdu une main, la vue mais il retrouve Jane
La série donne une belle impression de l'histoire, même si elle a pas mal vieilli. Je continue de préférer la version 2006, quand bien même celle-ci invente des situations qui ne sont pas dans le roman : les acteurs sont tellement bons, la réalisation est tellement belle que je suis à chaque fois sous le charme.

08 octobre 2011

1-Une semaine de bonté (la boue)

Durant sept semaines, un récit* illustré à suivre ou à découdre

PREMIER JOUR

Je m'y attendais un peu : le ciel était bien trop noir, sans étoiles, comme dans un mauvais rêve, celui qui fait ramper dans un tunnel mou, où les bruits sont tellement étouffés que je ne m'entends pas respirer. Il fait très chaud sans que cette sensation soit désagréable. En fait, la seule chose qui me gêne, c'est que je ne peux me mouvoir normalement, avancer aussi vite que je le voudrais, car je n'ai pas de jambes, du moins elles sont comme paralysées, enfermées dans un étau qui me semble être une bûche et qu'il me faut traîner derrière moi. Généralement, ce rêve s'achève toujours au même moment, au même endroit : j'arrive à la sortie du boyau, je sens le petit courant d'air frais et je crie car une sorte de monstre ouvre ses yeux brûlants devant moi, à environ cinquante centimètres du sol sur lequel je suis ventousée. Premier jour. Je suis dans la terre, dessous quelques fleurs jonchées que j'avais pourtant interdites, couronnée de couleurs et arrosées de pleurs. C'est idiot et cruel, car cette boue qui me serre me fait un lit douillet dans lequel je peux enfin dormir sans craintes.
Damien Doumax / Orfaon

* déjà publié en 2009

Twin Peaks / Mystères à Twin Peaks (ABC, 1990)


  • Création : David Lynch et Mark Frost
  • Genre : policier, fantastique
  • Année : 1990
  • passage chaîne française en 1991 sur "La cinq" (chaîne aujourd'hui disparue)
  • 2 saisons : 30 épisodes
    • saison 1 : 1 pilote (90 mn) + 7 épisodes (45 mn)
    • saison 2 : 22 épisodes (de 45 mn sauf le n° 8 qui est de 90 mn)
L'histoire
Un an après le meurtre inexpliqué de Teresa Banks, le FBI enquête sur la mort de la jeune Laura Palmer (Sheryl Lee). Commence alors une minutieuse exploration d'une ville mystérieuse où les habitants ont pratiquement tous quelque chose à cacher, de bizarre, de tordu, d'angoissant, d'absurde, ou de mortel. Bienvenue dans le monde de Twin Peaks !

Développement
La série s'articule autour de l'investigation menée par l'agent spécial Dale Cooper (Kyle MacLachlan) lequel a une sorte de sixième sens : il a des rêves prémonitoires qui lui servent à avancer dans son enquête.
Dale Cooper (Kyle MacLachlan)
La série et le film sont complémentaires même si certains rôles ne sont pas repris par les mêmes acteurs, je pense à la dame à la bûche, Mike (le manchot), ou encore à Donna, qui, dans la série est jouée par Lara Flynn Boyle.
Lara Flynn Boyle
Le film montre très clairement qui est le meurtrier (nous savons donc qui a tué Laura Palmer et nous avons une bonne idée de tous les secrets de Laura). La série s'attache à une foule de caractères, les personnages sont bien plus nombreux, plus complexes et fantastiques, elle permet de nous attacher à une atmosphère qui, sans être inquiétante, est très rapidement teintée de surnaturel. Les personnages deviennent comme des familiers (comme pour toute série), chaque épisode se suit et franchement on a plaisir à voir les mystères évoluer (car il y a bien entendu plusieurs affaires qui se juxtaposent et qui s'entrecroisent). Personnellement, je préfère la série, elle a une atmosphère tout à fait particulière, surnaturelle et élégante, humoristique aussi, incongrue, étonnante, très prenante qui me plait beaucoup (même si vers l'épisode 19, la série perd un peu de son charme je trouve, heureusement que Dale Cooper est encore là !).
J'adore le personnage de Dale Cooper, ses manières, sa gourmandise, son humour, c'est mon personnage préféré, bien entendu.
Le conseil de Dale Cooper : "Every day, once a day, give yourself a present. Don't plan it, don't wait for it, just let it happen. Could be a new shirt, a catnap in your office chair... or two cups of good, hot, black coffee. (Chaque jour, faites-vous un petit cadeau. Il ne faut ni le planifier, ni l'attendre, mais le laisser venir. Ce peut être une nouvelle chemise, une petite sieste au bureau...ou deux belles tasses d'un délicieux café noir et chaud).
la tourte aux cerises, dessert préféré de Dale Cooper 
Je fus une véritable fan (je le suis encore) et je regarde toujours avec plaisir les DVD de mes coffrets
je possède aussi le CD de la bande originale de la série, et le petit livret (le guide du téléfan) qui permet d'avoir un résumé de chaque épisode :

Les vues de l'hôtel et des chutes d'eau sont prises à Snoqualmie (état de Washington)

  • Lien vers ma critique sur le film
  • en anglais : Twin Peaks archive, une mine d'informations sur les coulisses !
  • ici, Twin-Peaks.fr un site en français qui donne beaucoup d'informations (résumés des épisodes etc...que du bonheur pour se faire une petite piqûre de rappel) non mis à jour depuis 2006, certains liens ne sont plus à jour.