19 DEGRES DANS LA MAISON
Je suis plus jeune qu’aujourd’hui, je ne semble pas avoir d’enfants ni de conjoint. J’habite dans une chambre immense, le couvre lit est en velours rouge, devant, un lit d’hôpital est recouvert d’un drap noir avec une forme bizarre et inhumaine allongée dessous, je soulève le drap il s’agit d’une vieille femme (que je dois sans doute autopsier), elle tient une poupée thaïlandaise serrée dans ses bras, une grande poupée de presque un mètre de long, ses yeux peints sont noirs et son costume est bleu nuit. Je dois sortir. Dans ma précipitation, j’oublie mon badge pour pouvoir ouvrir la porte au retour, mais je n’ai pas le temps de m’en occuper. J’arrive dans la salle de spectacle, une grande salle mais il y a très peu de public. Je suis au deuxième rang, il y a au moins 2 mètres entre chaque rangée de sièges. Je rejoins facilement mes deux amies qui sont déjà arrivées. Ce sont des amies que je connais depuis quelques mois, elles sont 70 ans et je dois en avoir autour de 25. Nous nous embrassons. Le spectacle commence. Le chanteur se nomme Zaalee, il est derrière nous dans la salle et nous encourage à entamer une farandole. Fidèle à mes angoisses je refuse, je ne sais absolument pas danser, je m’excuse de ne pas suivre mes copines et prétends prendre des photos officielles pour mon blog. Mon appareil photo est rose et minuscule, le même que je viens de m’acheter. Je prends le temps de faire le point sur le chanteur, je me doute qu’avec l’obscurité de la salle, il faudra le flash. J’entends ma mère qui m’appelle. Sans la regarder, je prends la photo et je me tourne vers elle en lui demandant d’attendre, la prochaine fois qu’elle voudra me parler, que la photo soit prise. Je n’ai pas vu ma mère depuis deux ans (c'est également la réalité : elle vit à 18 000 km de chez moi). Elle semble pourtant rajeunie, son front est très lisse. Elle est assise à côté d’une vitrine qui présente des gâteaux, sans doute le dessert qui sera servi plus tard. Il y a également de grands plats de porcelaine blanche. Les gâteaux sont étranges, en forme de cône, et constitués de haricots rouges éclatés façon pop-corn en pièce montée et saupoudrés de sucre glace pour imiter la neige comme sur les bûches de Noël. Leur structure est extraordinaire et ressemble étrangement aux alvéoles des nids d’abeilles (si Pierre Hermé réalise ce dessert, j'espère qu'il pensera à me donner une part de la recette car c'est moi qui l'ai inventé). Ma mère me demande ce que c’est, je lui réponds que les desserts aux haricots rouges sont excellents, les japonais en raffolent et moi aussi. Zaalee chante des rythmes plutôt africains et entraînants, je m’éclipse sans dire au revoir à personne. Je suis en bas de mon immeuble. J’explique au portier que j’ai oublié mon badge à l’intérieur. Le portier est une jeune femme, elle rit et me demande des nouvelles de mon petit cochon. Je me souviens alors être sortie sans donner à manger à mon cochon (qui doit vivre en liberté dans ma chambre). Je pénètre dans ma chambre sans problème. Je cherche le petit cochon, je l’appelle, il est introuvable. Je m’approche du lit d’hôpital : la forme sous le drap noir semble affaissée, je soulève le drap et constate que le corps est déjà en décomposition, la peau du visage est toute décrochée et tient à peine sur les os de la tête, dessous la peau, il y a une sorte de texture comme des morceaux de coton dermatologique prédécoupé mais gris foncé. Je suis surprise mais ce qui m’intrigue le plus c’est que la poupée thaïlandaise a elle aussi le visage tout décomposé.
Je me réveille lorsque ma fille se glisse contre moi en me disant qu’il fait 19 degrés dans la maison.
Je me réveille lorsque ma fille se glisse contre moi en me disant qu’il fait 19 degrés dans la maison.
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