22 juin 2005

Organe de toi

Je lui ai dit que j'étais d'accord.
OK pour donner tout ce qu'ils voudront bien prendre...
Sur ce qu'il restera de moi.
Je lui ai dit, ainsi il sait ce que j'en pense.
De toute façon je veux me faire brûler.
Partir plus vite en cendres...
Je ne fume pas, je ne me drogue pas.
Je suis en bonne santé...
Quant à lui, je ne sais pas ce qu'il pense...
Il ne veut pas en parler.
Dommage !

18 juin 2005

L'or et la cendre - Eliette ABÉCASSIS


Le sujet
Une terrible enquête sur un meurtre horrible, sur fond de Shoah. Dans l'ombre des personnages, se cache un livre maléfique, et autour d'eux se déroulent les fils meurtriers de l'amour. Un voyage "étourdissant", qui n'a pu que m'emporter dans des réflexions parfois pénibles. Il m'aura fallu deux semaines pour le lire, semaines habitées par des ombres et des images, terribles bien évidemment.

Le verbe
La mémoire coule du plomb dans la blessure plaisante du souvenir et l'empêche de s'évader du monde, de sortir, de se délivrer de sa mortelle étreinte pour se retrouver dans l'illusion de la possession de soi.
Mon complément
Beaucoup de réflexions. Histoire très particulière, mélangeant avec habileté faits historiques, croyances religieuses, secrets et sciences... et duplicité de l'homme.
C'était autre chose. Une reconnaissance que tout est dans l'esprit, que la chair est suspendue à l'âme et que l'âme rêve d'un autre monde. Cela avait un nom. L'amour, c'est le choc des extrêmes, le vide qui s'anime, les forces qui s'attirent, les formes qui s'emboîtent.

05 juin 2005

La confusion des sentiments - Stefan ZWEIG


Le sujet
Ce récit est un poème, la progression nuancée de la relation des protagonistes de l'histoire : un maître et son élève. Relation sur le fil du désir, mentor et arpète, Socrate et disciple. Mince récit, pourtant si dense de mots et d'émotions.

Le verbe
Etant elle-même beauté, la jeunesse n'a pas besoin de sérénité : dans l'excès de ses forces vives, elle aspire au tragique, et dans sa naïveté, elle se laisse volontiers vampiriser par la mélancolie.
Mon complément
Courte nouvelle, lue en l'espace d'une semaine, que j'aurais pu lire en moins de temps, mais que pour une raison obscure, je n'avais pas envie de terminer trop rapidement.
Asile secret de mes souvenirs, où la parole était devenue pour moi magie et où j'avais savouré l'ivresse et le ravissement de l'esprit comme en nul autre endroit, toujours je te vois, à cette heure de l'adieu, et je revois toujours la personne vénérée qui maintenant s'arrache lentement du dossier de son siège et vient au devant de moi, ainsi qu'une ombre.
J'avais envie de faire durer le plaisir de lire, et surtout, je n'avais pas envie d'arriver au bout de cette histoire, folle histoire, admirable histoire d'amour.