

crédit photo de l'auteur
© Josée Lambert
(en page intérieure de ce livre)
Le livre :
Date de Parution : 2009
Editions Pleine Lune
116 pages
Le sujet :
14 brèves nouvelles se succèdent dans ce livre autour d'un même thème : l'enfance et les traces que l'enfance nous donne à suivre pour notre vie future.
Le verbe :
Beaucoup de belles phrases. Parmi mes préférées, citons :
Tu es de ces brasiers inexpliqués de l'enfance.ou encore :
(p 27)
Je me demande si les gens se parlent parfois, malgré la distance. De son vivant, il y avait si peu de mots entre nous. Je me demande si les gens se parlent à travers leurs rêves. Je ne sais pas mais l'idée me plaît parce qu'il y a ces bateaux, le ciel et l'océan autour, invisible, ces couleurs sur lui et parce qu'il fait beau et froid.(p 45)
Mon complément :
C'est en lisant un billet sur le blogue canadien Clavier tempéré de Lucie Renaud que j'ai eu très envie de lire ce livre. Et avant que j'ai pu me rendre à la librairie du Québec (30, rue Gay Lussac 5 è arrondissement Paris), Lucie me l'envoyait :

Et la surprise ne s'arrête pas à la découverte du livre lui-même mais se poursuit avec la lecture de la prose subtile de Morgan Le Thiec, une auteure (les canadiens utilisent le féminin et j'aime bien cette orthographe moi aussi) qui me touche beaucoup.
Ce recueil est une sorte d'autopsie de l'enfance, je m'explique : lorsque celle-ci s'achève (si elle se termine un jour) que nous laisse t'elle à observer ? Que découvre t'on en décortiquant la dépouille de nos jours anciens ? Que dépose l'enfance en nous telle une couche de limon qui nourrira notre vie d'adulte, quels secrets restent enfouis au plus profond de notre être qui déterminera notre destinée, qui orientera nos choix, comme le ferait un caillou, une branche au millieu d'un cours de rivière.
C'est ce qu'explore Morgan Le Thiec dans ces 14 courts récits, qui mettent en avant des hommes, des femmes, meurtris, blessés, déséquilibrés par un souvenir, un poids qu'ils n'ont jamais pu oublier ou déposer en chemin.
Certaines histoires font venir les larmes, d'autres sont un peu plus légères et nous prenons de la distance avec le personnage principal, mais à chaque fois, il reste une constante : la délicatesse d'écriture. Et aussi le thème le plus cher à mes yeux : la vie est bien fragile, un rien peut venir la perturber et broyer les rêves que nous aurions pu faire.
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