
Le livre
Titre original : The uncommon reader
Date de parution : 2007
Traduction française par : Pierre Ménard
Editions Denöel / Folio
110 pages
Le sujet
Voulant faire taire ses chiens qui se mettent à aboyer à cause du bibliobus garé dans l’arrière cour des cuisines du palais, la Reine Elisabeth découvre la lecture grâce à Norman, un aide aux cuisines qui devient son tabellion, c’est à dire son officier assistant littéraire.
Le verbe
Elle notait désormais en marge de ses lectures des commentaires fréquents (et plus assurés), appliquant à ce qui relevait peu ou prou de la critique littéraire la même droiture qu’aux autres secteurs de sa vie. Ce n’était pas une lectrice indulgente et elle aurait souvent aimé avoir les auteurs sous la main pour les morigéner.
« Serais-je la seule, nota-t-elle un jour, à souhaiter avoir une conversation sérieuse avec Henry James ? »
« Je comprends fort bien pourquoi le Dr Johnson bénéficie d’une telle estime, mais la plupart de ses propos sont aussi cauteleux qu’obtus. »
Un jour, à l’heure du thé, elle était en train de lire un ouvrage d’Henry James lorsqu’elle s’écria soudain :
- Allons donc ! Un peu de nerf bon sang !
La domestique qui s’apprêtait à enlever le plateau du thé balbutia :
« Excusez-moi, Madame » et s’éclipsa sur le champ.
- Mais non, Alice, dit la reine en se levant pour la rappeler. Je ne m’adressais pas à vous.(p 54)
J'ai lu ce livre grâce à Malice qui me l'a offert et c'est vrai, sans cela je ne l'aurais peut-être pas lu si tôt après la vague de billets qui a surgit sur les blogs de lectures à son propos.
Les avis ne sont pas unanimes, personnellement, j'ai adoré ce livre que j'ai trouvé très drôle, intelligent, même si le personnage de la reine n'est pas très crédible : elle me parait bien trop aimable et courtoise vis à vis de ses sujets, mais comme je n'ai pas l'honneur de connaître la reine Elisabeth ni ce qu'elle pense vraiment, j'ai trouvé le décalage ou les conjectures de son comportement très amusantes.
J'ai trouvé très touchant le portrait de Norman, l'aide cuisinier promu au rang de "mentor" littéraire avant d'être évincé du palais par jalousie. La reine est dépitée par son départ car il y a entre eux une belle connivence. Et j'ai été très satisfaite lorsque la reine retrouve son ancien assistant et sanctionne l'homme qui a osé se débarrasser de son cher Norman.
Alan Bennett brosse le portrait des lecteurs, des auteurs et de la manière dont les non-lecteurs perçoivent les lecteurs en série : comme des bêtes de foire un peu fous. C'est très drôle, souvent très vrai, en tout cas je partage avec lui de nombreux points de vue.
J'ai trouvé très touchant le portrait de Norman, l'aide cuisinier promu au rang de "mentor" littéraire avant d'être évincé du palais par jalousie. La reine est dépitée par son départ car il y a entre eux une belle connivence. Et j'ai été très satisfaite lorsque la reine retrouve son ancien assistant et sanctionne l'homme qui a osé se débarrasser de son cher Norman.
Alan Bennett brosse le portrait des lecteurs, des auteurs et de la manière dont les non-lecteurs perçoivent les lecteurs en série : comme des bêtes de foire un peu fous. C'est très drôle, souvent très vrai, en tout cas je partage avec lui de nombreux points de vue.