suivi de Flipper, 1973 - 1980
Ecoute le chant du vent - 140 pages
Un étudiant passe son temps avec un autre jeune surnommé "le Rat" dans un bar tenu par un chinois où ils boivent des bières et mangent des frites tout en philosophant sur la vie et l'amour et en écoutant des disques de rock américain. Un matin, il se retrouve allongé à côté d'une jeune femme qu'il a trouvé la veille saoule et sans connaissance et qu'il a ramenée chez elle ; elle le chasse. Peu de temps après, le narrateur la reconnaît à sa main à laquelle il manque le petit doigt, elle est vendeuse dans un magasin de disques. Le "Rat" est un jeune homme riche qui a coupé les ponts avec sa famille et qui a décidé d'abandonner ses études pour devenir écrivain.
Le Rat continue d'écrire des romans. Chaque année à Noël, il m'en envoie plusieurs copies. L'an dernier, c'était l'histoire d'un cuisinier travaillant à la cafétéria d'un hôpital psychiatrique. Il y a deux ans, une comédie tirée des Frères Karamazov. Fidèle à ses habitudes, il n'y a jamais de scène de sexe et aucun des personnages ne meurt.
La première page, en papier japonais, porte toujours la mention :
"Happy birthday", et puis "White Christmas".
Parce que mon anniversaire est le 24 décembre. (p.145)
Le Rat continue d'écrire des romans. Chaque année à Noël, il m'en envoie plusieurs copies. L'an dernier, c'était l'histoire d'un cuisinier travaillant à la cafétéria d'un hôpital psychiatrique. Il y a deux ans, une comédie tirée des Frères Karamazov. Fidèle à ses habitudes, il n'y a jamais de scène de sexe et aucun des personnages ne meurt.
La première page, en papier japonais, porte toujours la mention :
"Happy birthday", et puis "White Christmas".
Parce que mon anniversaire est le 24 décembre. (p.145)
Flipper, 1973 - 172 pages
Le même personnage travaille désormais en freelance avec un associé dans la traduction de petits textes. Perdu dans ses souvenirs, il se met en tête de retrouver un flipper, le Spaceship avec lequel il a fait de nombreuses parties.
Tu ne vas pas faire une partie ? demanda-t-elle.
Non, répondis-je.
Pourquoi ?
Mon meilleur score, c'était 165 000 points. Tu t'en souviens ?
Bien sûr que oui. C'était aussi mon meilleur score.
Je ne veux pas le trahir.
Elle ne répondit rien. Seules ses dix lampes bonus continuèrent à clignoter. Je fumais ma cigarette en fixant mes pieds. (p.309)
Parus respectivement en 1979 et 1980, le lectorat français découvre les deux premières romans de Haruki MURAKAMI en 2016 avec les éditions Belfond ; l'auteur indique dans la préface son rapport à l'écriture et comment elle est venue s'incruster dans son quotidien. Dans les deux récits, l'auteur met en scène "le rat", qui n'est peut-être qu'un autre lui-même, étrange et paradoxal. Le "rat" apparaît encore dans le titre suivant "La chasse au mouton sauvage" (1982) formant ainsi une trilogie littéraire. Murakami est l'un de mes auteurs préférés, son style est pour une moi une source de bienfaits ! Introspections et évidences se succèdent au fil des pages, on se reconnaît forcément.
Écoute le chant du vent suivi de Flipper, 1973 de Haruki Murakami, romans sortis en français en 2016, traduit du japonais par Hélène Morita, éditions Belfond.