[JIACO] Un autre tour de train
Ce soir, une fois n'est pas coutume, je rentre à la maison avant 19 heures. La clef à peine sortie de la serrure, j'annonce "c'est moi" (bien sûr, qui d'autre ?). Je suis heureuse. D'être au chaud, enfin, de poser mon sac, un gros sac, du genre sac de voyage car je n'aime pas trimballer plusieurs sacs, j'ai trop peur d'en oublier un dans les transports en commun, tête absente que je suis parfois. Le trousseau de clefs à peine posé, je me déchausse dans l'entrée, j'ôte mon armure, étole, parka des bords de mer, appréciable dans les attentes au gré des vents-courants d'air. D'un coup d'oeil, je vérifie que la table est mise, sinon cela me fiche le bourdon.
Puis ma fille, l'ingrate :
- Oh non ! Déjà ?
Ouais, je comprends que "Naruto" n'est pas fini, et que mademoiselle va nous faire sa crise.
Zen. Je rétorque :
- Quoi ? Tu veux que je reparte faire un tour ?
- Oui, vas refaire un autre tour de train.
Charmant. Mais cela me fait rire. Je sais, je ne suis pas une mère normale. Je sais. Je suis fatiguée. Je ne veux pas me prendre la tête. Je sais de plus qu'elle ne le pense pas. N'empêche. Soupir.
Et puis la question rituelle.
- As-tu apporté du pain ?
- Oui, j'ai promis ce matin.
Aparté. Je tiens à écrire que j'ai acheté ce soir le pain à Paris, dans une vraie boulangerie, du pain qui sent bon le levain, pas du pain blanc, anémié du marchand de pain voisin, pratique certes, mais pas donné. 85 cents la simple baguette (quand il en reste !) ou bien 1 euro 10 pour celle pompeusement appelée "tradition", qui n'a de traditionnel que le nom.
Je sors la baguette de mon sac (de voyage et de courses donc) et je la pose sur la table.
Alors comme cela, tu veux que je refasse un autre tour de train ? Mortifiée je suis au fond de moi. Un tour de train, c'est presque 2 heures. Aller. Avec le retour, on double. Surtout le soir, les trains se font plus rares. Un tour de train. Si je repars, je serai de retour avant minuit.
Un tour de train comme on monte dans un manège, peut-être. Un manège (parfois) désenchanté.
Puis ma fille, l'ingrate :
- Oh non ! Déjà ?
Ouais, je comprends que "Naruto" n'est pas fini, et que mademoiselle va nous faire sa crise.
Zen. Je rétorque :
- Quoi ? Tu veux que je reparte faire un tour ?
- Oui, vas refaire un autre tour de train.
Charmant. Mais cela me fait rire. Je sais, je ne suis pas une mère normale. Je sais. Je suis fatiguée. Je ne veux pas me prendre la tête. Je sais de plus qu'elle ne le pense pas. N'empêche. Soupir.
Et puis la question rituelle.
- As-tu apporté du pain ?
- Oui, j'ai promis ce matin.
Aparté. Je tiens à écrire que j'ai acheté ce soir le pain à Paris, dans une vraie boulangerie, du pain qui sent bon le levain, pas du pain blanc, anémié du marchand de pain voisin, pratique certes, mais pas donné. 85 cents la simple baguette (quand il en reste !) ou bien 1 euro 10 pour celle pompeusement appelée "tradition", qui n'a de traditionnel que le nom.
Je sors la baguette de mon sac (de voyage et de courses donc) et je la pose sur la table.
Alors comme cela, tu veux que je refasse un autre tour de train ? Mortifiée je suis au fond de moi. Un tour de train, c'est presque 2 heures. Aller. Avec le retour, on double. Surtout le soir, les trains se font plus rares. Un tour de train. Si je repars, je serai de retour avant minuit.
Un tour de train comme on monte dans un manège, peut-être. Un manège (parfois) désenchanté.
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