[JIACO] 20 ans après, prendre le temps

 


J'ai souvent eu l'envie de marquer le passage d'une année supplémentaire à mon blog que j'ai créé il y a maintenant plus de 20 ans, le soir du 2 octobre 2004, et à chaque fois, j'ai été fière du "chemin" parcouru et de la portée de mes mots. L'écriture ayant toujours été ma compagne, j'ai toujours grand plaisir à ressentir l'émotion des phrases et je m'impatiente désormais devant l'insuffisance des contenus que je regarde et qui pourtant obtiennent plus de vues que n'importe quel texte pourtant martelé avec la précision d'un orfèvre des lettres.

J'ai remis en service il y a quelques mois mon compte instagram "pro" pour tenter d'amener mes "amis" sur mes blogs afin qu'ils puissent lire en meilleure qualité et avec souvent des illustrations et quelques digressions et j'ai été surprise de constater que, si les réactions sur instagram avaient bien lieu (♥ ou commentaire), je n'avais aucune visite supplémentaire sur les articles mis en ligne et ce, que ce soit sur ce journal, les lectures en contrepoint ou les carnets de cinéma et fictions ; alors qu'en déduire ? 

Comme les vieux, je suis forcée d'écrire "c'était mieux avant" car c'est la vérité : avant on prenait le temps de lire, on ne passait pas son temps à faire défiler des images plus ou moins floues sur lesquelles on se croit obligé de double-cliquer histoire de dire "j'ai vu" ; mais voir c'est sentir, ressentir, réfléchir, rebondir.

Je viens de faire beaucoup de rangement dans mes liaisons heureuses (dans la marge de ce blog ou dans celle des lectures en contrepoint) mais aussi sur le site des liens utiles et cela était nécessaire car lorsque je trouve des pépites, j'ai envie de les partager. Travailler sur informatique est une activité ingrate et pratiquement invisible mais elle est gratifiante dans la mesure où elle n'est pas vaine. C'est ce que je ressens ici ou ailleurs et si je mets des heures à écrire un résumé, un ressenti, une histoire et que très peu de lecteurs en prennent connaissance, le plaisir est bien là, intact, me touchant l'âme si ce n'est l'égo.

Alors que je retrouve des "amis" de blogs perdus de vue, j'ai eu aussi la tristesse d'en avoir perdu en 20 ans : MarieL, Coumarine, Lucie Renaud du Canada qui venait me voir à chaque fois qu'elle était en France) ; la mort de ces personnes m'a autant touchée que si je les avais côtoyé régulièrement dans la vraie vie. Vous le savez déjà, j'ai longtemps participé à des sites d'écriture et c'est ainsi que j'ai fait des rencontres de personnes qui, comme moi, apprécient les bons mots et se méfient de l'éphémère, et ces amies là étaient fidèles dans les échanges.

La plupart de mes blogamis sont passés sur instagram et je les suis toujours avec plaisir et je lis et commente la plupart de leurs publications car, de qui attendre une réaction si ce n'est de nos familiers n'est-ce pas ?

Voilà 20 ans que j'écris avec plus ou moins de régularité mais je ne veux rien m'imposer (je pense à l'instant à ces influenceurs qui s'expriment sur le rythme de leurs publications et j'avoue que cela m'horripile car il n'ont de comptes à rendre à personne de mon point de vue).

20 ans c'est le temps possible d'une génération, mon fils a 21 ans et je retrouve dans mes écrits ce qu'il m'a inspiré : je suis attendrie, si ce mot à encore un sens, une essence, et j'ai encore plus de velléité à écrire dans mon journal ce qui impacte ma vie.

Pour finir, je suis heureuse d'avoir retrouver ce matin "ma Fuli" (Elizabeth Legros Chapuis) qui est là depuis le début et dont je parle dans la page de présentation, et que je viens de retrouver dans les fragments qu'elle veut bien laisser.



illustration : Nicolas Zadounaisky


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