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Affichage des articles du avril, 2025

[JOURNAL] Arrêt de la ligne en votre défaveur

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Coup de gueule Hier après-midi j'étais dans le bus de la ligne 96 à Paris, profitant tranquillement du trajet entre la rue de Rivoli et la gare Montparnasse après une journée de déambulations dans le Marais quand le chauffeur nous a indiqué au niveau de la place Saint-Sulpice que nous étions "Terminus tout le monde descend" pour cause de tournage de film. Tout le monde était assez interloqué et contrarié car rien n'indiquait quelques minutes auparavant que nous serions ainsi bloqués. Le chauffeur a indiqué que la poursuite devait se faire en métro car aucun autre bus ne desservirait la gare. Les voyageurs munis de valises et d'autres se sont effectivement dirigés vers la bouche de métro toute proche (ligne 4) qui dessert Montparnasse, quant à moi j'ai décidé d'y aller à pieds. Sur la rue de Rennes, lorsque je voyais des personnes attendre aux abris bus, je leur expliquais que les bus ne passaient plus : en effet ils ne semblaient pas au courant car certain...

[JOURNAL] Les derniers livres de la bibliothèque

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Pour clore cette série d'écriture quotidienne du défi d'avril 2025 , je présente les derniers livres qui resteraient dans ma bibliothèque si je devais n'en garder que six ; vous pourrez accéder à mon résumé et avis en cliquant sur la couverture du livre qui mèneront soit à mon site littéraire général "Lectures en Contrepoint", soit aux sites que je consacre à mes auteurs favoris "Yoko Ogawa" et "Jim Harrison". Du côté de chez Swann - Marcel PROUST Le guépard - Giuseppe TOMASI DI LAMPEDUSA Le grand Meaulnes - ALAIN-FOURNIER La marche de Mina - Yoko OGAWA La Trilogie new-yorkaise - Paul AUSTER La route du retour - Jim HARRISON   illustration : Félix Vallotton "La bibliothèque"

[JOURNAL] Retrouver le sommeil

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Pendant plusieurs années je n'ai pas pu m'endormir "normalement", et j'ai fini par trouver une solution sans prendre de médicament. Pourquoi ? Parce que je ne pouvais pas parler de mon problème. J'ai cherché comment me détendre, comment retrouver le sommeil naturellement car je ne voulais pas d'une solution provisoire et chimique. Un jour j'ai entendu parler de la couverture de gravité (ou couverture lestée) et après avoir pris quelques renseignements j'ai fini par en commander une. J e peux affirmer que cette solution m'a sauvée, associée à une technique très simple d'endormissement basée sur la respiration profonde. Ensevelie sous ma couverture très lourde, j'étais installée dans un cocon rassurant qui repoussait toutes les réflexions sur les évènements passés ou ceux à venir qui me tarabustaient. Désormais je n'ai plus besoin de la couverture car mes soucis, qui étaient exclusivement dus au travail, ont disparus lorsque j'ai ...

[PATRIMOINE] LE MUSÉE MARMOTTAN MONET

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La première fois que je suis allée au Musée MARMOTTAN MONET c'était en 2010 avant de quitter la métropole pour la Nouvelle Calédonie et j'avais été fort déçue que les photographies étaient alors interdites mais ce n'est plus le cas. Tout le monde a son téléphone en main désormais pour photographier tout et n'importe quoi. J'ai moi-même pris quelques souvenirs à des fins d'illustrations du site et pour partager avec ma famille. Après avoir vu l'exposition actuelle sur Eugène Boudin , j'ai pris le temps de visiter les autres pièces du musée qui présentent l'exposition permanente avec les tableaux de Monet, Morisot, Manet. Si le monde était bien trop dense dans l'expo temporaire il était bien plus agréable de déambuler dans le reste du musée. Je trouve malgré tout que les gens sont généralement sans gène : ils parlent à voix haute comme s'ils étaient seuls, ils bousculent sans faire attention, et les enfants sautent partout sans être repris pa...

[JOURNAL] La lune dans le caniveau

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L a Lune allume un espoir A ussi loin que je puisse regarder L ’appel du cœur repousse U ne ombre glisse en douce N imbant le lisse étang devant E t tes mots me glacent le sang D oucement tu allumes mon cœur A lors que je respire ton odeur N ul ne sait si je vais te suivre S i je me lèverai dans ton désir L a Lune éclaire nos regards E spérant un souffle d’espoir C e que tu caches dans tes absences A grippé aux étoiles lointaines N oires comme le caniveau de ma peine I l me faudra cent ans pour filtrer ce silence V ivre tant d’heures sans te retrouver E nvoie moi cet ange qui me trouvera A u pays de l’étoile du matin U ne de mes nouvelles adresses 10/12/2005 (un jeu littéraire pour les impromptus) illustration : Pauline Iakovleva (via unsplash.com)

[JOURNAL] Les librairies indépendantes

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Hier c'était la journée des librairies indépendantes. Comment l'ai-je su ? Je l'ai lu dans mon fil d'actualités sur un blog littéraire américain car oui, il n'y a pas qu'en  France, Belgique, Suisse et qu'au Luxembourg que l'on  célèbre les librairies indépendantes !  Que dire de ce logo : il est gai, il est génial !  J'ai cherché celui de cette année en France  mais c'est d'un triste ! Ce n'est pas cette affiche qui représente l e plaisir de la lecture !   affiche journée de la librairie indépendante en France édition 2025 Ma l ibrairie indépendante est la  Librairie Le Pavé du Canal , j'y allais souvent autrefois, maintenant un peu moins car je fréquente la médiathèque et je me fais offrir les livres neufs pour des évènements particuliers mais si je cherche un livre à offrir, c'est là que je vais. Ce que j'aime dans cette librairie c'est l'espace, la présentation des livres, ils ont également un grand coin jeunesse q...

[EXPO] EUGÈNE BOUDIN LE PÈRE DE L’IMPRESSIONNISME : UNE COLLECTION PARTICULIÈRE

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Si le nom de Monet ne laisse aucun doute quant au style de peinture qu'il a laissé au patrimoine français, qui se souvient de Boudin ? Ce fut pourtant son maître et la postérité a retenu le nom de l'élève qui rend hommage e n affirmant « Je dois tout à Boudin ». Profane en la matière j'avoue moi aussi n'avoir jamais prêté attention à son nom mais dorénavant je me souviendrai de lui car l'exposition (en cours jusqu'au 31 août 2025) propose 80 tableaux qui nous  font voyager de la Normandie au midi.  Bretagne, Bordeaux, Belgique, Pays-Bas : Boudin est partout où se trouve l'inspiration et l'emploi, cherchant la reconnaissance de ses pairs notamment lors des expositions organisées alors.  Il fut l'un des premiers à peindre sur le motif, entendez par là peindre dehors et pas dans un atelier. Il résulte des tableaux, certains de grandes dimensions, dans lesquels on peut voir - avec de d'imagination -  bouger les nuages.  Une petite vidéo du musée : ...

[JOURNAL] Le bouquet

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Si l'on passe devant cette toile on voit bien sûr la robe jaune très présente, mais en approchant du cartel on peut lire bien plus qui n'est pas forcément évident au néophyte : dans cette toile le peintre a réuni trois genre : paysage (sur le mur), portrait (la femme), et nature morte (le bouquet). Un guide vous indiquerait que Félix Vallotton, puisqu'il s'agit de lui, démontre tout son talent et c'est vrai qu'en observant tous les détails, les ombres, les couleurs assez vives, il faut se projeter dans l'atelier du peintre pour sentir l'odeur du bouquet, entendre le glissement de la robe sur la commode, et peut-être aussi la respiration de cette inconnue. Parfois, un simple tableau montre bien plus que ce que l'on voit : il montre aussi ce qu'on est prêt à voir.   illustration : Félix Vallotton, femme au bouquet, photo personnelle prise au Petit Palais au début du mois

[JOURNAL] Arrêt immédiat du train

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Je me souviens de ce jour où je descendis deux à deux les marches jusqu'au quai car le train arrivait. Cette précipitation n'avait pas suffi et lorsque je touchais le niveau du quai, les portes se refermaient en glissant sur une sonnerie stridente : Tut-tut-tut-tut-tut... J'étais à la hauteur du conducteur qui m'invita à entrer dans la cabine de pilotage jusqu'à la prochaine station en voyant ma déception. Inquiète mais curieuse, je ne perdis pas de temps à cogiter et me hissais à ses côtés. Il n'était pas avare d'explications, tout fier je suppose d'avoir une passagère inattendue (et sans doute interdite par le règlement). Devant nous plusieurs cadrans mécaniques affichaient vitesse et divers niveaux à surveiller, le train glissait tranquillement tandis que le conducteur devait appuyer régulièrement sur une pédale manuelle sans cela le système de sécurité se déclenche automatiquement entraînant l'arrêt immédiat du train. Je descendis à la station su...

[JOURNAL] La chambre à soi

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Le bonheur d'avoir une chambre à soi. Une pièce parfois invisible car les murs sont des obstacles entièrement inventés, le résultat d'un nombre incalculable de fils tissés depuis longtemps et qui finissent par se superposer en une toile fragile qui se referme autour de toi. Une chambre qui cultive les émotions comme d'étranges mots qui viennent se déposer comme des papillons sur un cahier immaculé et à la lueur de ton coeur ils y laissent des traces. Ce sont d'anciennes conversations dont l'écho s'était perdu et qui reviennent dans la chambre que tu as préparé comme la mère de n'importe quelle espèce prépare un nid. Rien n'est plus mystérieux que cette épaisse tranche hétéroclite, mille feuilles qui pourraient ressembler à un tas informe à des yeux ignorants mais que tu connais parfaitement. Tu as la clé de cette chambre où tu trouves parfois refuge comme dans un musée. Tu retrouves les repères sans les dates, les blocs imposants que tu n'as pas pu p...

[JOURNAL] Mimi en mon absence

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Que fais-tu Mimi en mon absence ? Au départ tu penses que je vais revenir et tu as raison. Mais le jour disparait et les volets se ferment automatiquement. Tu restes seul dans la grande maison. Soudain la clé tourne et la porte s'ouvre sur le dehors mais le temps de descendre de ton lit douillet, la dame de compagnie est arrivée. Tu l'as déjà vue, elle vient te donner à manger et vérifier le niveau d'eau fraîche dans ton gobelet. Car depuis tout petit tu bois au verre. Tu vas dormir et demain est pareil, l'attente, les fantômes de nos mains sur ton pelage si blanc. Tu voudrais sortir mais les consignes sont strictes. Pas de jardin tant que je ne suis pas à la maison, prête à intervenir en cas de bobos. Car souviens toi, tu t'es déjà battu et tu as été mordu. Que fais-tu Mimi en mon absence ? Tu vas dormir encore. La clé tourne et la porte s'ouvre. Oui c'est moi je suis de retour ! illustration : Tatiana Struchkova

[JOURNAL] Dans l'ombre du fantastique

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Charles Nodier que j'ai découvert très récemment en visitant la bibliothèque de l'arsenal était un écrivain de la fin 18è-début 19è qui s'était spécialisé dans les récits fantastiques comme Guy de Maupassant (Le Horla). Je suis en train de découvrir quelques un des ses romans et dans la même lignée, je vous propose la découverte de trois livres fantastiques, pas forcément connus car ce genre ne me semble pas très prisé de nos jours, mais d'une grande qualité de style : l'irlandais Joseph Sheridan Le Fanu (1814-1873) m'a donné la chair de poule avec  Le mystérieux locataire  (et autres histoires d'esprit forts) et il mérite d'être redécouvert ; l'américain Michael McDowell (1950-1999) nous offre un roman terriblement satisfaisant avec Lune froide sur Babylon   ; le britannique d'origine japonaise Kazuo Ishiguro (né en 1954) a écrit LE LIVRE que j'aurais adoré écrire et auquel je repense souvent sur un sujet très actuel : Auprès de moi toujour...

[JOURNAL] Grand feu

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Allume un grand feu car je vais partir très loin je ne voudrais pas perdre ta trace allume un grand feu que je le voie de loin… Allume un grand feu pour que je te retrouve le temps n’est pas un ami il nous sépare je ne reviendrai pas si tu n’allumes pas ce grand feu pour moi ! Out of Africa. "Grand feu", 16 juin 1991, poème dans mon recueil  Entre Venise et Bruges hommage au roman de Karen Blixen "Une ferme en Afrique" J’ai maintes fois vu des girafes arpenter la plaine, avec leur grâce incomparable, quasi végétative, comme s’il ne s’agissait pas d’un troupeau d’animaux, mais d’une famille de rares fleurs colossales, tachetées et montées sur de hautes tiges. (p.30,  La ferme africaine, Karen Blixen ) Adieu, adieu. Je vous souhaite de mourir en route, mais de mourir toutes les deux, pour que l'une de vos nobles petites têtes qui se découpent maintenant par-dessus le bord de la caisse dans le ciel bleu de Mombassa ne se retrouve pas seule, à regarder de droite à g...

[JOURNAL] Le lapin blanc de Pâques

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La mémoire joue de drôle de tours à qui s'en sert peu souvent. Il me semble que c'est le lapin blanc qui cachait les oeufs de Pâques dans le jardin de mes parents. Avec ma soeur nous partions avec notre panier en trouver le plus possible, ils étaient gros de la taille d'un oeuf et bien dissimulés. Au bout de quelques minutes, nous revenions fières de notre récolte et mes parents veillaient à répartir la quantité si l'une de nous en avait trouvé plus. Il est très étrange que j'ai longtemps cru à cette féérie. illustration : Le Titien " La Vierge au Lapin"

[JOURNAL] La fin du carnet d'un voyage intérieur

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Hier c'était le dernier jour d'écriture dans mon carnet d'un voyage intérieur   dans lequel j'ai écrit régulièrement mais pas quotidiennement sur un laps de temps de 365 jours. En regard de la dernière page écrite j'ai collé cette carte postale achetée l'année dernière lors de ma visite au musée Jaquemart André .  J'ignore à quel moment je relirai ce carnet, dans 10 ans, dans 5 ans, ou peut-être jamais ! Je vais glisser le carnet dans une enveloppe non scellée ; je ne veux pas programmer une capsule temporelle, la vie est assez contrainte pour se rajouter des carcans ! Aujourd'hui, je fête mes 61 printemps ! illustration : Le Dominiquin 'Sibylle de Cumes'

[PATRIMOINE] BNF Visite guidée du musée : chefs d'œuvre et trésors des collections à la BNF Richelieu

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J'ai déjà visité le musée toute seule mais cette fois, j'avais réservé pour une visite guidée et c'est vraiment intéressant car on apprend bien plus de choses que de lire les cartels et on peut poser des questions. Je recommande donc ce type de visite qui dure 1 heure 30 , alors bien sûr on ne passe pas tout en revue car il y a de nombreux objets de collection : la conférencière insiste - comme le titre l'indique - sur les chefs d'oeuvre et trésors mais il est tout à fait possible de poser des questions sur d'autres objets qui attirent notre regard et intérêt. photos prises dans la galerie mazarin Le plus : échanges avec le conférencier et les autres visiteurs, c'est toujours agréable Le moins : c'est peut-être un peu long pour les personnes âgées Le prix : c'est 15 € la visite guidée et l'accès au musée (qui coûte normalement  10 €) Pour ceux qui ont la carte annuelle "lecture/culture" (mon cas) la visite est à 5 € photo d'entr...

[EXPO] Apocalypse Hier et demain

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Contexte Sur la proposition de mon amie Alice (qui tenait le blog " les livres de Malice " encore en ligne mais désormais remplacé par son compte instagram :  @alicetheaudiere ) et incitée par l'article de mon autre amie  Elizabeth sur le site de l'APA , je suis allée voir l'expo APOCALYPSE à la BNF "François Mitterrand" (que j'appelle BNF Tolbiac). Un mot sur le site Il se trouve que j'ai vu construire le site de loin car à l'époque j'habitais à Choisy-le-Roi et que je prenais le RER C pour aller travailler à Paris : j'ai vu au fil des années s'élever les tours, un jour je suis même allée en "reconnaissance" mais je n'étais jamais entrée dans les lieux qui sont gigantesques, j'en reparlerai prochainement. L'exposition Alors déjà, du livre de l'apocalypse je ne sais rien (et je suis assez imperméable au récit de catastrophe, de prémonitions etc...) mais cela n'a pas d'importance car le circuit pré...

[JOURNAL] Quand tu partiras

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Les rivières n'ont pas tes yeux les champs n'ont pas tes cheveux L'océan n'a pas ton cœur La campagne n'a pas tes fleurs Je n'ai même pas d'amour A te garantir pour toujours. Mes colères sont sans raison Mon regard a des visions Mon cœur est ouvert à tout Le tien est trop jaloux Je n'aurai pas assez de voix Pour te retenir quand tu partiras. Je me noierai dans les rivières Je veillerai dans les bruyères Caressant l'onde florale Dans mon cœur j'aurai mal Je n'aurai pas d'autres souvenirs Quand tu partiras le chagrin va venir. "Quand tu partiras", 6 avril 1982, extrait du recueil Clefs providentielles  illustration : Maria Lizaso

[JOURNAL] Manifestations contre LVMH

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Coup de gueule Ce matin j'étais dans le bus lorsqu'on a croisé des activistes au niveau du Palais-Royal qui manifestaient contre LVMH sur le sujet du commerce de la fourrure, et bien entendu contre le massacre des animaux. Moi aussi je suis contre le massacre des animaux !!! Mais est-ce la bonne manière de protester ? Je ne comprends pas comment fonctionnent ces gens. Décider de bloquer la circulation déjà bien pénible pour tous ceux qui doivent travailler et arriver à temps. Je tire mon chapeau bien bas aux chauffeurs de bus, car ils passent dans des endroits terriblement étroits avec tous les travaux actuels dans Paris et les voitures garées "à la va-comme-je-te-pousse" en pleine voie. Témoin de cette scène j'ai senti en moi un sentiment d'impuissance et de colère, j'avais envie de leur dire d'aller "se faire voir" ailleurs, de leur demander d'arrêter d'importuner les gens avec leurs revendications sur une voie publique car ce n...

[JOURNAL] La mare aux rocailles

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Il faisait très chaud cette année-là, et mes amies et moi jouions au bord du petit bassin naturel derrière la maison des Georgeon avant de décider d'y entrer. L'eau était limpide : on pouvait apercevoir les poissons qui tournaient en rond au fond dans les rocailles, nous avions de l'eau jusqu'à la taille et nous marchions avec précaution pour ne pas s'écorcher les pieds sur les arrêtes des cailloux. Nous riions aux éclats comme le font les enfants soumis à la joie, nos corps ne flottaient pas encore car nous entrions dans l'eau adagio, l'eau était froide et c'est notre bravoure qui nous donnait la force de rester sur la pointe des pieds. Puis nous nous lançâmes dans le bassin comme des grenouilles, avec des petits cris de surprise et d'euphorie, l'eau nous recouvrait jusqu'au cou. Le long de mes jambes, je sentais l'onde des poissons me frôler et je hurlais imaginant qu'un monstre m'enroulait comme un pilotis. Mes amies étaient co...

[JOURNAL] La petite fille à l'imagination infinie

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C'est lors des séjours à la campagne, dans cet environnement à apprivoiser à chaque vacance, que j'ai développé un sens démesuré à l'invention et à la tragédie. J'endossais une nouvelle identité, je me donnais un nouveau prénom, et j'inventais des histoires avec des amis imaginaires. Disposant (dans mon souvenir) d'une grande liberté d'action dans la mesure où ma tante savait où je me trouvais, j'organisais des ventes de sirop à base de peinture, je faisais des gâteaux de terre patiemment tamisée de toutes les couleurs, j'arrosais les fleurs au crépuscule. Tant que mes amies n'étaient pas encore arrivées, j'allais jouer dans le bûcher dont j'aimais l'odeur du bois sec mélangée à celle du foin qui séchait dans le grenier. J'avais sélectionné quelques livres de jeunesse qui m'enchantaient et qui me faisaient parfois peur. Lorsque mes amies Anne et Isabelle arrivaient enfin, nous jouions à la colonie de vacances et nous partions ...

[JOURNAL] Les kataras

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Ne cherchez pas sur internet la signification de katara vous ne la trouverez pas. Mais je vais vous raconter comment je possède l'un d'entre eux. Christine fait partie de ces blogamis (elle possède un grand nombre de blogs "éteints" comme elle dit, voir la fin d'article) et nous étions à la même période en Nouvelle-Calédonie, pourtant nous ne nous sommes jamais rencontrées. J'avais eu un coup de coeur pour ses kataras (écorces de cocotiers peintes) exposés au centre Tjibaou et j'en avais parlé sur mon blog de "métro-expat" (Sur les traces de Cook). Christine m'a gentiment expédié un katara que je garde précieusement près de moi dans mon espace de travail (écritures sur papier et ordinateur) et lorsque je lève les yeux, je le vois et aussitôt je ressens de la joie mais aussi un peu de tristesse de cette époque vécue comme une parenthèse. Le livre de Christine : mon avis en cliquant sur l'image Le profil de Christine  et ses blogs "éte...

[JOURNAL] Hanter les blogs abandonnés

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Les blogs sont comme des maisons : on s'y réfugie, on en fait un cocon, on se confie, on fait des connexions. Et puis un jour il se passe quelque chose, une disparition. Parfois attendue, la maladie qui progresse. Parfois soudaine, un moment de faiblesse. Désaffection des mots qui soulagent, se replier ailleurs devient la conclusion à cet étrange voyage. Il reste alors des blogs arrêtés comme une pendule cassée qui affiche une date antérieure à l'année en cours, parfois même au-delà de dix ans. Il n'y a pas de poussière, parfois des images absentes laissent un cadre fantôme au milieu d'un article. Comme des pages abandonnées au vent, les blogs prennent une nouvelle vitesse, celle des recherches au hasard qui permettent de jolies trouvailles. Nostalgique de mes anciens camarades de blogs d'il y a vingt ans, je passe encore parfois chez eux relire leurs anthologies. Je parcours leurs pages avec le sourire de retrouver l'intelligence des mots, je parcours les archi...

[JOURNAL] Nous sommes ici

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J'écrivais tout à l'heure dans mon carnet du voyage intérieur  que je ne comprenais pas comment j'avais pu passer à côté du Petit Palais sans jamais avoir eu l'idée d'y entrer, et ce, pendant les 34 ans dernières années, depuis que je suis en région parisienne. J'ignorai tout de ce musée, mais à la fin de l'année dernière, je me suis fait une petite liste de souhaits comme celle de poursuivre les visites des musées qui m'intéressent. Inti Castro "Encomendacion" 2024  | William Bougereau "la vierge aux anges" 1900 Lors de cette première visite au  Petit Palais , j'ai eu l'heureuse surprise de découvrir ici et là quelques oeuvres modernes résultantes de l'exposition temporaire  We are here  ("nous sommes ici") qui s'est déroulée l'année dernière (jusqu'en novembre 2024). Il me semble que j'avais vu passer cette exposition dans mes actualités, mais je n'ai pas pris le temps d'organiser la s...

[JOURNAL] Les maisons des illustres

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Mercredi dernier j'ai fait la visite de la bibliothèque de l'Arsenal . La guide était ravie de voir à quel point l'offre de cette visite, très récente dans le catalogue des actions culturelles de la bibliothèque nationale de France, avait du succès ; jusqu'alors, ce monument historique était uniquement visité lors des journées du patrimoine, une fois par an, et attirait de fait une foule de visiteurs à cette période. Elle nous a demandé comment nous avions été informés de l'existence de cette visite guidée. Certains ont évoqué des annonces dans les magasines tels que Télérama, Point de vue, etc... Pour ma part, je poursuis un but plus large : j'ai le souhait de visiter les maisons des illustres, en commençant par la région parisienne où j'habite. J'ai toujours été intéressée par les vieilles pierres et leur histoire. Par ailleurs, j'ai pris de nombreux abonnements cette année afin d'économiser sur mes loisirs qui consistent essentiellement en deu...